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ffi (---.---.129.68) 20 décembre 2012 14:57
Machiavel :
Pour ce qui concerne la définition de la société : 
 
Une famille est en soi une petite société, un ensemble de gens unis par des liens de parentés. Donc une société est par nature un ensemble d’êtres (pas forcément humains) en relation (pas forcément d’intérêt). Peu importe la nature de cette relation : elle peut être liée à une idée commune, à des liens familiaux, à une religion, à un métier, ...etc.
 
Pour exprimer ta théorie (qui n’est d’ailleurs pas la tienne, mais celle de Mr Cousin), tu cherches un mot. Mais ce mot n’est pas celui de société, que tu le déformes pour l’occasion. La caractéristique de notre époque individualiste, c’est justement la dissociation des liens sociaux dont les acteurs du marché tentent de s’emparer. C’est illustré par exemple quand le prix du blé est décidé en un seul lieu pour le monde entier (la bourse de Chicago) : Le Marché se veut le média de tous les liens.
 
Cette atomisation sociale, réduction des personnes en individus, car un individu est une personne déliée de tout lien, tandis qu’une personne est un individu en relation (c’est-à-dire doté d’une dignité), ne peut donc relever d’une consociation (qui construit une société), mais d’une dissociation (qui la détruit). 

Pour le désir d’avoir :
L’amour de l’argent est un désir d’avoir particulier. 
Donc condamner l’amour de l’argent, ce n’est pas condamner le désir d’avoir en général.
 
Tu n’es pas intéressé par l’histoire des idées ? Pourtant c’est essentiel pour savoir saisir certaines nuances et donc affiner sa compréhension de la réalité.
 
Le français n’est pas une langue comme les autres. C’est la langue qui a servit de réceptacle aux savoirs antiques, tout en les apprêtant pour la modernité. C’est la langue qui contient les savoirs de la civilisation développés entre les 12ème et 18ème siècle, ce n’est pas rien ! La langue française est particulière comme l’histoire de France l’est. 
 
La nuance qui te manque :
Tu n’envisages l’avoir que sur le plan naturel (c’est-à-dire matériel). 
Or il existe un avoir sur le plan surnaturel (c’est-à-dire moral et spirituel).
 
C’est-à-dire qu’il y a des Biens matériels et des Biens moraux.
Le Bien moral est une qualité d’esprit que l’on peut chercher à obtenir.
 
Classiquement, on dira que l’on obtient le Bien moral, la Vertu, par la Grâce de Dieu (ce qui est donc gratuit et permet d’être libre), mais que l’on obtient le Mal moral, le Vice, par la tentation du démon (ce qui coûte et rend donc esclave).
 
Bref, les gens ont des besoins moraux, qui sont immatériels et spirituels, et ceux-ci peuvent être obtenus de certaines manières. 
 
Ainsi donc, l’Être veut avoir des Biens moraux. 

Bref, ce n’est pas la volonté d’avoir en tant que tel qui est condamnable, ni même l’objet voulu par lui-même qu’il l’est, mais ce sont les motivations de cette volonté, c’est-à-dire le sens profond de nos actes, qui le sont.
 
Par exemple, si je veux un Yatch afin de pouvoir m’attirer certaines personnes très riches en vue de les incliner à fonder une société plus juste, il n’y aura rien de condamnable.




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