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Commentaire de micnet

sur Pierre Manent : nation et mondialisation


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micnet 7 février 2014 15:40

@MaQ

Je reviens sur quelques remarques (intéressantes)

" - Une précision avant, concernant le fait de condamner le capitalisme mais pas les consommateurs, c’est un reproche qu’on ne peut pas me faire, vu la quantité d’article que j’ai publié sur la société de consommation. "
---> Je sais pertinemment, Machiavel que vous faites, de manière générale, la part des choses et que vous êtes parfaitement conscient de la responsabilité qui incombe à chacun mais le problème, c’est que vous ne l’avez pas fait dans ce commentaire, précisément. Je me suis juste permis de le relever smiley

-"J’ ai très bien compris votre notion d’équilibre sur laquelle vous vous basez pour affirmer qu’il y’ a moyen de cantonner le capitalisme dans un cadre national, et d’en faire un outil au service de tous. Et en gros vous expliquez que c’est la perte du cadre national qui fait que le capitalisme est ce qu’il est aujourd’hui."
--->
Absolument ! Et Pierre Manent dit exactement ça aussi. Mais n’allez surtout pas croire pour autant que je ne suis pas conscient de la difficulté de retrouver un tel équilibre, surtout dans un contexte où le cadre national a volé en éclats. Est-ce même encore possible ? j’ai envie de répondre oui !

Très bien. Ma réponse :

Le capitalisme est le système de la démesure, de l’ hubris, il est au départ un outil mais crée un effet dans sa dynamique : personnification et de réification, les personnes s’incarne en marchandise et le capital s’incarne en personnes ( cfr le fétichisme de la marchandise ).Ce n’ est pas qu’ un système de production , c’ est un système social.
----> Vous l’avez dit vous-même : c’est avant tout un outil ! Un outil ne dépend QUE de l’utilisation qu’on en fait. et plus un outil possède une puissance intrinsèque, plus la responsabilité qui en incombe à son utilisateur est élevée. Je crois que c’est Bergson qui disait "qu’on ne peut se permettre un progrès technologique croissant sans accroître, en parallèle, un "supplément d’âme". Et bien il en va de même pour le capitalisme. Il faut donc agir à la source et responsabiliser les individus ! D’où mon paradigme d’une certaine verticalité, c’est à dire la vision d’une société à structure aristo-démocratique avec les meilleurs mis en avant par rapport aux autres, de véritables "gardiens de la Cité" qui assurent une chaîne de transmission de valeurs !
je suis parfaitement conscient que la société n’est pas prête à entendre un tel discours. (Du moins pas aujourd’hui) Et que vous allez me traiter d’utopiste, ne prenant pas en compte la réalité. Mais j’essaie, eu égard à notre échange ci-dessous avec Eric et vous-même, de voir les choses sur le long terme...

"Alors bien sur, on peut dire que le capitalisme a produit des choses positives, mais ’il ne faut pas confondre « le processus » avec « le résultat momentané du processus » comme je l’ ai mit plus haut."
----> Ce que vous appelez "résultat momentané du processus" est précisément ce que j’appelle "équilibre". Par définition, un équilibre est fragile mais il demeure indispensable et demande une veille de chaque instant

"Au regard de ces éléments, il faut comprendre qu’on ne peut pas le contrôler ou le cantonner. Parler d’équilibrer le capitalisme, c’est comme vouloir un tsunami."
----> Alors il ne faut pas attendre que le tsunami prenne naissance ! Tout comme il ne faut pas attendre de devenir alcoolique pour condamner la viticulture. Encore une fois, il ne faut pas agir sur les outils mais sur les utilisateurs en les responsabilisant. Pour lutter contre les accidents de la route, vous préconisez quoi ; d’interdire l’utilisation de la voiture ou responsabiliser les automobilistes ?


--- "Certains ont essayé, de l’ équilibrer , de le cantonner , par l’ éthique , par le patriotisme , par la religion , le capitalisme s’est à chaque fois servit de ces éléments pour prendre de l’ ampleur et lorsqu’ il n’ en a plus eu besoin , il les a sapé."
--->
C’est là que je suis en désaccord avec vous : à partir des années 60 jusqu’au début des années 80, (un peu après la fin des 30 glorieuses, en gros) : l’accumulation de richesses nous a garanti une prospérité, une puissance économique ainsi qu’un niveau de vie en France qui n’a strictement plus rien à voir avec aujourd’hui.
De même, quelques soient les défauts des USA par ailleurs, ils ont au-moins UNE qualité (même 2 avec la liberté quasi-totale d’expression) que j’aimerais bien voir développer chez nous : un patriotisme chevillé au corps ! Ce patriotisme couplé à leur développement capitalistique leur a permis d’être depuis 1945, puis confirmé depuis la chute du Bloc Soviétique, la première puissance mondiale. Puissance qui décline petit à petit aujourd’hui à cause de cette mondialisation à tout crin.


"Au départ, il y a la conception puritaine du chrétien justifié par le travail utile qu’il rend à la collectivité. Ensuite, l’éthique puritaine commence à être détournée vers des finalités mondaines, il s’agit toujours de travailler dur, utilement pour la collectivité, mais désormais, l’objet de la démarche n’est plus la justification chrétienne, c’est le bonheur terrestre."
---->
Et bien c’est une excellente réflexion qui rejoint la mienne : à partir de quand ça bascule ? A partir de quand cette "éthique religieuse" (fortement liée à leur patriotisme) commence-t-elle à perdre pied pour céder à une visions totalement individualiste, matérialiste, en un mot "horizontale" ?
Ma réponse : depuis que l’idée de "Nouvel Ordre Mondial", ce processus d’uniformisation progressive, si magnifiquement incarné par la sociale-démocratie, s’est mis gentiment en place...Et qu’Obama à la tête de l’état incarne si magnifiquement aujourd’hui. Et je conclus ce processus avec vous pour reprendre en écho votre propre formule :

 "c’est désormais l’homme non chrétien mais qui continue à se dire protestant, sans travail utile pour la collectivité, et qui sert de modèle parasitaire valorisé. Nous voilà à wall street."

"Non, le capitalisme n’est pas qu’un outil, c’est une immanence  qui transforme les hommes et les choses."

Même sur le plan spirituel, ce système est fondamentalement satanique.

----> Là est notre profond désaccord : Satan n’est pas un outil, Satan c’est l’homme irresponsable !



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