Les infos dont on parle peu n°80 (6 décembre 2014)

La sacro-sainte propriété privée n’existe pas. D’ailleurs, tout comme la morale elle n’a aucun fondement rationnel, elle n’est qu’une superstition liée à un système. Ce qui se manifeste à travers ce terme, c’est plutôt la force et, à un degré moindre, la ruse. Max Stirner, dans L’unique et sa propriété (1845), a affirmé la prééminence de l’égoïsme dans les rapports humains, par delà toutes les simagrées et les salamalecs de la vie quotidienne (inspirés exclusivement par l’intérêt personnel, compris en tant que liberté et bien-être de l’esprit). Il n’a jamais été réfuté, car ses analyses sont sans appel. L’altruisme, la solidarité, le respect d’autrui, les "valeurs communes" ne sont que des masques destinés à se faire accepter par la communauté, ou, au mieux, des conditionnements indéfectibles et le fruit d’une culpabilité induite, qu’on ne saurait dépasser sans la regarder en face. Ceux qui en sont émancipés peuvent alors facilement utiliser cette compréhension contre leur entourage, contre le peuple, contre l’humanité, en toute impunité. Ils ne s’en privent pas, comme on le voit... La sincérité, l’honnêteté, la réciprocité, ne sont pas des obstacles pour eux, ils en comprennent l’artifice et l’arbitraire. mais, malgré cette élévation intellectuelle qui d’une certaine manière les "libère" des obligations ordinaires, ils restent attachés à des buts, à des fins personnelles. La connaissance de la futilité du commun ne les a pas encore menés jusqu’au néant de la personne. Comme tout un chacun, ils tournent en rond. Leur cage est simplement un peu plus grande que la moyenne. Et ce qu’ils font n’a pas tant d’ importance.