Tous les mouvements spirituels ont une forme lumineuse et une forme sombre : la franc-maçonnerie, le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme, la théosophie, etc. Dans chacun de ces mouvements, on peut trouver de grandes figures nobles, courageuses et bienveillantes... mais aussi des manipulateurs qui travaillent à corrompre la structure de l’intérieur. (Ce n’est pas le cas du conférencier qui est seulement un brave type un peu nigaud qui croit avoir compris quelque chose en lisant deux ou trois livres.) 

Certes, franc-maçonnerie et catholicisme, même dans leur forme authentique et non corrompue, poursuivent des buts différents, ou plus exactement s’adressent à des types de personnalités différents et ont des rôles historiques différents. Mais le "diable" n’est pas plus ni moins dans la plupart des réunions maçonniques que "derrière la croix". 

Si les forces actives dans la catholicisme s’exprimaient sans le contre-poids de la franc-maçonnerie, elles deviendraient abominablement inhumaines en voulant faire de nous de petits anges, d’éternels enfants, des impuissants agenouillés répétant "Seigneur-prends-pitié-de-nous". 

Car la franc-maçonnerie détient aussi une des clés de l’humanité, dont il ne faut pas avoir peur : sa capacité de construction et de transformation, le désir d’être autre chose qu’un mouton conduit par un bon berger, l’impulsion qui le conduit à prendre sa place dans le concert des forces créatrices de l’univers. Certes, cette impulsion (que les esprits enfantins nomment "luciférienne") doit être fondée sur une profonde humilité, un respect de la nature et une aspiration à servir l’ordre universel. Elle doit aussi parfois en passer par la révolte contre les institutions sclérosées qui se prétendent détentrices exclusives de la volonté divine !

Il faut être bien naïf pour penser que le "bien" et le "mal" sont simplement distribués d’un côté ou de l’autre. Ce serait aussi bête que de croire que le feu est diabolique et l’eau angélique, ou bien que Dieu habite dans le ciel et les démons dans la terre, ou ce genre d’absurdités dualistes.