Le monde du chien est fait d’objets qui ont chacun une
signature olfactive. Non seulement, il reconnaît l’odeur propre à chaque objet,
mais les raisons à leurs odeurs, y compris les raisons aux changements des
odeurs. Le monde des odeurs développe des aptitudes psychos, médicales, comportementales
propres à cet animal avec ce sens sur-développé. Si on veut un bon géographe, c’est
aux chauves-souris qu’il faut demander. Avec leurs sonars ils ont dû développer
des intuitions topographiques que l’on n’a pas. Les sens non seulement changent
la perception du réel, mais changent aussi les modes d’actions interagissant
dans ce réel.
Si on rassemblait à touche-touche toutes les particules élémentaires
de la matière qui composent la planète, l’ensemble tiendrait dans un dé à coudre.
Si l’on faisait la même chose avec notre corps humain, le petit tas qui reste
ne pourrait être perceptible qu’au microscope électronique, et encore. Alors qu’est
ce qui fait qu’on mesure plus ou moins 1,75m ? Pas la matière. Et personne
ne peut traverser mon bras avec sa main : ce n’est pas la matière non plus qui fait
le "solide", puisque c’est quasi-vide. Alors quoi ? Les "champs" ? Ou les "liens" ?
Ou est-ce les systèmes intriqués les uns dans les autres, comme des poupées
gigognes qui font la "matière" ?
Le monde virtuel : il est réel ou pas ? La matière
est une créature de l’antimatière. Un quark U de +2/3 existe car a il a préexisté un
antiquark de -2/3. Le quark est l’envers, le virtuel de l’antiquark. Et avec les
quarks D, ils font un nouveau système, le proton, qui n’est que créature, un virtuel qui prend place, ou nouveau système d’énergies. Alors la matière, dedans,
elle est ou ? Si on ne sait pas à quel niveau est la matière, c’est
compliqué de désigner où est la réalité. Ou un réel n’est-il pas un système
construit, à partir d’un autre système infra ? En ce cas, le virtuel est
un réel comme un autre : une construction de système d’informations qui
lui est propre. Un biotope aussi est un réel qui rassemble un système d’interactions entre des objets
biologiques, des êtes vivants.
La science nomme, désigne des catégories, explique des
relations causales, réifie ce qui existe. L’imagination explore, envisage, avec
de nouvelles intuitions, perceptions, voire construit et ajoute de nouveaux
systèmes dans la plasticité de l’univers. Et nous on est dedans, on est partie de cet univers : on est des construits (des créatures), des créateurs (de nouveaux systèmes), des explorateurs (pour comprendre dans quoi on est et créer).