Où voyez-vous du suspens ?
Les prisons sont remplies de délinquants ou criminels qui se prétendent innocents. De même, la vie politique est truffée de scandales où les colistiers se couvrent les uns les autres ; jamais, par ailleurs on n’a vu des politicards pris la main dans le sac reconnaître leurs torts. Au contraire, ces comédiens consommés parviennent toujours à rallier à leur cause les naïfs, manipulés par les médias, souvent complices.
Mais au fond, dans cette affaire, je ne vois qu’un élément réellement déterminant, décisif pour quiconque tenterait de se forger une intime conviction, à savoir les COMMUNICATIONS TELEPHONIQUES ENREGISTREES.
Car enfin, il s’agit bien d’écoutes sauvages, indiscrètes, c’est bien, par ailleurs, ce que certains leur reprochent.
Dès lors, comment douter de la sincérité du discours des protagonistes ainsi "espionnés" ?Car une chose est sûre : CES ENREGISTREMENTS ONT ETE FAITS A LEUR INSU ; ils n’avaient donc aucune raison de se méfier ; ON PEUT DONC DIFFICILEMENT DOUTER DE LA REALITE DES FAITS EVOQUES ?
On a traité le site de Edwy Plenel de fasciste. Estrosi tire à boulets rouges sur Médiapart. Il évoque la presse des années trente, et il regrette de manière on ne peut plus obscène le manque de déontologie et d’éthique des journalistes.
Dans une république démocratique, Monsieur Estrosi, de qui le citoyen est-il en droit de réclamer intégrité, éthique et déontologie ? Des médias, ou de ces politiques qui sont sensés gérer la cité dans l’intérêt de tous ?
Et si un journaliste, ou un parti d’opposition détient des infos démontrant la corruption du parti au pouvoir, comment pourrait-il rectifier le tir en vue de revenir à plus d’honnêteté, sinon en dévoilant ce qu’ils savent ?
La police doit évidemment respecter des procédures respectueuses des droits de l’homme ; mais un média qui détient des infos compromettantes pour le pouvoir (ce pouvoir qui a été élu par une majorité de citoyens, ce pouvoir qui n’est donc qu’un MANDATAIRE du citoyen, chargé d’agir en son nom, dans son intérêt) se doit impérativement de les divulguer.
Car si ce pouvoir est pourri, c’est toute la société qui l’est avec lui, et en particulier l’édifice économique, le système de répartition des revenus.
Le bouclier fiscal a permis de rembourses 30 millions d’euros à Madame Bettencourt ; je
ne peux m’empêcher de penser aux milliers de sans abris qu’on pourrait faire vivre avec une telle somme. Et les Bettencourt ne sont pas les uniques milliardaires bénéficiaires de ces largesses sarkozystes.
Tous pourris ! prétendent beaucoup de gens ; tous, je ne sais pas. Mais en tous cas, ceux qui défendent Woerth ainsi que les autres bénéficiaires d’enveloppes ou faveurs en tous genres, sont loin d’être clairs.
Gageons que les électeurs auront de la mémoire, car il est éminemment dangereux d’élire ou réélire ces gens et de leur permettre ainsi d’accéder à nouveau aux responsabilités.