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ffi 29 septembre 2014 14:09

Citation :
"Bach et Vivaldi sont les musiques d’un monde où il y avait une place pour chaque chose et où chaque chose a sa place.... Les corporations étaient faites pour bloquer l’évolution économique."
 
Ici, Pagani tient un discours absolument surprenant, et très révélateur, à mon sens, de ses illusions (au sens qu’il donne à ce terme : une inversion).
 
La parallèle entre la musique et l’économie est pourtant très intéressant.
On peut suggérer l’analogie entre :
 
l’économie / une symphonie, l’art du contrepoint.
un métier = un ensemble de tâches / une mélodie = une partition.
une corporation, un ensemble d’ouvrier / un ensembles instrumental (cuivres, cordes,..etc).

L’art du contrepoint, la symphonie, est une superposition harmonieuse de lignes mélodiques simples exécutées par plusieurs ensembles instrumentaux.
 
L’économie est une superposition de métiers simples exécutés par diverses corporations.
 
L’économie pré-révolutionnaire est symphonique.
Il n’y a pas de concurrence entre les instruments de l’économie, les corporations,
car leurs domaines d’intervention sont réglés de manière à former un ensembles d’action complémentaires.
 
Les corporations ne furent nullement là pour bloquer toute évolution économique. Elles furent là pour que l’évolution économique reste ordonnée, afin d’éviter les conflits économiques, qui auraient résulté en discorde sociale. Par exemple, il y a dans les archives traces de jugements qui répartissent les droits entre diverses corporations qui prétendent concurremment réaliser telle tâche.
 
De plus, les corporations ne furent pas le tout de l’économie de l’ancien-régime, elles ne furent organisées que dans les domaines économique où la concurrence était forte. Toute une série de métiers, en pénurie de main d’oeuvre, étaient d’accès parfaitement libre.
 
Ce que révèle cette petite digression de Pagani est qu’il conçoit que "l’évolution économique", certainement synonyme de "progrès économique" dans son esprit, n’est possible que dans l’absence d’ordre, c’est-à-dire par le chaos, la concurrence effrénée, la liberté absolue, donc... par le libéralisme...
 
C’est d’ailleurs assez fascinant combien les savants de la musique moderne se sont mis au diapason de ce genre d’idéologie, croyant que pour faire évoluer la musique, il fallait ne produire que du brouhaha inaudible...
 
La réflexion de Pagani illustre ici le réflexe des Marxistes, dès qu’ils sont confrontés à devoir analyser l’économie de l’ancien-régime : ils n’ont d’autres arguments à y opposer que ceux du libéralisme : Le progrès vient du désordre.
 
L’on comprend aussi pourquoi la gauche est toujours à la pointe de l’art contemporain, où une belle musique est remplacée par du bruit, où une belle peinture est remplacée par du barbouillage, c’est la revanche de la liberté sur l’ordre... Cela permet aussi de comprendre pourquoi la gauche se coupe fatalement du peuple, lequel aime les choses simples convenablement agencées, comme la musique populaire.




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