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Comment la propriété intellectuelle a transformé les Jeux olympiques en cauchemar cyberpunk Publié le 27 juillet 2012 par calimaq
A Londres, le CIO joue à Big Brother au service de ses sponsors
Extraits :
« Patrick Clastre, un historien spécialisé dans l’histoire des jeux
indique que le degré de contrôle n’a jamais été aussi fort que pour ces
jeux à Londres, bien plus en fait qu’il ne le fut à Pékin en 2008. Il
ajoute que pour imposer ce type de règles, le CIO a besoin “d’une dictature ou d’un pays ultralibéral“.
Cette phrase est glaçante.
Les règles mises en place par le CIO pour protéger ses droits de
propriété intellectuelle portent gravement atteinte à la sphère publique
et elles aboutissent à la destruction de biens communs essentiels.
Hannah Arendt explique très bien que le totalitarisme opère en
détruisant la distinction entre la sphère publique et la sphère privée.
Dans le cas des fascismes d’entre-deux-guerres ou du stalinisme, c’est
la sphère publique qui a débordé de son lit et qui a englouti la sphère
privée jusqu’à la dévorer entièrement. Les dérives de la propriété
intellectuelle que l’on constate lors de ces jeux olympiques
fonctionnent en sens inverse. C’est cette fois la sphère privée qui
submerge l’espace public et le détruit pour le soumettre à sa logique
exclusive. L’effet désastreux sur les libertés individuelles est
sensiblement identique et c’est précisément ce processus de corruption
qu’avaient anticipé les auteurs du Cyberpunk, avec leurs corporations
souveraines.
D’où l’identité entre ultralibéralisme et dictature »
« On assiste à une prise de contrôle par le CIO et par ses sponsors
des espaces olympiques. Ils créent un système autarcique dans lesquels
s’imposent, pour une durée déterminée, une loi d’exception, à l’image
des lois antiterroristes, avance Patrick Clastres, historien des Jeux olympiques. Le
CIO sécurise l’organisation même des jeux depuis trois olympiades.
McDonalds nourrit les athlètes et les spectateurs, Coca les abreuve et
Visa sécurise les paiements. »
nb. Ce qui était vrai à Londres en 2012 l’est encore plus à Paris en 2024