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Commentaire de perlseb

sur Pas de droit de vote pour ceux qui ne comprennent pas ces 3 paramètres


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perlseb 2 février 17:40

Le raisonnement est globalement valable, mais la solution est assez floue. Quand il dit que les chirurgiens continueront à exister même si tout est "gratuit" (par une abondance suffisante) et qu’ils n’ont pas plus que les autres, il n’a pas tort mais pas raison non plus. On gardera les meilleurs chirurgiens (pas ceux qui font ça pour l’argent avec une logique de docteur Knock, mais ceux qui veulent soigner, rendre un réel service), on aura globalement plus de personnes au travail utile qu’aujourd’hui (quand on pense à tous ceux qui ne travaillent que pour gérer les problèmes liés à l’argent ou à la propriété abusive et ceux qui sont mis au chômage malgré leurs réelles compétences) mais je pense qu’il faut quand même comptabiliser les apports de chacun au collectif (sphère publique) et les ponctions (réciprocité). Et l’heure de travail honnête (les irresponsables à surveiller avec un coût de surveillance horaire à déduire) me paraît correspondre à cette solution (elle nécessite également une connaissance intégrale de la manière dont les biens et services sont produits : connaissances divulguées, pour calculer les coûts horaires).

La monnaie horaire aurait l’avantage de permettre une certaine liberté pour des inégalités justes (non indispensables, un confort supplémentaire) vis-à-vis de la sphère publique dans laquelle on fait nos échanges. D’ailleurs comment accepter que certains occupent une maison de 250m2 "gratuitement" pendant que d’autres plus sobres se contenteraient d’un studio ? Une grande maison coûte plus de travail humain à la construction, plus de travail humain à l’entretien, sans parler de l’emprise de la maison au sol qui est une perte sèche pour la nature. Je pense donc que quelqu’un qui veut vivre dans une maison de 250m2 doit travailler plus qu’une personne économe qui se contente d’un studio. Bien sûr qu’on aurait intérêt à faire des maisons robustes qui se transmettent entre les générations (amortir la construction initiale), mais l’entretien et la mise à jour par rapport aux nouvelles techniques (réseaux, isolation, ...) coûteront toujours plus en fonction de la surface.

En supprimant la propriété abusive, effectivement, tout le monde aurait un toit. Mais si on comprend cette abondance relative, l’esprit devrait changer et comprendre que la propriété même d’une maison n’a pas d’utilité, ce n’est qu’un frein. Si on veut se déplacer, pour voir du pays en allant travailler ailleurs, il est bien plus rapide et efficace de faire un état des lieux d’entrée et de sortie (comptabiliser son entretien privé) et de changer de maison sans passer par un notaire et des frais (et sans payer de loyer non plus mais juste l’entretien correspondant à la surface, l’état des lieux réglant le solde : maison améliorée ou délaissée).

En conclusion, ce qu’il n’a pas vu est que la motivation au travail de la très grande majorité vient des inégalités possibles et il ne faut pas être contre cela. C’est pourquoi je ne crois pas à la "gratuité" ou à l’abondance relative mais à une comptabilité horaire qui est comme une température, c’est un vrai étalon. Une augmentation de productivité fait logiquement baisser les prix horaires, mais une heure de travail restera toujours une heure de travail.


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