Ah Bégaudeau, brillantissime ! Les mots justes viennent
comme l’eau d’un torrent.
Fait penser à Soral.
Bégaudeau le sait bien, et il en parle du Soral qui n’a pas
que l’antisémitisme à vendre mais autre chose aussi, une révolte face au réel
insupportable, tiens justement comme Bégaudeau.
L’érotisme du racisme, bien vu. Il y a aussi l’érotisme de
la torture.
Le réel, la Justice, l’individu, les trois idoles de
Bégaudeau, comment ne pas adhérer ? Comment peut-on ne pas être de gauche ?
Ces trois idoles seraient ennemies du capitalisme selon
Bégaudeau ? Faux, l’individu passionne le capitalisme, en tant que son
unique source de revenus. Et le capitalisme a besoin de la science (le réel) au
plus haut niveau pour produire de nouveaux objets séduisants. Côté justice, c’est
moins clair, mais quand même, le business capitaliste a besoin de l’Etat de
droit. C’est d’ailleurs dans les pays les plus "capitalistes avancés" qu’il marche le mieux. Pas
simple le réel, hein, Bégaudeau !
Mais le roman, l’idéal, le collectif, l’idée de Dieu,
comment ne pas adhérer ? Comment peut-on ne pas être d’extrême droite ?
C’est tout de même plus érotique que la morale pisse froid (et souvent hypocrite cf. l’EN de gauche source d’inégalités) de la gauche.
Etre de gauche ou d’extrême droite ? C’est l’érotisme qui tranche. La gauche a perdu son pouvoir de séduction, elle a perdu le sens du réel. Le reste, on s’en fout un peu.
Heureusement, l’art réunit tout le monde, gauche et droite.
Bernanos, Chateaubriand, Céline, Zola, Hugo, Maupassant, Proust …