@Gollum
Or on est habitué en
Occident à raisonner de façon binaire exclusive. Ou bien ceci ou bien cela. Ce
n’est pas un point de vue oriental.
Sachant que binaire est
souvent employé pour présenter une opposition qui n’a pas lieu d’être et qui
est le travers de la mentalité occidentale. Comme deux aimants que l’on tient à l’envers et
qui se repoussent eu lieu de s’attirer.
Le Wuji engendre le Yin
Yang, qui sont les deux moitiés du Wuji. Comme le 1 engendre le 2 qui sont ses
deux moitiés. Dans le Yin Yang, l’un nécessite de l’autre*.
En ce sens, je rejoins
Yoananda sur son "égalité" : l’esprit et la matière sont indissolublement
complémentaires, la mort de l’un fait la mort de l’autre. Même si je suis en
désaccord avec lui sur l’autre sujet : le monde est bien en train de
crever de son matérialisme (et peut-être
que ça rejoint le procès de la quantité, de Guénon, que je n’ai pas lu).
Le monothéisme a été le
premier artisan de cette fausse dualité : le rejet de la matière, lieu de
péché, pour ne retenir que l’esprit, siège de l’âme éternelle qui ne nous
appartient pas. Sans compter la dissociation que cela implique (Nigari pourrait
nous en causer !). Il a été aggravé par le basculement lancé avec la
révolution française : vers le retour à la matière, mais en rejetant toute spiritualité.
Les aimants ont été retournés tous les deux.
Après, une préférence ne
change pas l’ordre des choses. Un champion de 100 mètres s’intéresse à la
matérialité, mais sait qu’un bon mental est nécessaire. Un sadhu peut vivre son
monde de l’esprit, mais sait que son corps doit être résilient.
*Ensuite, le Yin Yang contient
le Wuxing, les différents éléments qui ne se répartissent pas que des masses,
quantités, matières, mais aussi des fonctions, de la circulation, de la
vitalité. Matière/esprit restent indissociables.