@yoananda2
"nonobstant ces modèles explicatifs qu’on appelle parfois aussi "interprétations", les théories, jusqu’ici ne "remplacent" pas les précédentes mais les étendent. Les anciennes sont des cas particulier des nouvelles."
Si vous considérez le cas de la lumière et de l’optique, par exemple, les théories depuis quelques millénaires ne s’ajoutent pas les unes aux autres ni n’englobent les précédentes en en faisant des cas particuliers, elles les détruisent tout simplement. Idem pour la biologie. idem pour la cosmologie. idem pour etc. Sans compter les sciences qui n’existaient même pas, comme la génétique et quantité d’autres !
Bruno Latour considère que, même à l’échelle assez courte d’une existence humaine, on peut constater que les découvertes scientifiques ont créé un nouveau monde et détruit l’ancien : https://www.youtube.com/watch?v=xLXq4rnccDM
"Toujours les mêmes débats (qui ne mènent nulle part en fait mais bon, sait-on jamais")
MDR, vous êtes fantastique. Vous citez vous-mêmes quatre épistémologues et sociologues des sciences qui sont connus pour avoir développé les notions... que je suis justement en train de vous exposez !
Kuhn "développe la thèse d’une science progressant de manière fondamentalement discontinue, c’est-à-dire non par accumulation mais par rupture. Ces ruptures, appelées révolutions scientifiques, sont selon Kuhn analogues à un renversement des représentations des savants"
"Les facteurs influençant les points de vue des scientifiques peuvent être modélisés et analysés par l’épistémologie : il s’agit essentiellement des crises résultant d’une mise en échec fondamentale du cadre scientifique en place, incapable de fournir les outils théoriques et pratiques nécessaires à la résolution d’énigmes scientifiques. En somme, l’évolution de la science selon Kuhn peut être modélisée par une boucle : l’adoption d’un paradigme par la communauté scientifique dure tant qu’il n’y a pas d’obstacle (anomalie) externe qui le contredise. Lorsque cette anomalie se manifeste, une crise s’établit parmi les scientifiques, et perdure jusqu’à la résolution du problème et l’adoption d’un nouveau paradigme. S’ensuit alors un retour à la science normale, et ainsi de suite." (Wikipédia).
J’apprécie Feyerabend (tout comme Raoult qui en parle souvent) mais je ne suis pas sûr que son anarchisme méthodologique vous plaira !
Michel Bitbol déclare que “la physique quantique remet en question tout ce que nous pensions savoir sur ce que fait une science, et sur ce qu’est la nature”. C’est exactement le contraire de ce que vous dites en écrivant "les théories, jusqu’ici ne "remplacent" pas les précédentes mais les étendent."