@Gaspard Delanuit
.
Peut-être que l’éleveur de chevaux s’est fié à la
réputation du chaman, comme nous nous fions à la réputation d’un garagiste ou
d’un coiffeur.
Oui, c’est exact, c’est une constante. Dans
toute société il y a une distribution des fonctions. C’était le travail de Georges
Dumezil (petit fils de tonnelier, qui parlait… 30 langues !). On voit ce
que coûte la montée en cours de l’indifférenciation : les paysans font eux même le
travail en se suicidant, les généralistes sont maintenant mis à la casse, c’est la
starteupe néchione, Uber alles.
.
Ce raisonnement ne serait-il pas un peu tiré par
les cheveux même si l’artiste capillaire était capable de les couper en
quatre ?
Ben, je vois ça… Habituellement c’est vous le capillotracteur
qui embêtez tout le monde.
.
De plus, le chamanisme n’est pas précisément une
religion organisée,
Oui, j’ai forcé le mot : c’est une spiritualité
qui développe une sensibilité à l’immanence.
.
Maintenant considérons cette affaire d’un point
de vue zozoticien
Vade retro ! Au moins, le chamane vit parmi
des lieux habités, qui nous dépassent et nous démontrent que la vie est partout, ça fait du bien.
Alors que le zozo vous explique avec le sourire d’une pierre tombale que la
vérité n’est faite que de cendres. Technos est grand, l’étude ERC est
son prophète.
.
savent-ils même seulement que le nom scientifique
du cheval est equus ferus caballus ?
Ben non, c’est l’equus steakus invasus, pas la
même race. Seuls les Tartares savent y faire avec celle-ci. Ceci dit, si j’ai
fait mon chemin de Damas qui m’a rendu définitivement moniste jusqu’à la mort,
cette philosophie ne suffit pas pour apporter la paix et l’amour. Les Mongols,
tranquilles aujourd’hui, ont quand même été les plus grands massacreurs de l’histoire
humaine. Rien n’est simple…
Dommage, le
documentaire Arte n’est plus disponible en vision gratuite. Mais le dresseur
Mongol ne chuchote pas à l’oreille du cheval pendant trois mois pour l’apprivoiser.
Lui, il sait ce qu’est l’instinct d’un cheval et il connait le sien : il
en attrape un sauvage, il monte dessus, lui fait comprendre qu’il est là et ils
deviennent les meilleurs amis du monde. Et ça, je pense que le zozo, le GPS, l’université
scientifique du cheval ou Gérard Majax ne pourront jamais rien y expliquer.
Il fallait
aussi au bon documentariste pour suivre les aventures du Mongol : Iranien,
docteur en sanskrit et études tibétaines, polyglotte, toujours fourré dans les
régions sibériennes et asiatiques, ethnologue, hétérodoxe.
https://www.youtube.com/watch?v=2M9pcg9fLKM