Michel Onfray, principal opposant idéologique à Macron ?
ça y est, fin du mauvail film dont on connaissait déjà l'épilogue : Emmanuel Macron est réélu président de la République ! Décidément, aucun suspense, ni aucune surprise n'auront eu lieu durant cette campagne qui fut certainement l'une des plus médiocres de toute la 5è République et les sondages, dont beaucoup ont feint de croire qu'ils "se trompaient tout le temps", ont eu raison du début à la fin.
Pour ma part, j'ai compris (sans que cela ne relève d'un quelconque exploit, il suffit juste d'observer ce qui se passe) depuis plus d'un an que Macron avait déjà gagné la partie en constatant l'incroyable passivité de nos "compatriotes "(en un ou deux mots, à chacun de choisir...) face à la gestion de la crise Covid et de la remise en cause de nos libertés individuelles.
Arrêtons donc de nous mentir à nous mêmes et énonçons les choses telles qu'elles sont : les français, dans leur majorité, n'ont pas envie que les choses changent ! Le peuple français se désintéresse de la politique depuis bien longemps, le taux d'abstention record de cette élection ne fait que confirmer cet état de fait. Macron n'est pas la cause de cette situation, il en est la conséquence ! L'adage qui prétend "qu'on a les représentants que l'on mérite" est à répéter en permanence.
Ainsi, le principal responsable, c'est, je le répète, le peuple français passif, individualiste, en perpétuelle recherche d'un "papa" qui les assiste et qui les protège contre tous les aléas de la vie et il a trouvé en Emmanuel Macron cette figure protectrice prête à encadrer leur existence "quoi qu'il leur en coûte" ! J'exclus bien évidemment de cette liste la forte minorité, notamment représentée par les Gilets Jaunes (mais pas que) qui, elle, se bat tel Jean Le Baptiste qui criait dans le désert.
La question est donc : comment faire en sorte que les français reprennent goût à la politique en prenant leur destin en main ? Qui peut maintenant s'opposer sérieusement à Emmanuel Macron quand on voit le score médiocre d'un Zemmour qui plastronnait pendant des mois qu'il "serait au second tour face à Macron" et qu'on sait par ailleurs fort bien que Marine Le Pen, malgré l'amélioration de son score d' il y a 5 ans, ne pouvait pas (et ne pourra jamais) inquiéter l'actuel locataire de l'Elysée. Sinon, côté extrême gauche de l'échiquier, quand on entend le "3è homme" Mélenchon souhaiter devenir le futur premier ministre de Macron après avoir expliqué pendant tout le dernier quinquennat qu'il en était le principal opposant, on éclate franchement de rire mais sans doute pas autant que Macron lui-même face à tous ces pitres qui n'ont même pas le bon goût d'être drôles...
Non décidément, personne n'a gêné Emmanuel Macron durant cette campagne ni ce qu'il représente alors quand on écoute la dernière interview au vitriol de Michel Onfray face à Eric Morillot, on boit vraiment du petit lait.
J'avoue que je n'ai pas entendu une critique aussi radicale de cette "gauche progressiste" depuis très très longtemps. Onfray se lâche ici contre "Foutriquet-Macron", contre les journaux de gauche qui "ont longtemps défendu la pédophilie", contre les "islamo-gauchistes", contre le théâtre antifasciste... bref contre tous les progressistes qui ont, selon lui, trahi la gauche authentiquement sociale et patriote. Beaucoup détestent Onfray le considérant comme un "traître" (bien souvent des benêts à l'esprit binaire qui servent le système) alors qu'il est au contraire d'une cohérence idélogique totale s'inscrivant dans la pensée d'un Proudhon ou dans celle du Gaullisme social.
La conclusion de cette interview est à méditer : Onfray estime que le vrai clivage d'aujourd'hui reste plus que jamais celui opposant les "maastrichtiens" qu'incarne parfaitement Emmanuel Macron et son "parti unique" et les "antimasstrichtiens" que Marine Le Pen, en abandonnant le frexit auquel tenait son ancien lieutenant Philippot, n'incarne plus. La véritable démarche gaulliste à entreprendre aujourd'hui pour Onfray serait d'allier la "question civilisationnelle" de la France qu'a soulevée Zemmour (en excluant son libéralisme économique) et la "question sociale" qu'a soulevée Mélenchon (en excluant son "wokisme").
D'accord ou pas d'accord, voilà enfin un véritable débat idéologique de fond dont on a cruellement manqué pendant cette campagne.
Tags : Politique Michel Onfray Emmanuel Macron
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