C’est intéressant, vous rejoignez le constat des démocrates les plus irréductibles : la grande coupable, c’est la république, c’est elle qui a trahi ET le concept de démocratie, ET l’aura du monarque.
Pour ma part, j’ai plutôt tendance à défendre l’idée selon laquelle le Roi a peu à peu unifié son royaume aux dépens de la noblesse grâce à des créanciers de la bourgeoisie qui se sont progressivement substitués aux vieilles noblesses désargentées, se sont hissés aux plus hautes fonctions en faisant du royaume leur débiteur, et tout ceci en se réclamant en même temps du peuple quand il s’est agi de passer aux yeux du Roi pour des garde-fous missionnés. Bref, la bourgeoisie, jouant sur tous les tableaux, a, de manière inéluctable, élimé toutes les strates entre elle et le sommet, elle a fait fleurir peu à peu l’idée d’un partage du pouvoir et a fini par avilir le principe de république en en faisant l’instrument de sa logique marchande.
On ne peut pas davantage parler de république à l’heure actuelle qu’on ne peut parler de démocratie. Tout a été mis sens dessus dessous il y a deux cents ans, à la hâte, pressés que nos aïeux étaient d’en finir avec la royauté. Il est temps aujourd’hui de repenser réellement ce que signifie "république", et de ne surtout pas la laisser à des ministres à la manque qui viennent nous parler de "valeurs républicaines" sans jamais les définir. Or, la démocratie mercantile qui est la nôtre est très mal placée pour venir parler de "valeurs", elle n’en connaît pas la teneur...
Bien à vous,
EG
PS : Concernant les talents de Monsieur Hollande, sincèrement, je ne les vois pas. J’aurais bien dit qu’il a un certain talent de VRP pour avoir été élu face à un fameux marchand de tapis, mais même pas : c’est parce que Sarkozy s’est rendu insupportable que les gens ont voté pour lui, et uniquement pour cela. En revanche il semble queutard, et ça, dans les milieux potaches, c’est un certain talent.