Sympa votre texte, merci.
Les Amish vivent selon un fonctionnement autoritaire. La religion
sert de corset au contrat social. Je me demande si la vie autogestionnaire en
mode libéral est possible. Ces vies autarciques sont rares, aujourd’hui. Il y a
les zapatistes qui ont l’air de bien marcher, mais c’est une nation indigène
spécifique. Marinaleda, qui date des années 1970, tient bien la route. Mais la
période utopique des années beatniks n’a pas laissé grande chose, voire
quasiment rien.
En fait, je me demande si une simple société de lois civiles
et possible. Peut-être que non et qu’il faut une décision spirituelle commune
décidée comme loi de société. Le monothéisme est un peu trop raide pour moi et
risque de ne pas être attractif pour lancer des sociétés autogestionnaires.
Mais c’est peut-être la piste : pour créer une telle société et qu’elle
soit viable, il faut des lois communes civiles et spirituelles. C’était la
limite aux productions du Siècle des Lumières : n’avoir réfléchi qu’aux
lois civiles, (justement pour échapper à l’emprise monothéiste sur les esprits, notamment après les guerres de religions). Ce siècle a permis l’émergence des
sociétés de gens égaux, en droits et statuts, notamment sortir du servage, mais on sait bien maintenant qu’on
crève lentement du matérialisme.
En tout cas les Amish ont su garder intacte et pleinement
vivante une espèce qui a presque complètement disparue : celle de l’homo
faber. C’est très précieux pour l’avenir.