Ah la vache, c’est de l’ethnologie en immersion, ça !  

Mais, je dis pour ma part que cette histoire de complot contre la connaissance est une blague. Ou pour le moins une croyance indémontrable doublée d’une hypothèse incohérente.

Le JT manifeste un niveau d’intelligence très faible, ok ! Pourquoi ? Simplement parce que les journalistes et les spectateurs sont intellectuellement très faibles. Et comme tout est relatif, nous ne nous en rendrions pas compte si nous étions nous-mêmes un peu plus cons. 

Maintenant je pose une question très simple : A partir du moment où une personne a un certain niveau de connaissance et de compréhension du monde, quel intérêt peut-elle avoir à maintenir son entourage ou le reste du monde dans l’ignorance et la stupidité ? Pour avoir des esclaves facilement manipulables à disposition ? Quand on réfléchit à cette réponse et qu’on se met vraiment à la place des prétendus maîtres du monde, cette réponse paraît complètement débile. 

Car la richesse et le confort de l’élite augmentent avec l’augmentation de l’intelligence générale. Et la rareté des bonnes et belles choses diminue avec l’élargissement de la connaissance et de la sensibilité. Essayez un peu de vous faire construire une maison par un architecte et des ouvriers complètement cons. Ou une ville. Si vous êtes milliardaire, vous avez envie de vous faire soigner par une infirmière débile ? De manger le pain d’un boulanger crétin et ignorant (en sachant que l’hygiène et l’intelligence vont généralement ensemble) ? Une planète avec 99 % de débiles serait un enfer pour les 1%. 

Certes, l’intention de maintenir les esclaves noirs dans l’analphabétisme a existé dans le sud des Etats-Unis, mais c’était précisément une idée stupide - certainement pas conçue par une élite culturelle mais uniquement par des propriétaires terriens eux-mêmes très cons. Une idée de l’ancien monde. 

Ce n’est pas l’intelligence - pas même l’intelligence secrète - qui gouverne le monde. C’est l’avidité. La peur de manquer. Le ventre obèse qui a peur de mourir de faim et qui pour calmer son angoisse veut tout s’approprier et qui sanctifie la propriété, même dans des domaines intellectuels et dématérialisés où elle n’a plus aucun sens (en tout cas pas le sens d’un champ où l’on a planté ses cultures pour sa famille). L’acharnement des Etats-Unis contre ceux qu’ils nomment des "pirates" vient de cette peur. L’acharnement à vouloir "breveter le vivant" vient de là. 

Bien sûr, l’administration militaire, par définition paranoïaque, a une culture du secret bien spécifique, mais c’est anecdotique par rapport à la "religion de la propriété".