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Accueil du site > Tribune Libre > Quelle stratégie politique pour la Décroissance ?

Quelle stratégie politique pour la Décroissance ?

Entretien de Vincent Moreau, pour le collectif Décroissance 2012, avec Vincent Liegey du Parti Pour La Décroissance.

Une croissance infinie dans un monde fini est une absurdité !

 

 

Pour aller plus loin :
- Plate forme de convergence : partipourladecroissance.net/ ?page_id=6122
- Repolitiser la société, resocialiser la politique : partipourladecroissance.net/ ?p=6843
 
 
Plate-forme de convergence proposée par l’AdOC
 
De l’Assemblée constitutive de Beaugency, le samedi 19 septembre, est sortie une proposition de Plate-forme de convergence
 
Face à une crise multidimensionnelle, nous opposons la radicalité et la cohérence de l’objection de croissance.
 
Après la campagne Europe-Décroissance, première expérience de campagne politique nationale autour des idées de la Décroissance, pourquoi ne pas avoir l’audace de continuer cette aventure d’un mouvement politique dont les objectifs sont l’émancipation, le bien-être et l’épanouissement individuels et collectifs dans la simplicité volontaire ? Et par conséquent, l’audace de proposer à des individus, des associations, des collectifs, des réseaux, informels ou organisés, une plate-forme pour définir les contours de notre démarche, pour s’ouvrir à toutes celles et ceux qui pourraient s’y retrouver pour la construire ensemble, pour bâtir d’autres mondes écologiquement et socialement responsables, humainement décents et démocratiques.
 
La société de croissance accumule dramatiquement toutes les crises : énergétique, environnementale, sociale, économique, culturelle, politique. Mais il s’agit au fond d’un seul et même égarement : un monde devenu inhumain, comme si la croyance du « toujours plus » suffisait à donner du sens.
 
Face à la radicalité de ces « crises », nous opposons une autre cohérence : celle des sorties immédiates du capitalisme et de tout productivisme par toutes les alternatives concrètes de vie déjà existantes et à créer. Cette cohérence est notre radicalité. Nous ne voulons pas d’un autre développement, d’une autre croissance, d’une autre consommation, d’un autre productivisme. Nous voulons sortir de la religion de la croissance qui accroît les inégalités, qui dévore les ressources, qui épuise le vivant, qui confisque la dignité des humains.
 
Même si une croissance infinie dans un monde fini était possible, elle resterait absurde. Comment ouvrir des chemins vers d’autres mondes ?
 
* * *
 
Face à la stratégie classique de la prise de pouvoir préalable à tous changements, nous opposons la radicalité et la cohérence d’une Stratégie de l’Escargot.
 
La Décroissance ne doit pas seulement être le but d’un tel projet mais aussi son chemin et sa méthode. La stratégie politique de la Décroissance est une stratégie de rupture, et non pas d’accompagnement : cette stratégie de l’escargot, implique d’abord d’avoir abandonné l’illusion qu’il suffirait d’une prise préalable de pouvoir – qu’elle soit réformiste ou révolutionnaire – pour changer le monde. Nous ne voulons pas « prendre le pouvoir » mais agir contre les dominations en affaiblissant les pouvoirs ; et créer sans attendre les conditions de la maîtrise du sens de nos vie.
 
Notre rejet des chemins absurdes de la mondialisation marchande ne doit pas pour autant nous entraîner dans les impasses des replis individualistes ou isolationnistes. C’est pour cela que l’Association des Objecteurs de Croissance (AdOC) entend apparaître en politique en s’engageant dans toutes les dimensions de l’émancipation individuelle et sociale par l’action politique, sans en sacrifier aucune :
- Celle de la présence non-électoraliste dans le champ politique classique : par les manifestations, les pétitions, les campagnes électorales, des élus, des soutiens critiques et ponctuels à des majorités, pour permettre des avancées et la pérennisation d’expérimentations sociales, écologiques et politiques.
- Celle des expériences et des sorties immédiates du capitalisme : par les alternatives concrètes et les contres-pouvoirs.
- Celle du projet : par les uto-pistes mises en cohérence.
 
* * *
 
Pour ne pas réduire notre résistance à des oppositions, repolitisons la société et resocialisons la politique.
 
S’il ne suffit pas de résister mais qu’il faut aussi créer en inscrivant des propositions dans une plate-forme qui fait démarrer localement le global, nous proposons une Décroissance sereine et conviviale :
- Au cœur de notre projet, les relocalisations : habiter, se déplacer, fabriquer, distribuer, échanger, décider. Elles sont pour les Objecteurs de Croissance les seuls trajets ayant du sens pour retrouver la maîtrise de nos usages, ménager le territoire, nous réapproprier nos modes de vie et mettre en partage les Biens communs.
- L’encouragement et la légalisation des monnaies locales et autres systèmes d’échanges locaux non spéculatifs.
- Pour permettre l’activité choisie et la fin du travail contraint : une dotation inconditionnelle d’autonomie (DIA).
- Un revenu maximum autorisé (RMA) dont l’écart est démocratiquement discuté.
- La gratuité des services publics et des usages reconnus socialement utiles et écologiquement responsables.
- La gratuité du bon usage de l’eau, de la terre, de toutes les ressources « de haute nécessité » et le renchérissement ou la prohibition du mésusage.
- La sortie de la société de surconsommation, de concentration et de gâchis énergétiques : de la menace destructrice du nucléaire jusqu’à l’automobile.
- Le renoncement au culte de la technique qui impose une société des écrans et des biens à la place d’une société des liens, ceux de la solidarité par la coopération et le partage.
- Emanciper l’éducation et les cultures des modèles de la compétition et de la concurrence.
- La mise en oeuvre de la démocratie : en finir avec les conditionnements médiatiques et publicitaires, opérer des choix collectifs pour les orientations économiques, relocaliser les contrôles démocratiques, mettre en place des garde-fous pour ne pas être pris par le pouvoir (mandats électoraux courts, non cumulables et révocables, monopole des représentants du peuple sur l’élaboration des lois, droits de vote effectivement universels).
 
Pour continuer la construction de cette plate-forme…
 
Beaugency, le 19 septembre 2009.
 
 

 

Tags : Environnement Economie Politique Société




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8 réactions à cet article    


  • vote
    sheeldon sheeldon 13 avril 2012 15:13

    le mouvement zapatiste a pris les armes il me semble ...

    je vois mal paul aries et ses amis les fourches a la main ....

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_zapatiste_de_lib%C3%A9ration_nationale

    idem en colombie ou au pérou ....


    • 1 vote
      Vla l'Jean Jean Valjean 13 avril 2012 18:27

      Changer de modes de vies vers une décroissance choisie, dans son rapport au travail ou son rapport à la consommation en engraissant le moins possible les banques et les multinationales, c’est un peu voter jours les jours contre le totalitarisme marchand.
      -
      Le changement est à ce prix et c’est par soi même que ça commence, car je suis d’accord il n’ y a aucun grand soir à attendre des élections comme d’une hypothétique soulèvement populaire.
      -
      Le vrai changement consistera à faire émerger d’autres expériences de vies et de sociétés
      parallèlement au modèle totalitaire marchand suicidaire.


      • 1 vote
        sheeldon sheeldon 13 avril 2012 18:53

        dans des pays ou la consommation est apprise dès le berceau , et oui dès la crèche je pense que misé sur un changement spontané , c’est quand même osé .. et les outils de propagande des décroissants est sans commune mesure avec vos ennemis ....

        le neuromarketing ne se combat pas comme cela il me semble ....

        après il est clair qu’il faudrait .... mais même les zapatistes ont pris les armes pour cela , il y a des forces qui n’accepteront pas cela sans combattre .... 


      • vote
        Vla l'Jean Jean Valjean 14 avril 2012 09:23

        "et les outils de propagande des décroissants est sans commune mesure avec vos ennemis..."
        On ne combat pas la propagande par une propagande plus forte, mais par des actes aussi réels que symboliques que l’on applique dans ses choix et son projet de vie.
        Ensuite si nos choix de vie sont cohérents il s’opère une forme de contagion naturelle
        dans notre entourage.
        -
        Ce que j’essaie de faire comprendre c’est qu’on ne peut pas se dire de gauche ou anticapitaliste quand on est un consommateur frénétique ou que l’on travaille pour une multinationale, une banque ou une agence de pub.
        Nos actes quotidiens sont autant de bulletins de votes, prendre des crédits à la consommation ou travailler pour des assurances vies, c’est voter tous les jours pour les idées de Sarkozy, Madelin ou Jean Marc Sylvestre.


      • vote
        sheeldon sheeldon 14 avril 2012 20:06

        je ne parle pas d’agence de publicité , mais de neuromarketing , des programmes scolaires , etc etc

        un jeune ça se formate si vous ne combattez pas ceci votre projet ( beurk ce mot ) me parait difficile a atteindre

        lire marie bénilde on achète bien les cerveaux et c’est pas neuf

        pour être bien clair , j’habite dans un trou pommé , j’ai mon potager , pas de tel portable , pas de télé , j’ai des poules , un puis , pas le permis , plus de compte en banque , pas de sécu , et je ne travaille plus depuis 20 ans , etc etc 

        bientôt mon éolienne verticale ... smiley

        mon seul truc c’est un ordi et la connection du voisin qui est sympa pour le net .... ça j’arrive pas a décroché .... héhé on a tous ses petits faiblesses


      • 1 vote
        Erwanet Erwanet 13 avril 2012 18:29

        "La gratuité des services publics "
        -------------------

        Génial, les fonctionnaires vont donc faire du bénévolat car puisque ce sera gratuit, ils ne toucheront donc pas de salaire.
         
        Hein ? quoi ?? Ce sera gratuit, mais avec l’argent des autres ? 8-|
        Donc pas gratuit, en fait ! ! !
         
        Dans votre plan de décroissance, vous avez aussi pensé à balancer vos ordinateurs polluants,fruits de la société de consommation et à résilier capitalistes connexions internet ? ^^



        • vote
          rastapopulo rastapopulo 14 avril 2012 01:45

          Coupé les cordons avec Goldsmith, Malthus,... Bref arrêtez la haine du progrès industriel typique des impérialistes. 



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