Le constat de la surpopulation carcérale des personnes d’origine immigrée n’est pas basé sur des chiffres car les statistiques ethniques n’existent pas mais je ne nie pas qu’il y a un plus grand nombre de noirs arabes musulmans dans les prisons que par rapport à la moyenne nationale. A partir de là, soit on estime que les Noirs et les Arabo-musulmans sont intrinséquement des sauvages, soit on essaye de répondre à cela avec de véritables arguments et des chiffres.
Faire un tel constat, c’est déjà avoir une attitude communautariste car on s’intéresse à la couleur de peau et/ou la religion de ces individus en faisant totalement abstraction de leur condition sociale. Or, tous chiffres confondus, partout dans le monde, les prisonniers viennent avant tout de milieux très pauvres par rapport à leurs concitoyens, voilà le point commun évident. Ensuite, il ne faut tout de même pas oublier les discriminations au faciés sur ces populations, soit par les forces de l’ordre, soit par les recruteurs et qui par conséquent empéchent ces individus d’accéder à un emploi stable et donc de se sortir de la pauvreté.
De la même façon, pour la surreprésentation des Noirs dans les prisons étatsuniennes, soit on part du principe que les Noirs et les Blancs sont égaux dans la loi et que donc, s’il y a plus de Noirs, c’est que ces derniers sont des sauvages soit on regarde un minimum la condition sociale des Noirs Américains qui découle directement d’un régime d’apartheid et de discriminations qui découlent encore de l’esclavage et alors on se rendra compte que le surplus de Noirs en prison a une explication sociale et historique.
Ce que ce reportage a de scandaleux, c’est qu’il établit le constat, explique au téléspectateur que la condition sociale n’a absolument aucun lien, et nous incite de manière quasi-explicite à privilégier la piste raciale.