La métaphore avec le téléphone est intéressante. Si vidéo=conscience,
si on coupe une vidéo d’un téléphone, elle ne disparaît pas, puisqu’on peut la
voir à partir d’un autre téléphone. Auquel cas notre corps biologique ne serait
qu’un support.
Mais ça demande un incommensurable boulot de pensée, car on est loin
de tout ça. En commençant par l’expérience constante de la singularité de notre
conscience. il est impossible de sentir comment est son conjoint,
par exemple, d’être à sa place et dans son corps. La panoplie des sentiments
et émotions permettent de s’en rapprocher, mais c’est pour mieux comprendre que
l’altérité est irréductible.
Autre inconnue : quid des animaux ? Les humains auraient une conscience capable de
se déplacer et de se réincarner dans d’autres humains ultérieurs et ce serait
niquedouille pour les autres êtres vivants ?
Maintenant qu’on en sait un peu plus de l’histoire de l’Univers,
que l’énergie et la matière ont propension à élaborer la complexité, dont nous
sommes nous-mêmes un résultat, ça n’a rien de déconnant d’imaginer que sa "conscience" ou quelque chose d’équivalent s’éveille avec. Cela a d’ailleurs déjà été raconté dans différentes cosmogonies. Et les êtres vivants seraient alors
des supports, ou des signaux, plus ou moins élaborés de cette "conscience" universelle, ou d’une
parcelle de celle-ci. Auquel cas, le bouddhisme aurait eu la bonne intuition
avec son éveil, son Nirvana.
Bon, ça n’a pas l’air de rendre les humains plus
intelligents sur Terre, qui sont en train d’accumuler des folies collectives. C’est
con. Même si l’idée est sympa : que nous soyons parties-prenantes de cette
conscience universelle et co-constructeurs de l’ordre du monde possible et des harmonies délectables. Puisque tels que nous sommes faits, nous sommes naturellement plus proches de Vishnou-la-paix dans la Trimurti.