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Commentaire de Vivre est un village

sur Éloge des valeurs : Hannah Arendt contre Leo strauss


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Vivre est un village Vivre est un village 2 février 2024 09:31

@Vivre est un village

L’idée platonicienne devient norme, puis valeur  ; c’est la société et non plus l’homme - dans sa singularité ou dans sa pluralité - qui donne sens aux représentations.

Autrement dit, "la notion de théorie" [...] ne désigna plus un système de vérités raisonnablement réunies, qui, en tant que telles, n’avaient pas été faites mais données à la raison et aux sens.

Elle devint plutôt la théorie scientifique moderne qui est une hypothèse de travail changeant selon les résultats qu’elle produit et dépendant, quant à sa validité, non de ce qu’elle "révèle" mais de al question de savoir si elle "fonctionne".

La pensée n’est plus dans la réception critique de ce qui est, mais dans la fabrication ; en conséquence, il est toujours possible pour l’homme de fabriquer une théorie à sa mesure parce que celle-ci n’est plus que la mesure de la société.

  • 01/02/2024 22:43
  •  
  • PAR WAWA

Suite à l’adoption en 2018, par la Suède, de la loi “samtyckeslagen” (loi issue du mouvement #MeToo élargissant la qualification pénale du viol), les condamnations sont passées de 190 en 2017 à 333 en 2019.

Le consentement est un concept nocif dont le droit pénal en matière de violences sexuelles devrait se débarrasser. Telle est la thèse surprenante et puissante que la juriste féministe états-unienne Catharine MacKinnon défend dans ce livre. Cette idée a de quoi surprendre dans un contexte où le mouvement #MeToo a replacé la notion de consentement au centre des débats sur la frontière entre le licite et l’illicite, entre les relations sexuelles et les agressions. Ce congé donné au consentement remet puissamment en question ce qui pourrait passer pour une évidence morale et un lieu commun de la pensée féministe. L’originalité du livre, dont le cœur de la thèse est déjà connu en anglais, est de prendre position dans le débat français et européen. Là où la Commission européenne a proposé en 2022, dans une directive visant à lutter contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, de définir le viol comme "un acte de pénétration sexuelle accompli sans consentement, avec une partie du corps ou un objet" ; là où des voix européennes s’élèvent pour demander une "définition unifiée du viol fondée sur l’absence de consentement donné librement" ; là où la perspective d’une intégration de la notion de consentement dans la loi française est présentée comme un progrès social et juridique" ; là où la juriste et chercheuse française Catherine Le Magueresse s’inspire de l’approche canadienne pour défendre la notion de consentement positif et volontaire ; MacKinnon affirme, à contre-courant, que la focalisation sociale et juridique sur le consentement dans les affaires d’agressions sexuelles et de viol nuit gravement aux victimes. Loin qu’il faille espérer une réforme du droit français pour y faire mention du consentement, la législation française serait plus "prometteuse" que les autres pour la raison même qu’elle ne fait pas mention de "l’absence de consentement" dans sa définition du viol. Loin que l’intégration de cette notion (même sous la forme du consentement "affirmatif") soit une avancée, elle constituerait pour la France une véritable régression.

https://laviedesidees.fr/MacKinnon-Le-viol-redefini



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