Lévi-Strauss face à Bourdieu, Vernant, Tournier, Comte-Sponville...
Les hommages à Claude Lévi-Strauss se sont succédé depuis le 28 novembre, jour de ses 100 ans. A défaut de le lire, on peut commencer par écouter ce penseur majeur, que d’aucuns présentent comme le dernier géant du XXe siècle.
Dans Réflexions faites, une émission qui date de 1988, Lévi-Strauss répond aux questions de quelques-uns des plus grands intellectuels français de l’époque : Jean-Pierre Vernant, Jacques Le Goff, Pierre Bourdieu, André Comte-Sponville, Michel Tournier et Luc de Heusch.
A la fin de la deuxième vidéo et au début de la troisième, Jean-Pierre Vernant interroge Lévi-Strauss (en ne lui demandant d’ailleurs pas de répondre) sur une contradiction dans son œuvre entre, d’une part, son effort pour chercher un ordre dans le désordre apparent du monde, et, d’autre part, la constatation que ce travail n’a, au final, aucun sens (le néant étant la vérité finale du monde).
Lévi-Strauss lui répond dans la cinquième vidéo, suite à l’intervention du philosophe André Comte-Sponville, qui pointe avec émotion un certain désespoir (serein) dans la pensée de l’auteur de Tristes Tropiques et de L’Homme nu.
On est frappé, dans ces entretiens, par la clarté de l’expression de Claude Lévi-Strauss, qui contredit l’idée commune selon laquelle un grand penseur doit être incompréhensible. L’ethnologue, qui rend hommage à Descartes pour la simplicité de son langage, s’inscrit indiscutablement dans la lignée des grands esprits français, dont la profondeur n’entame en rien la belle clarté.
Tags : Philosophie Culture
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