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Commentaire de totof

sur La monnaie, l'exposé magistral !


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totof totof 24 décembre 2012 11:13

Salut Machiavel,
par rapport à l’accumulation, si je ne me trompe, Marx ne la lie pas directement à la marchandise. Il dit que la forme marchandise nous aliène en dissimulant la réalité des rapports de production. Par contre, le capital, de par sa nature, est propice à l’accumulation. Il permet d’accumuler de l’immatériel : le temps de travail. Ainsi, il redouble l’intérêt de l’exploitation et lui donne une seconde jeunesse, en quelque sorte, en donnant une raison d’être à une exploitation débridée, sans borne puisque l’on peut thésauriser le temps de travail à l’infini. Cette vidéo fait totalement l’impasse sur cette question qui est pourtant le problème principal.

Tu écris :
"Vous avez aussi parlé des communautés primitives , l’ argent et la marchandise ’ existait pas parce que ces communautés ne travaillaient que pour satisfaire les besoins nécessaires à la survie et ne désiraient aucunement accumuler. A partir du moment ou elles ont désiré avoir plus que ce qui est nécessaire à la survie , elle se sont mise à échanger et ainsi la marchandise et la monnaie sont née ( ainsi que l’ économie l’ Etat etc.).Donc dès le départ c’ est un changement de perception du monde qui conduit à l’ existence de la marchandise et l’ argent. Ce n’ est donc que par un changement de perception que les choses peuvent s’ inverser !."

Tu fais ici un lien de causalité qui ne va pas de soi. Bien malin celui qui peut retrouver la source de l’invention de la monnaie. Mais surtout, il me semble que tu décris la naissance de l’Etat d’une façon qui ressemble à une sorte de consensus alors que pour naître, les Etats ont dû tuer tout ceux qui resistaient. Ainsi, la France et l’Angleterre, les deux premiers Etats modernes, ont dû massacrer des millions d’individus des peuples de ce qui allait être la France et d’Angleterre pour s’installer en parasite de toute activité et pomper ces peuples (nous donc) au profit d’une classe sociale. Les paysans ont refusé la monnaie et ce n’est que par la violence que le pouvoir central l’a imposé, en imposant, par exemple, un impôt monétaire - la taille - qui allait court-circuiter l’économie sans monnaie des paysans (et surtout détruire l’imaginaire immensément riche sous-jacent aux rapports sociaux instaurés par cette forme d’échange non-monétaire). Ceux qui ne payaient pas étaient massacrés, en masse. Je dis bien en masse. Ce n’est donc pas un changement de perception qui conduit à l’existence de la marchandise et de l’Etat. C’est la violence.

Tu écris :
"Le système c’ est donc ce désir d’ accumuler que nous partageons tous"

C’est en partie vrai du fait que nous avons tous été scolarisés, donc formatés, et que les rapports sociaux sont ce qu’ils sont dans un cadre entièrement pris en charge par une entité hétéronome : le pouvoir central. Si ce cadre explose (comme c’est peut-être le cas actuellement) alors les pensées et comportements changeront. Mais tant que le cadre social (et donc intellectuel) est maintenu par la violence de l’Etat, il est vain d’espérer un changement de mentalité (surtout quand on sait que l’Etat élimine ceux dont la mentalité ne correspond pas aux exigences de la classe dominante).
En ce moment, je repense beaucoup à un livre passionnant : Guerre et paix, de Tolstoï. La démonstration qu’il y fait et en fait une démonstration d’une certaine conception de l’histoire dont découle une phénoménologie des plus intéressantes. Il explique que Koutouzov ne fait rien d’autre que de coller au déroulement de l’histoire, qu’il ne cherche pas à changer le cours de l’histoire mais à l’accompagner. Je crois que ceux qui nous demande de nous changer actuellement ont un intérêt direct à nous demander ce changement. Je parlais de new age, on est en plein dans ce mouvement avec Derudder, qui est un pote de Rabhi et est publié aux éditions du Souffle d’Or. Ces auteurs petit-bourgeois, adorateurs du pognon, ont recours aux préceptes de réforme de l’âme pour nous améliorer et font souvent appel à la métaphore new age de la "tâche d’huile" pour expliquer que si on suit ces gourous, nos comportements seront un exemple pour le reste de la population aveuglée. Pierre bourdieu a expliqué pourquoi cela n’a aucune chance d’advenir car la population est en situation de débandade. Donc ces auteurs refusent la réalité et nous mettent sous pression pour nous changer alors que tout nous invite aux comportements contraires. Mais ils ont intérêt à prôner cette réforme infinie et impossible de nos âmes car elle est pour eux une rente sans fin (Cf. Pierre Rabhi, véritable manager exploiteur en chef d’une meute débilifiée qui le suit comme un mouton).

Tu écris :
"La bourgeoisie n’ est qu’ une conséquence du système et non la cause"

Houlà ! C’est compliqué d’affirmer ça ! Les habitants du bourg existaient-ils uniquement parce que la monnaie existait ? Je n’en sais rien.

".D’ ailleurs la bourgeoisie n’ existe plus"

Je crois qu’elle est plus forte que jamais et ce d’autant plus que nous la croyons disparue. Qui possède le capital ? La bourgeoisie. Qui est propriétaire des moyens de production ? La bourgeoisie. Tout cela est très actuel. La bourgeoisie n’est pas forcément une classe salariée, c’est même plutôt le contraire pour toute une frange de la bourgeoisie. Mais je ne suis pas sûr de t’avoir bien compris là.


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