@micnet
« Alors
moi j’ai une position un peu plus nuancé là-dessus, je pense qu’on peut
discuter rationnellement du christianisme en tant que facteur culturel et
civilisationnel, car là on peut faire intervenir l’Histoire, la sociologie,... »
Non,
on est totalement d’accord là-dessus aussi. Si on parle d’une religion en tant
que fait historique et sociologique, il y a évidemment moyen de la caractériser,
mais je rajouterai une autre nuance : dans le contexte dans lequel elle se
déploie. Parce que le christianisme dans la Bolivie coloniale au XVIIIème
siècle, au Congo en 1920, dans la France de Phillipe Le Bel ou dans la Russie
post-soviétique aujourd’hui, ce n’est pas du tout la même chose. C’est-à-dire que
même d’une perspective historiciste et sociologique, il serait extrêmement difficile
de dégager une essence éternelle et immuable au christianisme comme fait
social.
« En
revanche on ne peut effectivement pas le faire si on aborde le christianisme en
tant que spiritualité qui est affaire personnelle. »
Exactement.
« est-ce
que le christianisme aurait pu perdurer dans le temps s’il ne s’était pas
institutionnalisé justement ? »
Je
ne vois pas ce qui pourrait invalider cela. Sinon ça voudrait dire que seules les
pratiques sociales institutionnalisées perdurent, ce qui constitue une position
difficilement défendable historiquement.