@Ellen Ripley & Yoa2

Merci bien à vous deux pour toutes ces références...
Lorsque tu évoques, Yoa, le zombie avec son Caddie de supermarché il me revient en mémoire une image ma foi saisissante...c’était au printemps 2020, au plus fort de la psychose covidique, en plein premier confinement...
Une queue longue d’au moins 150 voire 200 mètres devant l’entrée d’un hypermarché, chacun avec son Caddie, à bonne distance du compagnon d’infortune placé devant ou derrière...
Une image certes très commune en ces temps là, mais j’ai été marqué par la symbolique de l’instant...tous ces gens avaient gratté leur petite attestation dérogatoire pour s’auto-accorder le droit de sortir et de remplir leur frigo...il y avait cette ambiance de tétanie, de sidération qui flottait dans l’air et toute cette procession statique patientait avec une palpable ferveur pour pénétrer au saint des saints, dans le temple de la consommation afin de pouvoir communier avec la grande distribution érigée en bénite échappatoire...
L’enseigne en question (synonyme d’intersection) surplombait majestueusement la file indienne des pèlerins qui ne pouvaient entrer qu’au compte-gouttes, mais peu importe l’attente, la félicité était au bout du chemin de croix...
Pour ces êtres aux visages mutilés par le bout de tissu salvateur l’Autre était un danger, un ennemi, autant le passant dans la rue que les êtres les plus proches...il était asséné que la fraternité et l’Amour sont synonymes de suspicion, mais il subsistât dans le malheur de l’époque le bonheur de substitution incarné par la fièvre consumériste et son temple sacré...
Une espèce de fracturation des liens sacrés, de vies covidées de l’essentiel, d’esprits qui se muent en cellule de prison...le "nouveau monde" dans toute sa splendeur...