@méditocrate
C’est une
loi qui veut malheureusement que le président d’avant était mieux (moins pire)
et que le suivant sera pire. Donc celui d’après Macron sera pire. Mais c’est un
impensable, avec lesquels les « présidentiables » soutenus par les
médias sont familiarisés, pendant que les citoyens en restent au « ce n’est
pas possible » se tapant à chaque fois la cuisse en se disant comment ils
ont pu voter macronhollandesarko.
On peut
regarder en arrière, ça vient de loin.
Les
confidences de Mitterrand en fin de vie à Georges-Marc Benamou dans « Le
derniers Mitterrand » (voir Wiki) :
« “En fait je suis le dernier des
grands présidents.” Il me dit ça vite, dans un mélange de pudeur et de
grandiloquence. Comme s’il craignait que je le prenne pour un vieux fou, il
tente de rationaliser l’aveu qu’il vient de me faire : “Enfin, je veux
dire le dernier dans la lignée de De Gaulle. Après moi, il n’y en aura plus
d’autres en France… À cause de l’Europe… À cause de la mondialisation.”.. ».
« À cause de l’évolution nécessaire des
institutions… Dans le futur, ce régime pourra toujours s’appeler la Ve
République… Mais rien ne sera pareil. Le président deviendra une sorte de
super-Premier ministre, il sera fragile… »
Et c’est lui
qui a refilé les clés de la France à l’UE avec le référendum de Maastricht
obtenu à l’arrachée grâce aux médias (49% non, 51% oui).
Et c’est lui
qui a promu le néolibéralisme et la mondialisation sur le continent européen, après
son tête à queue économique, oui, oui, textuel :
https://www.nouvelobs.com/economie/20110916.OBS0537/la-gauche-francaise-pionniere-de-la-deregulation-financiere.html
Et tout le
monde acclamait son socialisme, « tonton laisse pas béton ».
Donc quoi,
tout ça pour la vantardise d’un mec qui se dit le dernier monarque de type « après
moi le déluge » ? Qu’il a consciemment organisé ?
L’impensable
était déjà là.
Comme s’il y
avait deux histoires parallèles, à deux paysages. Le peuple dans la grotte
(pour détourner celle de Platon) : il a les partis, les idéologies prêtes
à l’emploi, et, oh ! des trahisons. Et il doit frayer avec ça. Et la caste
sociopathe, en gros l’énarchie républicaine, ceux qui sont dans « le salon »
pour reprendre Christophe Guilluy, qui ont les « vrais » interlocuteurs :
UE, US, Israël, Saoudie, Chine, CAC40,
GAFAM, j’en passe, et puis Excel pour mouliner ce qui convient au peuple :
le job des « technos ».
Alors une
manif, hein, rien à foutre on connaît le bétail.
C’est pour
ça que j’aime bien ce reportage, car il court-circuite ces deux paysages. Le
passeur, c’est le média. Si le quotidien était scanné pendant 3 mois sur les
chaînes tévés avec la même factualité que ce reportage, la république des hauts
fonctionnaires serait par terre. Ainsi que l’Exécutif assis dessus. Parce qu’enfin
on comprendrait qui sont nos ennemis. « Ils
ne sont pas corrompus, ils sont la corruption », comme dit Juan Branco,
qui a croisé les deux paysages (qu’on adhère ou pas à ses idées, peu importe, je parle ici de sa singularité venue avec sa biographie). Mais l’impensable,
c’est ce qu’il y a de plus dur à rentrer dans la caboche.