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Accueil du site > Actualités > Technologies > Biocarburants de 3e génération & Biologie de synthèse : une quête (...)

Biocarburants de 3e génération & Biologie de synthèse : une quête d’éternité ?

Les bactéries produisant des biocarburants de 3ème génération seront-elles à l'origine d'une véritable alternative au modèle "tout-pétrole" en bout de course ?

 

La Biologie de synthèse, prometteuse sur le papier, n'est-elle pas, potentiellement, encore plus inquiétante que les OGM ou les nanotechnologies ?

 

 

Joël de Rosnay* explique comment le potentiel photosynthétique des cyanobactéries permettrait d’envisager l’après-pétrole avec des biocarburants de 3ème génération. Il évoque également le rôle de la Biologie de synthèse dans cette course aux biocarburants du futur... (Réalisation : Roland Cros Production : Universcience)

 

* * *

Quel va être le rôle de la Biologie de synthèse dans notre vie future ?

 

Les Echos - Le vivant revisité par l’ordinateur - par Alain Perez - 05/03/2012 - extraits :

 

Biologie de synthèse. Encore un concept qui fascine les scientifiques et irrite une partie de la société civile. Pour les premiers, il s’agit d’une « nouvelle frontière » dans l’exploration du vivant, dont les applications sont potentiellement révolutionnaire. Pour les seconds, c’est une nouvelle boîte de Pandore, au moins aussi inquiétante que les OGM d’aujourd’hui. Selon le biologiste du CNRS François Képès, cette « ingénierie rationnelle du vivant » doit permettre de construire de manière standardisée de « nouveaux systèmes inspirés par la biologie ou fondés sur ses composants ».

En d’autres termes, il s’agit d’inventer des micro-usines biologiques produisant à la demande des hydrocarbures, des molécules chimiques, des protéines alimentaires, voire des médicaments. « C’est à l’interface entre la chimie et la biologie », résume Alain Prochiantz, généticien, professeur au Collège de France.

(...)

Il existe deux démarches pour produire une machine biologique minimale : la méthode additive et l’approche soustractive. La première, dite « constructiviste », consiste à associer des biobriques en espérant que ça marche. La seconde, nommée « minimaliste », conduit à déshabiller une cellule existante en ne conservant que son « châssis » utile. Cet aspect jeu de construction explique en grande partie le succès de cette activité dans les milieux universitaires, où elle est connue sous le nom de « biologie de garage ».

A court terme, c’est sûrement dans le monde de la pétrochimie que se situent les plus belles promesses. L’inévitable Craig Venter a signé deux accords retentissants (avec Exxon et BP) pour concevoir des micro-organismes censés fabriquer en continu des hydrocarbures (éthanol et butanol). Ces biocarburants seront produits à partir d’un sucre non alimentaire largement disponible dans la nature : la cellulose. Une dizaine de firmes se sont lancées dans ces bioalcools issus de déchets cellulosiques.

Aux Etats-Unis, une poignée de PME explorent la piste des algues productrices de carburant. En France, la firme Metabolic Explorer possède dans son portefeuille de « bactéries performantes » une souche synthétisant un acide aminé pour l’alimentation animale.

Ou s’arrêtera la biologie de synthèse ? Le romancier René Barjavel a décrit dans plusieurs de ses ouvrages une société du futur où la BS ferait partie de la vie de tous les jours. Dans les caves de toutes les maisons, de dociles levures bien éduquées produiraient sur commande de succulentes entrecôtes prêtes à passer dans la poêle.

 

* * *

 

france culture - Où va la biologie de synthèse ? - 03/03/2012 - audio :

 

Avec : Bernadette Bensaude-Vincent, professeure d’histoire et de philosophie des sciences à l’université Paris Ouest ; Dorothée Benoît-Browaeys, journaliste scientifique, autour de leur livre « Fabriquer la vie - Où va la biologie de synthèse ? » (Seuil, 2011) et Céline Lafontaine, sociologue québécoise, spécialiste des technosciences.

* * *

 

rfi - Jusqu’où ira la biologie ? - par Caroline Lachowsky - 15/03/2012 - extrait + audio :

 

Fabriquer des médicaments « sur mesure », créer de nouveaux matériaux biodégradables, produire des biocarburants performants et qui n’engagent pas les ressources alimentaires… La biologie de synthèse apparaît davantage comme une révolution qu’une simple avancée scientifique. En remplaçant les génomes naturels par des génomes artificiels, cette « nouvelle biologie » ouvre de nouveaux horizons scientifiques applicables à l’ensemble du vivant.
Pour décrypter les découvertes biologiques les plus récentes et leurs applications probables, nous recevons François Gros, biologiste, professeur honoraire au Collège de France et à l’Institut Pasteur, membre de l’Académie des sciences, auteur du livre « Les mondes nouveaux de la biologie » paru aux éditions Odile Jacob.

 

Ecouter partie 1

 

Ecouter partie 2

 

* * *

 

Owni - Enquêtes sur les Bactéries du futur - par Marion Wagner - 21/03/2012 - extrait

 

Ambition démiurgique

Aucune avancée scientifique n’a incarné tant de promesses : détourner des bactéries en usines biologiques capables de produire des thérapeutiques contre le cancer, des biocarburants ou des molécules capables de dégrader des substances toxiques.

Dans la salle Lamartine de l’Assemblée nationale ce 15 février, le parterre de spécialistes invités par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifique et techniques (OPECST) est silencieux. L’audition publique intitulée Les enjeux de la biologie de synthèse s’attaque à cette discipline jeune, enjeu déjà stratégique. Geneviève Fioraso, députée de l’Isère, qui l’a organisée, confesse : “J’ai des collègues parlementaires à l’Office qui sont biologistes. Ils me disent qu’ils sont parfois dépassés par ce qui est présenté. Ce sont des questions très complexes d’un point de vue scientifique”.

L’Office, dont la mission est “d’informer le Parlement des conséquences des choix de caractère scientifique et technologique afin, notamment, d’éclairer ses décisions” est composé de parlementaires, députés et sénateurs. Dix-huit élus de chaque assemblée qui représentent proportionnellement l’équilibre politique du Parlement. Assistés d’un conseil scientifique ad hoc ils sont saisis des sujets scientifiques contemporains : la sûreté nucléaire en France, les effets sur la santé des perturbateurs endocriniens, les leçons à tirer de l’éruption du volcan Eyjafjöll…

Marc Delcourt, le PDG de la start-up Global Bioenergies, basée à Evry, prend la parole :


La biologie de synthèse, c’est créer des objets biologiques. Nous nous attachons à transformer le métabolisme de bactéries pour leur faire produire à partir de sucres une molécule jusqu’à maintenant uniquement issue du pétrole, et dont les applications industrielles sont énormes.

Rencontré quelques jours plus tard, Philippe Marlière, le cofondateur de l’entreprise, “s’excuse”. Il donne, lui, une définition “assez philosophique” de la biologie de synthèse : ” Pour moi c’est la discipline qui vise à faire des espèces biologiques, ou tout objet biologique, que la nature n’aurait pas pu faire. Ce n’est pas ‘qu’elle n’a pas fait’, c’est ‘qu’elle n’aurait pas pu faire. Il faut que ce soit notre gamberge qui change ce qui se passe dans le vivant”.

(...)

 

* * *

 

Les interrogations sont nombreuses face à un tel bouleversement qui est en train de passer de la science-fiction à la réalité...

 

L’humanité, tout à sa fuite en avant démiurgico-technologique, est-elle capable de faire passer la sagesse et l’éthique avant le profit et le pouvoir ?

 

Une chose est sûre, l’humain en veut toujours plus (enfin, ce sont surtout les élites oligarchiques qui en veulent toujours plus...). Il voudrait être un éternel voyageur, éternellement en bonne santé... Alors, des chercheurs et des firmes privées oeuvrent pour fournir ces carburants du voyage sans fin à des post-humains qui rêvent d’une vie sans fin. Qui seront les heureux élus ?

 

Des auteurs de science-fiction (Barjavel, Stephen Baxter, Greg Bear...) se sont emparés du sujet, et le futur qu’ils imaginent est parfois très effrayant...

 

Le cafard cosmique - « En quête d’éternité » de Greg BEAR - Par Dr.Ergodique - extrait :

 

Hal Cousins est un chercheur indépendant, spécialiste dans le domaine des bactéries. Ses travaux portent sur l’inhibition de certaines fonctions des bactéries qui pourraient déprogrammer la mort cellulaire et rendre l’homme immortel.
Au fil du roman, ses recherches vont le mener sur des routes insoupçonnées et de plus en plus dangereuses ; d’autres avant lui avaient fait les mêmes découvertes... pendant la période la plus sombre de l’U.R.S.S.... et à la mort de Staline, tout a été récupéré par les maîtres du monde [oui, les U.S.A., évidemment !].

 

* * *

 

* Joël de Rosnay en collaboration avec Fabrice Papillon, pour ce livre paru en 2010 :

 

ET L’HOMME CREA LA VIE...

Les spécialistes sont unanimes : la biologie connaît une révolution telle qu’elle n’en a jamais rencontrée dans son histoire. Nous sommes en effet parvenus à l’ultime frontière et pour beaucoup l’ultime tabou : l’écriture ou plus exactement la réécriture du livre de la vie.

Ainsi, tel un démiurge, l’homme pourra désormais créer la vie de toute pièce à partir de la matière inerte. Les conséquences sont vertigineuses : concevoir de nouveaux organismes, modifier des organes ou les régénérer de l’intérieur, implanter des puces électroniques dans le corps, fabriquer des robots plus vrais que nature et pourquoi pas des êtres hybrides immortels, comme l’espèrent les transhumanistes.
(4ème de couverture)

 

[par Juasugi & Stupeur ]

 

Tags : Environnement Pétrole : la fin ? Santé Recherche Energie Pétrole et essence Prospective et futur International Science et techno




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5 réactions à cet article    


  • 2 votes
    Karash 28 mars 2012 23:05

    Bonjour,

    le scientifique quiest évoqué et qui aurait "créé" la vie s’est contenté de synthétiser de l’ADN connu pour l’introduire dans une cellule préalablement vidée. C’est un chouette bricolage, mais ça ne nous avance absolument pas sur la route de la programmation "directe" de l’ADN.

    Ensuite, sur les bactéries magiques, je suis resté sur ma fin. Pour fabriquer de l’ADN, et des protéines, il faut du phosphore, et il faut de l’azote. D’ou viennent l’azote et le phosphore dont se nourrissent les bactéries ?
    Ensuite, l’eau et l’éthanol sont solubles à 100%. Il faut faire une distillation pour les séparer. Ce qui nous amène évidemment à la question du rendement.

    On reste sur sa faim alors que le sujet est intéressant. Mais merci quand même ;)



      • 2 votes
        concitoyen 29 mars 2012 11:57

        Ifremer à Nantes travail sur ces nouvelles technologies :




        • 2 votes
          Lila K Juasugi 29 mars 2012 13:04
          Merci pour la vidéo,

          L’ifremer fait aussi partie du projet GreenStars : 

          GreenStars, lauréat de l’appel à projet Investissements d’Avenir « Instituts d’Excellence sur les Énergies Décarbonées », est un ensemble de plateformes collaboratives regroupant des acteurs de la filière de valorisation des micro-algues. Objectif : développer à l’horizon 2020, des composés d’intérêts dont notamment des biocarburants et des molécules à haute valeur ajoutée grâce à des micro-algues utilisant les émissions de CO2 et les substances issues des rejets des activités humaines. Porté par l’Institut national de la recherche agronomique et rassemblant 45 partenaires publics et privés, GreenStars a également pour ambition de se positionner, d’ici cinq à dix ans, parmi les centres d’excellence mondiaux dans le domaine de la bio-raffinerie des micro-algues. Un budget de 160 M€ sur 10 ans est initialement prévu dont près de 20 % d’aide publique. Dès 2016, GreenStars sera doté de démonstrateurs industriels fondés sur des technologies de pointe qui permettront de construire un modèle économique et environnemental viable.
          Inra

          Les partenaires : Organismes de recherche publics : Inra, Inria, CNRS, IRD, Ifremer, CEA, IFP-EN, Université Montpellier 2 et Université Pierre et Marie Curie...



        • 3 votes
          Lila K Juasugi 29 mars 2012 13:08

          Un article de Marie Pintado, 27 mars 2012 : La micro-algue, futur biocarburant grâce à l’Inra

           


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