« Si une société privée se montre capable A LA FOIS de remplir une
mission de service public tout en se ’faisant du fric’ à côté »,
justement, il n’y a pas de problème. Le problème c’est qu’en général et
ainsi que je l’expliquais, le "fric" demeure LA priorité du privé, les
considérations de qualité et de sécurité étant secondaires. Libre à vous
d’appeler ça de l’idéologie, mais c’est un fait — que d’ailleurs
j’estimais être "normal et compréhensible", ce qui ne serait pas le
discours d’un idéologue —, et j’ai bien envie
de vous renvoyer la question : connaissez-vous des entrepreneurs privés
prêts à essuyer des pertes personnelles pour sauvegarder la qualité du
service rendu au public ?
-
Le principal côté positif des privatisations
réside dans leur capacité à faire baisser les prix et évoluer les
services. Mais si j’ai cité l’exemple de Free, c’est aussi pour dire
qu’on n’a rien sans rien et que passée l’euphorie du "c’est moins cher",
les consommateurs tendent à regretter des qualités de service souvent
moindres et/ou aléatoires. S’il n’en résulte qu’une nuisance comme c’est le
cas avec un abonnement web ou mobile, c’est pas très grave ; mais si
pour faire baisser les prix l’on met sa clientèle en danger de mort, les
conséquences sont tout autres. Et catéchisme ou pas, vous savez comme
moi que certains seront tentés d’en passer par là si c’est rendu
nécessaire par la mise en concurrence sur les plans tarifaire et
"cosmétique" avec par exemple des trains plus beaux, mieux équipés, des
fauteuils plus confortables mais des choses moins visibles (essieux,
lignes, etc.) moins bien tenues car moins vendeuses.
-
Peut-être
faites-vous partie de ces gens qui ne jurent que par le "chiffre" — ce
qui ne va jamais que dans le sens de ce que j’exprime — et rêvent de
"réduire le monde à une équation", auquel cas mes arguments ne vous
convaincront pas. Mais ils restent factuels et pour ma part je n’ai pas
envie de "tester" la chose AVANT pour ENSUITE me demander si oui ou non
privatiser nous donne effectivement plus de morts. Je pense qu’il est pertinent de se
poser ces questions dans l’immédiat et en se basant sur ce qui se fait
déjà, ainsi que sur les intentions de base divergentes entre public et
privé, pour évaluer le risque avant de l’encourir. C’est ce qu’on
appelle le principe de précaution.
-
(J’en profite pour corriger mes erreurs : les hyènes commenceront * et pas de réels comptes * à rendre.)
-
Bien à vous, micnet.