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Accueil du site > Actualités > Société > Pierre Manent : nation et mondialisation

Pierre Manent : nation et mondialisation

Agrégé de philosophie, directeur d'étude à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pierre Manent, cet ancien proche de Raymond Aron totalement méconnu du grand public est pourtant l'un des plus brillants esprits de notre époque.

 

Conservateur et patriote, il plaide pour une reconstruction de notre imaginaire national tout comme il plaide pour le retour d'un libéralisme inscrit dans le cadre de la nation

 

1 - Pierre Manent sur la nation

 

 

Pierre Manent nous fait part ici de sa définition de la Nation, définition ô combien difficile à résumer, qu’il perçoit comme une sorte de synthèse entre "l’empire" et la "Cité" circonscrite à un territoire donné, nécessairement plus étroit qu’un empire. Il insiste sur le rôle prépondérant du christianisme que chaque nation européenne a "modélisé à son image". Autrement dit, selon la très belle formule de Pierre Manent, "la nation européenne constitue la forme politique que s’est attribué le christianisme". Cette notion de "nation" étant devenue péjorative consécutivement aux drames du XXè siècle, il apparaît nécessaire, pour Manent, de "reconstruire un imaginaire national" par un retour à une véritable confiance en soi. Et cela passe obligatoirement par une vraie affirmation d’une "citoyenneté française", qui seule permet de "partager une aventure collective" contrairement à une "citoyenneté du monde" ou même une "citoyenneté européenne". Enfin Manent estime qu’il faut prendre en compte 2 phénomènes récents, à savoir, d’une part, une arrivée massive de musulmans sur notre territoire et d’autre part un abandon de la volonté d’assimilation de la communauté juive. Manent indique, par ailleurs, ne pas croire véritablement qu’ une neutralité laïque absolue puisse perdurer.

 

2- Pierre Manent sur la mondialisation

 

Lors d’une conférence à l’institut de Prague intitulée "Grandeur et misère du libéralisme" qui s’est tenue en 2009 juste après la crise financière, voici, en substance, ce qu’a dit Pierre Manent concernant le libéralisme et la mondialisation :

 

"Il y a certainement une grande crise. Mais est-ce que c’est une crise du libéralisme ? Je dirais que c’est une crise de la mondialisation libérale. Ce n’est pas une crise du capitalisme, ce n’est pas une crise du libéralisme, c’est une crise de la mondialisation libérale, c’est-à-dire que c’est une crise de cette perspective – qui m’a toujours paru une utopie – selon laquelle les hommes pouvaient être directement acteurs sur un marché mondial sans passer par la médiation d’un marché national. Or historiquement, le capitalisme s’est développé dans les marchés nationaux. C’est un point que les historiens de l’économie ont bien documenté. Le capitalisme ne s’est pas développé par le commerce international principalement. Il s’est développé dans les marchés nationaux.

 

Mais certains ont eu l’espoir, dans cette dernière période, d’un capitalisme qui débordait les marchés nationaux, qui se répandait dans le monde entier et qui faisait du monde son cadre naturel de déploiement, abandonnant les marchés nationaux qui étaient appelés à disparaître. C’est ça le sens fondamental de la mondialisation. Vous ne pouvez pas prétendre que vous existez dans un marché national quand le producteur indien ou le producteur chinois a accès directement à votre marché. Et c’est cette perspective qui est en crise ; c’est l’idée que le marché peut être séparable de tout cadre politique d’appartenance.
Je crois que l’expérience montre que les marchés supposent des cadres politiques pas seulement pour les réguler, mais aussi pour en quelque sorte en former le décor, pour que les acteurs économiques se sentent responsables devant la communauté des citoyens. Regardez le capitalisme américain : une des façons dont il a assumé sa responsabilité devant le corps des citoyens est par la philanthropie. Les capitalistes américains faisaient des fortunes faramineuses et pour se faire pardonner et accepter, ils avaient une politique philanthropique extrêmement généreuse, ou en tout cas active. Le dernier exemple de cette politique, c’est Bill Gates. Bill Gates n’est pas un financier, c’est un industriel de génie. Il a maintenu la tradition de ce capitalisme qui se sent responsable devant la communauté des citoyens. Voyez au contraire la conduite des gérants de hedge funds et de ses acteurs de la finance ; eux ne se sentent aucune responsabilité devant le corps politique, y compris le corps politique américain.
Je crois que la crise de l’économie financière aujourd’hui est la crise de ces acteurs financiers qui se sont sentis détachés de toute appartenance politique. Dans un espace libre, ils créaient en quelque sorte de la richesse – une richesse d’ailleurs apparemment théorique, qui ne correspondait plus à rien – et ils n’avaient à se justifier devant personne et certainement pas devant leurs concitoyens. Je crois que là est la crise.
C’est une crise de la mondialisation libérale plus que du libéralisme ou de la mondialisation qui s’est réclamé du libéralisme plus que du libéralisme lui-même. La tâche que nous avons devant nous est de réarticuler les marchés, non pas tant à des régulations, parce qu’on peut toujours contourner les régulations, mais de les réarticuler à des cadres politiques. Je crois que c’est vraiment cela qui va être difficile. On va bien le voir en Europe ; par rapport à quoi va-t-on réarticuler les marchés européens ? Est-ce que c’est par rapport aux nations européennes principalement, aux nations qui partagent l’euro, par rapport à l’Union européenne ? Voila les questions vraiment difficiles. Et je ne pense pas que ces questions mettent en cause les principes en général du libéralisme, ni de l’économie de marché, mais elles mettent en cause la question du cadre dans lequel les principes libéraux sont mis en œuvre"
 
Pierre Manent n’a fait que rappeler un fait historique concernant le libéralisme circonscrit, au départ, à une nation. Il est d’ailleurs intéressant à ce sujet de faire le parallèle avec un discours tenu par Karl Marx en 1848 contre le protectionnisme des nations voulu par la bourgeoisie et qui en appelait à un libre-échange total permettant ainsi de détuire les nations et in fine, le capitalisme
 
 
"le système protectionniste n’est qu’un moyen d’établir chez un peuple la grande industrie, c’est-à-dire de le faire dépendre du marché de l’univers, et du moment qu’on dépend du marché de l’univers on dépend déjà plus ou moins du libre-échange. Outre cela, le système protecteur contribue à développer la libre concurrence dans l’intérieur d’un pays. C’est pourquoi nous voyons que dans les pays où la bourgeoisie commence à se faire valoir comme classe, en Allemagne, par exemple, elle fait de grands efforts pour avoir des droite protecteurs. Ce sont pour elle des armes contre la féodalité et contre le gouvernement absolu, c’est pour elle un moyen de concentrer ses forces, de réaliser le libre-échange dans l’intérieur du même pays.
 
Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange"
 
A méditer...

Tags : Mondialisation




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133 réactions à cet article    


  • 3 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 6 février 2014 10:50

    Belle trouvaille. Bravo à vous.
    Ce que je vais vous soumettre prochainement fait directement écho à ce que dit Manent, à quelques détails près.
    Merci pour cette vidéo inédite. Manent est l’une des trois ou quatre voix les plus importantes à l’heure actuelle.


    • 1 vote
      Qamarad Qamarad 6 février 2014 12:11

      Bon ! Enfin quelque chose d’un peu plus intéressant...
      Je lirai et regarderai ça après. Mais, son libéralisme doublé d’un conservatisme me fait craindre le pire.


      • 1 vote
        maQiavel maQiavel1983 6 février 2014 16:56

        D’ accord avec ce qui est dit dans la vidéo mais pas du tout avec l’article (qui explicite la pensée de Manent tirée d’un livre apparemment).

        -D’ abord le libéralisme n’est pas le capitalisme, le libéralisme est une philosophie, le capitalisme est un processus historique et social. Le capitalisme peut être libéral et il peut de venir anti-libéral (avec énormément de variante, par exemple, les Royautés Européennes ont connu un capitalisme antilibéral et il a fallu les faire sauter pour que le marché se libéralise … un temps).

        Je réponds donc à cela « Je dirais que c’est une crise de la mondialisation libérale. Ce n’est pas une crise du capitalisme, ce n’est pas une crise du libéralisme ».

        C’est une crise du capitalisme mais pas une crise du libéralisme. Quant à la mondialisation, elle n’est qu’une conséquence logique du capitalisme.

        -Le capitalisme ne s’est pas développé par le commerce international principalement : je réponds que c’est faux, le nouveau monde a été le fer de lance du capitalisme, c’est lui qui lui a donné de l’ampleur. A ce sujet lire Braudel « la dynamique du capitalisme  » ou Michel Béaud « histoire du capitalisme »

        -Quant au capitalisme américain, là c’est une grosse blague, c’est l’un des plus prédateurs qui n’aient jamais existé. Le capitalisme est une dynamique, il n’est pas figé, on peut trouver dans l’éthique protestante du capitalisme américain des choses intéressantes, la conception puritaine du chrétien justifié par le travail utile qu’il rend à la collectivité et produisant avant tout pour le bien commun. Mais ’il ne faut pas confondre « le processus » avec « le résultat momentané du processus, ce capitalisme va muter pour donner par sauts qualitatifs successifs très cohérent  le capitalisme financier de Wall street destructeur de richesse qu’on connait aujourd’hui. Et il ne faut pas me parler de Bill Gate, SVP smiley

        -Et enfin la citation ironique de Marx, il faut savoir qu’il était opposé à tout ce qui n’était pas l’idéal communiste (donc le protectionnisme aussi évidemment). Marx maniait beaucoup l’ironie, il faudrait prendre le discours en entier mais il me semble que quand il dit « vote en faveur du libre-échange", c’est une boutade (parce que quand on lit le paragraphe il dit en vérité je vote pour la destruction puisqu’ il décrit le système du libre-échange comme destructeur).


        • vote
          micnet 6 février 2014 17:13

          Merci pour votre premier retour Machiavel, je vous ferai une réponse détaillée ce soir et prendrai également le temps de lire votre dernier article, lequel me semble avoir été motivé par nos échanges sur Gustave le Bon smiley


        • vote
          micnet 6 février 2014 22:29

          @Machiavel


          Je vais tenter de répondre à votre commentaire en abordant le problème d’une manière différente de d’habitude. Pour tenter de vous résumer toute ma pensée, sachez que je crois, de manière générale et ce, quelque soit le sujet, à la notion d’équilibre :
          - Je crois à l’équilibre des forces en sciences physiques qui permet aux objets de se maintenir
          - Je crois à un équilibre social (bien plus qu’un quelconque ’Contrat’), d’où mon paradigme horizontalité/verticalité qui se traduirait, schématiquement, par la mise en place d’une démocratie ordinale
          - Partant de là et dans la continuité de cet équilibre "horizontal/vertical", je crois à cette idée de "nationalisme-libéral" ou de "conservatisme-libéral" car cela permet à tout un chacun de marcher "sur ses deux jambes" et par là même d’être équilibré

          Donc pour en revenir à votre remarque sur le fait que le capitalisme n’est pas une notion figée mais dynamique, vous avez évidemment mille fois raison, c’est une évidence mais justement : ce que dit Pierre Manent implicitement, c’est que le capitalisme, pour être pleinement efficient sans devenir "totalitaire", doit être cantonné dans un cadre national ! 
          Et à partir du moment où la nation ne constitue plus une priorité, ni même, d’une certaine manière, une "transcendance" ou un "roman national" pour une société, alors effectivement, on perd progressivement notre frontière, notre autonomie et pour finir notre identité...(c’est exactement, en substance, ce qu’exprime Manent)
          Cette comparaison est sans doute un peu trivial mais j’ai envie de dire que le capitalisme, tout comme le libéralisme, sont comme du bon vin : consommés avec modération, ils sont excellents pour la santé mais dès qu’on en abuse, on en devient malade et dépendant.
          Enfin, je trouve qu’il manque un élément essentiel à votre critique du capitalisme : vous oubliez qu’il s’agit avant tout d’un outil et un outil ne devient dangereux que si son utilisateur l’utilise dangereusement. J’en reviens là à ma fameuse responsabilité mais c’est un peu facile de toujours condamner le capitalisme ou même la finance en tant que tels tout en exonérant toujours les consommateurs. C’est comme si un automobiliste, ayant eu un accident, s’exonérait de toute responsabilité en accusant sa propre voiture...

          • 1 vote
            maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 11:44

            @micnet

            J’ai très bien compris votre point de vue.

             - Une précision avant, concernant le fait de condamner le capitalisme mais pas les consommateurs, c’est un reproche qu’on ne peut pas me faire, vu la quantité d’article que j’ai publié sur la société de consommation. Mais je ne découple pas critique du capitalisme et celle de la société de consommation pour la simple raison que cette dernière est incorporée dans le capitalisme.

            -J’ ai très bien compris votre notion d’équilibre sur laquelle vous vous basez pour affirmer qu’il y’ a moyen de cantonner le capitalisme dans un cadre national, et d’en faire un outil au service de tous. Et en gros vous expliquez que c’est la perte du cadre national qui fait que le capitalisme est ce qu’il est aujourd’hui. Très bien. Ma réponse :

            Le capitalisme est le système de la démesure, de l’ hubris, il est au départ un outil mais crée un effet dans sa dynamique : personnification et de réification, les personnes s’incarne en marchandise et le capital s’incarne en personnes ( cfr le fétichisme de la marchandise ).Ce n’ est pas qu’ un système de production , c’ est un système social.

            Qu’est ce que le capitalisme ? Très grossièrement, c’est le processus d’accumulation infinie et tautologique de valeur marchande ! C’est une évolution technique de la chrématistique marchande dont parlait Aristote qui « substitue l’argent aux biens, une activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent ».Alors bien sur, on peut dire que le capitalisme a produit des choses positives, mais ’il ne faut pas confondre « le processus » avec « le résultat momentané du processus » comme je l’ ai mit plus haut.

            Le résultat de ce processus, c’est la mort.

            Au regard de ces éléments, il faut comprendre qu’on ne peut pas le contrôler ou le cantonner. Parler d’équilibrer le capitalisme, c’est comme vouloir un tsunami.

             Certains ont essayé, de l’ équilibrer , de le cantonner , par l’ éthique , par le patriotisme , par la religion , le capitalisme s’est à chaque fois servit de ces éléments pour prendre de l’ ampleur et lorsqu’ il n’ en a plus eu besoin , il les a sapé.

            L’exemple de l’éthique protestante censé faire du capitalisme un bon vin, comme vous dites, est révélateur :

            Au départ, il y a la conception puritaine du chrétien justifié par le travail utile qu’il rend à la collectivité. Ensuite, l’éthique puritaine commence à être détournée vers des finalités mondaines, il s’agit toujours de travailler dur, utilement pour la collectivité, mais désormais, l’objet de la démarche n’est plus la justification chrétienne, c’est le bonheur terrestre. Par la suite, cette éthique est détournée en contre-éthique du businessman affairiste obsédé par la réussite sociale via la production, sans aucune considération pour l’utilité sociale. Et enfin pour achever le mouvement, l’objectif est la réussite mondaine en elle-même, sans considération pour la justification, pour le bonheur, pour l’utilité sociale effective ou même pour la réalité de la production, c’est désormais l’homme non chrétien mais qui continue à se dire protestant, sans travail utile pour la collectivité, et qui sert de modèle parasitaire valorisé. Nous voilà à wall street.

            Par des sauts qualitatifs on passe d’une volonté de christianiser le capitalisme pour en arriver à la financiarisation du christianisme (cfr le protestantisme américain moderne).

            Non, le capitalisme n’est pas qu’un outil, c’est une immanence  qui  transforme les hommes et les choses.

            Même sur le plan spirituel, ce système est fondamentalement satanique.

            PS : je parle du capitalisme et non du libéralisme.


          • vote
            micnet 7 février 2014 15:40

            @MaQ

            Je reviens sur quelques remarques (intéressantes)

            " - Une précision avant, concernant le fait de condamner le capitalisme mais pas les consommateurs, c’est un reproche qu’on ne peut pas me faire, vu la quantité d’article que j’ai publié sur la société de consommation. "
            ---> Je sais pertinemment, Machiavel que vous faites, de manière générale, la part des choses et que vous êtes parfaitement conscient de la responsabilité qui incombe à chacun mais le problème, c’est que vous ne l’avez pas fait dans ce commentaire, précisément. Je me suis juste permis de le relever smiley

            -"J’ ai très bien compris votre notion d’équilibre sur laquelle vous vous basez pour affirmer qu’il y’ a moyen de cantonner le capitalisme dans un cadre national, et d’en faire un outil au service de tous. Et en gros vous expliquez que c’est la perte du cadre national qui fait que le capitalisme est ce qu’il est aujourd’hui."
            --->
            Absolument ! Et Pierre Manent dit exactement ça aussi. Mais n’allez surtout pas croire pour autant que je ne suis pas conscient de la difficulté de retrouver un tel équilibre, surtout dans un contexte où le cadre national a volé en éclats. Est-ce même encore possible ? j’ai envie de répondre oui !

            Très bien. Ma réponse :

            Le capitalisme est le système de la démesure, de l’ hubris, il est au départ un outil mais crée un effet dans sa dynamique : personnification et de réification, les personnes s’incarne en marchandise et le capital s’incarne en personnes ( cfr le fétichisme de la marchandise ).Ce n’ est pas qu’ un système de production , c’ est un système social.
            ----> Vous l’avez dit vous-même : c’est avant tout un outil ! Un outil ne dépend QUE de l’utilisation qu’on en fait. et plus un outil possède une puissance intrinsèque, plus la responsabilité qui en incombe à son utilisateur est élevée. Je crois que c’est Bergson qui disait "qu’on ne peut se permettre un progrès technologique croissant sans accroître, en parallèle, un "supplément d’âme". Et bien il en va de même pour le capitalisme. Il faut donc agir à la source et responsabiliser les individus ! D’où mon paradigme d’une certaine verticalité, c’est à dire la vision d’une société à structure aristo-démocratique avec les meilleurs mis en avant par rapport aux autres, de véritables "gardiens de la Cité" qui assurent une chaîne de transmission de valeurs !
            je suis parfaitement conscient que la société n’est pas prête à entendre un tel discours. (Du moins pas aujourd’hui) Et que vous allez me traiter d’utopiste, ne prenant pas en compte la réalité. Mais j’essaie, eu égard à notre échange ci-dessous avec Eric et vous-même, de voir les choses sur le long terme...

            "Alors bien sur, on peut dire que le capitalisme a produit des choses positives, mais ’il ne faut pas confondre « le processus » avec « le résultat momentané du processus » comme je l’ ai mit plus haut."
            ----> Ce que vous appelez "résultat momentané du processus" est précisément ce que j’appelle "équilibre". Par définition, un équilibre est fragile mais il demeure indispensable et demande une veille de chaque instant

            "Au regard de ces éléments, il faut comprendre qu’on ne peut pas le contrôler ou le cantonner. Parler d’équilibrer le capitalisme, c’est comme vouloir un tsunami."
            ----> Alors il ne faut pas attendre que le tsunami prenne naissance ! Tout comme il ne faut pas attendre de devenir alcoolique pour condamner la viticulture. Encore une fois, il ne faut pas agir sur les outils mais sur les utilisateurs en les responsabilisant. Pour lutter contre les accidents de la route, vous préconisez quoi ; d’interdire l’utilisation de la voiture ou responsabiliser les automobilistes ?


            --- "Certains ont essayé, de l’ équilibrer , de le cantonner , par l’ éthique , par le patriotisme , par la religion , le capitalisme s’est à chaque fois servit de ces éléments pour prendre de l’ ampleur et lorsqu’ il n’ en a plus eu besoin , il les a sapé."
            --->
            C’est là que je suis en désaccord avec vous : à partir des années 60 jusqu’au début des années 80, (un peu après la fin des 30 glorieuses, en gros) : l’accumulation de richesses nous a garanti une prospérité, une puissance économique ainsi qu’un niveau de vie en France qui n’a strictement plus rien à voir avec aujourd’hui.
            De même, quelques soient les défauts des USA par ailleurs, ils ont au-moins UNE qualité (même 2 avec la liberté quasi-totale d’expression) que j’aimerais bien voir développer chez nous : un patriotisme chevillé au corps ! Ce patriotisme couplé à leur développement capitalistique leur a permis d’être depuis 1945, puis confirmé depuis la chute du Bloc Soviétique, la première puissance mondiale. Puissance qui décline petit à petit aujourd’hui à cause de cette mondialisation à tout crin.


            "Au départ, il y a la conception puritaine du chrétien justifié par le travail utile qu’il rend à la collectivité. Ensuite, l’éthique puritaine commence à être détournée vers des finalités mondaines, il s’agit toujours de travailler dur, utilement pour la collectivité, mais désormais, l’objet de la démarche n’est plus la justification chrétienne, c’est le bonheur terrestre."
            ---->
            Et bien c’est une excellente réflexion qui rejoint la mienne : à partir de quand ça bascule ? A partir de quand cette "éthique religieuse" (fortement liée à leur patriotisme) commence-t-elle à perdre pied pour céder à une visions totalement individualiste, matérialiste, en un mot "horizontale" ?
            Ma réponse : depuis que l’idée de "Nouvel Ordre Mondial", ce processus d’uniformisation progressive, si magnifiquement incarné par la sociale-démocratie, s’est mis gentiment en place...Et qu’Obama à la tête de l’état incarne si magnifiquement aujourd’hui. Et je conclus ce processus avec vous pour reprendre en écho votre propre formule :

             "c’est désormais l’homme non chrétien mais qui continue à se dire protestant, sans travail utile pour la collectivité, et qui sert de modèle parasitaire valorisé. Nous voilà à wall street."

            "Non, le capitalisme n’est pas qu’un outil, c’est une immanence  qui transforme les hommes et les choses."

            Même sur le plan spirituel, ce système est fondamentalement satanique.

            ----> Là est notre profond désaccord : Satan n’est pas un outil, Satan c’est l’homme irresponsable !



          • vote
            maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 17:12

            -c’est avant tout un outil ! Un outil ne dépend QUE de l’utilisation qu’on en fait. et plus un outil possède une puissance intrinsèque, plus la responsabilité qui en incombe à son utilisateur est élevée. 

            R / C’est là que nous nous séparons. Ce n’est pas qu’un outil , c’ est une immense qui contient déjà le mal en lui-même , de par son principe.

            Vous voulez responsabiliser le capitalisme ? Lui va capitaliser la responsabilité, vous n’y pourrez jamais rien, il n’est pas contrôlable. On ne responsabilise pas la démesure. Vous écriviez plus bas : Satan c’est l’homme irresponsable ! Je donne la même définition au capitalisme : c’est le système social irresponsable.

            -il ne faut pas agir sur les outils mais sur les utilisateurs en les responsabilisant

            R / C’est impossible quand les utilisateurs deviennent l’ outil et que ‘l outil devient l’ utilisateur , c’ est pourquoi on parle de réification des humains et de personnification du capital . Ce là n’est pas du domaine de la raison.

             -Pour lutter contre les accidents de la route, vous préconisez quoi ; d’interdire l’utilisation de la voiture ou responsabiliser les automobilistes ?

            R : La voiture est un objet, le capitalisme est un système social, ce n’est pas du tout la même chose.

            -à partir des années 60 jusqu’au début des années 80, (un peu après la fin des 30 glorieuses, en gros) : l’accumulation de richesses nous a garanti une prospérité, une puissance économique ainsi qu’un niveau de vie en France qui n’a strictement plus rien à voir avec aujourd’hui.

            R / Oui, c’était une étape du processus. Donc il y’ en avait d’autres.


          • vote
            micnet 7 février 2014 17:58
            @MaQ

            " C’est là que nous nous séparons. Ce n’est pas qu’un outil , c’ est une immense qui contient déjà le mal en lui-même , de par son principe."

            ---> Vous disiez le contraire dans votre message précédent en reconnaissant que le capitalisme était bien un outil. Certes évolutif mais outil quand même
            Par ailleurs, vous voyez, là vous adoptez un raisonnement basique de gauche qui consiste à toujours déresponsabiliser les individus. C’est tellement plus simple !
            Vous critiquez la société de consommation sans critiquer les consommateurs.
            Si la société de consommation produit de la merde, c’est parce qu’il y a des gens qui consomment cette merde ! Qu’il s’agisse de la téléréalité, de la malbouffe, des gadgets à la mode qui ne servent à rien,...A un moment donné, il faut arrêter de toujours dire : c’est la faute à une oligarchie capitalistique qui dirige tout ! Cette oligarchie n’existe que parce qu’il y a des connards qui la font exister ! 
            Autrement dit si on a à faire à un capitalisme totalitaire et irresponsable, c’est parce que la société qui le produit est elle-même irresponsable.
            Vous confondez cause et conséquence, Machiavel !

          • 1 vote
            maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 18:30

            Micnet , au regard de tous mes articles , comment pouvez vous écrire « vous adoptez un raisonnement basique de gauche qui consiste à toujours déresponsabiliser les individus. C’est tellement plus simple !

            Vous critiquez la société de consommation sans critiquer les consommateurs ».

             

            Pour en finir avec ce reproche, je vais faire une compilation de tous les articles ou je critique la société de consommation :

            -  Survivre à l’effondrement économique" en audio( 2 )

            -  Vivez, prospérez, consommez… à en mourir !

            -  Pierre Rabhi nous parle de Capitalisme

            -  De la révolution industrielle à nos jours : Entretien avec Michel Beaud

            -  De la servitude moderne

            -  Du consumérisme

            -  Histoire des relations publiques (1)

            -  Histoire des relations publiques (2)

            -  Histoire des relations publiques (3)

            Je suis-je crois, celui qui poste le plus à ce sujet ici. Je suis réellement l’une des dernières personnes à qui on peut reprocher de ne pas parler de responsabilité collective et des consommateurs.

             

            -A un moment donné, il faut arrêter de toujours dire : c’est la faute à une oligarchie capitalistique qui dirige tout

             

            R /Ou ai-je écrit cela ? Déjà il serait idiot de croire que le capitalisme ne serait le fait que d’une élite.

            -Autrement dit si on a à faire à un capitalisme totalitaire et irresponsable, c’est parce que la société qui le produit est elle-même irresponsable.

             

            R / On a affaire à un capitalisme totalitaire et irresponsable parce que le capitalisme est un système social qui s’appuie sur l’irresponsabilité, sur la démesure, l’ hubris de la société. C’est sa dynamique.

             

            -Vous disiez le contraire dans votre message précédent en reconnaissant que le capitalisme était bien un outil. Certes évolutif mais outil quand même

             

            R / Pour être précis je dis ceci ( copié collé ) : « Le capitalisme est le système de la démesure, de l’ hubris, il est au départ un outil mais crée un effet dans sa dynamique : personnification et de réification, les personnes s’incarne en marchandise et le capital s’incarne en personnes ( cfr le fétichisme de la marchandise ) ».

             

            C’est à dire qu’au départ, lors de son émergence, c’était un outil mais il est rapidement devenu autre chose.

            Vous savez je peux dire exactement la même chose de Satan : Ce n’est qu’un outil pour acquérir puissance et richesse (cfr le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores).

            Responsabilisons le diable. smiley

            P.S : je rappelle que je parle toujours de capitalisme et non de libéralisme, précision importante.


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            micnet 7 février 2014 19:11
            @MaQ

            "Micnet , au regard de tous mes articles , comment pouvez vous écrire « vous adoptez un raisonnement basique de gauche qui consiste à toujours déresponsabiliser les individus. C’est tellement plus simple !

            Vous critiquez la société de consommation sans critiquer les consommateurs ».

            ----> Je redis que je parle uniquement de vos commentaires sur ce fil  ! Par ailleurs, de manière générale, malgré votre volonté de vous détacher de toute forme de "moralisme" dans les débats, vous venez de démontrer que, d’une part vous restez très idéologisé (tout comme moi, mais je ne m’en cache pas) mais surtout que vous adoptez là une attitude moraliste puisque vous nous dites que le capitalisme est satanique (là vous tombez dans les travers de Soral et même de LLP). Désolé mais sur ce sujet précis vous n’êtes pas rationnel et du coup, c’est très compliqué pour moi d’argumenter derrière si vous avez ce parti pris...


            Je suis-je crois, celui qui poste le plus à ce sujet ici. Je suis réellement l’une des dernières personnes à qui on peut reprocher de ne pas parler de responsabilité collective et des consommateurs.

            ---> Sur ce fil, si ! Que vous le vouliez ou non, parler du capitalisme comme étant d’essence satanique, ça consiste à placer les individus en tant que victime d’une société capitaliste, donc les déresponsabiliser ! Alors sans doute avez-vous eu l’occasion à maintes reprises, dans vos articles (encore une fois, je sais que vous êtes quelqu’un de réfléchi et nuancé en général) d’évoquer la responsabilité collective et individuelle mais ici en tout cas, vous ne l’avez pas fait.


             

            R / On a affaire à un capitalisme totalitaire et irresponsable parce que le capitalisme est un système social qui s’appuie sur l’irresponsabilité, sur la démesure, l’ hubris de la société. C’est sa dynamique.

            ---> Donc, vous convenez avec moi que si ce système s’appuie sur l’irresponsabilité, la cause racine est bien un problème de responsabilité inhérent à une société. Et qu’il faut donc tout faire pour rendre une société responsable.


             

            R / Pour être précis je dis ceci ( copié collé ) : « Le capitalisme est le système de la démesure, de l’ hubris, il est au départ un outil mais crée un effet dans sa dynamique : personnification et de réification, les personnes s’incarne en marchandise et le capital s’incarne en personnes ( cfr le fétichisme de la marchandise ) ».

            C’est à dire qu’au départ, lors de son émergence, c’était un outil mais il est rapidement devenu autre chose.

            ----> Et bien je vous réponds que c’est exactement le même cas de figure que pour la consommation d’alcool : une consommation équilibrée et limitée est excellente pour la santé d’un organisme mais lorsque cela devient incontrôlé, on en devient maladivement dépendant. 

            Alors je vous le demande : faut-il en conclure que l’alcool est d’essence satanique ou doit-on axer nos efforts sur la responsabilité des consommateurs ? 


            Vous savez je peux dire exactement la même chose de Satan : Ce n’est qu’un outil pour acquérir puissance et richesse (cfr le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores).

            Responsabilisons le diable. 

            ----> C’est amusant que vous preniez ce passage de la bible car mon prochain article portera justement sur la tentation du Chris dans le désert. Cela vous plaira smiley


            "P.S : je rappelle que je parle toujours de capitalisme et non de libéralisme, précision importante."

            ---> Tout à fait, je ne l’ai pas perdu de vue smiley


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            micnet 7 février 2014 19:27
            @MaQ

            "Je donne la même définition au capitalisme : c’est le système social irresponsable"

            -—> Là aussi, cette phrase n’a aucun sens ! Un système, une pensée, un outil ou un objet ne sont pas responsables en tant que tels, cela ne veut rien dire !
            Seuls les hommes le sont (ou pas) !

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            maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 19:49

            @Micnet

            -vous venez de démontrer que, d’une part vous restez très idéologisé (tout comme moi, mais je ne m’en cache pas) mais surtout que vous adoptez là une attitude moraliste puisque vous nous dites que le capitalisme est satanique 

            R / Moraliste, peut être. Je dit simplement que ce système correspond comme deux gouttes d’eau à ce que ‘l on décrit comme étant le satanisme .Moi, je constate.

            -Que vous le vouliez ou non, parler du capitalisme comme étant d’essence satanique, ça consiste à placer les individus en tant que victime d’une société capitaliste,donc les déresponsabiliser

            R / Attendez, est ce que lorsqu’ on pèche, on n’est pas responsable de ses péchés, c’est la faute de satant ? Moi je ne vois pas les choses comme ça, Satan est le tentateur, pour lui échappé il faut être ferme dans sa foi, si on tombe dans ses pièges on est les premiers responsables.

            -Alors sans doute avez-vous eu l’occasion à maintes reprises, dans vos articles d’évoquer la responsabilité collective et individuelle mais ici en tout cas, vous ne l’avez pas fait.

            R / Les premiers responsables du système capitaliste, c’est  la collectivité. Voilà, c’est fait , donc à présent meme sur ce fil je ‘l ai fait. Passons.

            -si ce système s’appuie sur l’irresponsabilité, la cause racine est bien un problème de responsabilité inhérent à une société.

            R / Dans une société responsable comme vous dites, le capitalisme n’existerait pas.

             -Là aussi, cette phrase n’a aucun sens ! Un système, une pensée, un outil ou un objet ne sont pas responsables en tant que tels, cela ne veut rien dire ! Seuls les hommes le sont (ou pas) !

             

            R / Très bien, je précise : le capitalisme est le système qui prospère sur l’irresponsabilité humaine, la folie humaine, la bêtise humaine, il la potentialise à son paroxysme.

             

            Et le capitalisme n’est pas un objet, une pensée ni même un outil (même s’il pu en être au départ, mais dès le départ l’outil était vicié car contre nature).C’est une immanence.



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            maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 20:09

             J’ ai brûlé le dictionnaire dans mon dernier commentaire , désolé.


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            erQar erQar 7 février 2014 20:30

            Bonjour , bonsoir,
            -
            je ne fais que passer et je voulais simplement ajouter un petit point sur votre échange :
            -

            ----> Et bien je vous réponds que c’est exactement le même cas de figure que pour la consommation d’alcool : une consommation équilibrée et limitée est excellente pour la santé d’un organisme mais lorsque cela devient incontrôlé, on en devient maladivement dépendant. 

            Alors je vous le demande : faut-il en conclure que l’alcool est d’essence satanique ou doit-on axer nos efforts sur la responsabilité des consommateurs ?
            -
            Micnet, vous oubliez que le consommateur est soumis constamment à la publicité et malgré la force d’esprit que peux avoir un consommateur modéré, il est constamment en proie à la tentation. Si en plus, vous rajoutez au consommateur de la frustration (via la pub) et un sentiment de dévalorisation...comme on dit, bonjour les dégâts.
            -
            Et, je suis d’accord avec maQ pour dire que le système corrompt l’esprit. Et si le capitalisme n’existerait pas, satan l’aurait inventé.


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            micnet 7 février 2014 20:36
            @MaQ


            "R / Moraliste, peut être. Je dit simplement que ce système correspond comme deux gouttes d’eau à ce que ‘l on décrit comme étant le satanisme .Moi, je constate."

            ----> Si on embraie sur la définition du satanisme, on n’est pas couché... Toujours est-il que placer "Satan" dans le cadre d’une discussion d’ordre philosophique, cela empêche la rationalité des échanges


            -Que vous le vouliez ou non, parler du capitalisme comme étant d’essence satanique, ça consiste à placer les individus en tant que victime d’une société capitaliste,donc les déresponsabiliser

            R / Attendez, est ce que lorsqu’ on pèche, on n’est pas responsable de ses péchés, c’est la faute de satant ? 

            ----> Bien sûr qu’on est responsable de ses péchés mais ne cherchez pas à m’enfermer dans votre équation : capitalisme = Satan, je ne marche pas smiley


            -Alors sans doute avez-vous eu l’occasion à maintes reprises, dans vos articles d’évoquer la responsabilité collective et individuelle mais ici en tout cas, vous ne l’avez pas fait.

            R / Les premiers responsables du système capitaliste, c’est la collectivité. Voilà, c’est fait , donc à présent meme sur ce fil je ‘l ai fait. Passons.

            ----> Oui mais la question n’est pas tout à fait celle-ci ! là où se situe ma critique, c’est lorsque vous partez du principe qu’un système est mauvais par essence ! Un système dépend de ce que les hommes en font. Un système en tant que tel est neutre ! S’il devient destructeur, c’est uniquement parce que les hommes l’ont rendu comme tel ! 


            -si ce système s’appuie sur l’irresponsabilité, la cause racine est bien un problème de responsabilité inhérent à une société.

            R / Dans une société responsable comme vous dites, le capitalisme n’existerait pas.

            ---> Cette remarque repose sur un avis purement personnel. Si je vous réponds que, selon moi, le capitalisme est un système qui responsabilise l’homme, nous voilà bien avancés...


             -"Là aussi, cette phrase n’a aucun sens ! Un système, une pensée, un outil ou un objet ne sont pas responsables en tant que tels, cela ne veut rien dire ! Seuls les hommes le sont (ou pas) !

             Très bien, je précise : le capitalisme est le système qui prospère sur l’irresponsabilité humaine, la folie humaine, la bêtise humaine, il la potentialise à son paroxysme.

            Et le capitalisme n’est pas un objet, une pensée ni même un outil (même s’il pu en être au départ, mais dès le départ l’outil était vicié car contre nature).C’est une immanence."

            ----> Parfait ! Alors puisque l’exemple de la voiture ou de l’alcool ne vous conviennent pas, je vais prendre un autre exemple que vous aurez du mal, cette fois, à réfuter en tant que système ! Je veux parler des "religions".

            Une religion, monothéiste qui plus est, est par essence totalitaire à partir du moment où elle englobe la vie entière d’un individu. Une religion qu’on ne cadre pas peut envahir complètement l’environnement d’un homme, le priver de tout libre-arbitre, voire, dans certains cas, lui faire perdre la raison. Bref, une religion peut être destructrice ! Je pense que l’histoire a largement validé ce que je suis en train d’énoncer.

            Et bien, le capitalisme fonctionne EXACTEMENT sur le même mode qu’une religion : si on ne le cadre pas, celui-ci envahit complètement une société, la rend dépendante et la guide complètement au-niveau de ses choix. 

            Mais, de la même manière qu’une religion confinée à l’espace privé, telle l’esprit de la laïcité à la française, est bénéfique à un individu car elle lui donne des repères dans la vie, je prétends qu’un capitalisme limité au cadre national (comme ça a été le cas pendant des années) est un système bénéfique à une société.

            Encore une fois, je prétends que tout ceci n’est une question d’équilibre !


            Et pour résumer toute ma pensée sur ce sujet, je vous soumets ce fameux proverbe :

            "L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître"




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            micnet 7 février 2014 20:48
            @erQar

            "vous oubliez que le consommateur est soumis constamment à la publicité"

            ---> Et je vous réponds que la publicité n’est rien sans le consommateur. Je répète ce que j’ai écrit plus haut, c’est un peu cru désolé mais : si on est confronté à de la publicité afin de consommer de la merde, c’est parce qu’il y a suffisamment de gens prêts à consommer cette merde !
            Par exemple, si nous autres français, avions assez de c... pour nous borner à consommer uniquement des produits "made in France", on ne serait pas envahi par des produits chinois et autres...C’est aussi une question d’état d’esprit et d’éducation collective ! (là on en revient au patriotisme)

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            maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 21:03

            @Micnet

            là où se situe ma critique, c’est lorsque vous partez du principe qu’un système est mauvais par essence ! Un système dépend de ce que les hommes en font. Un système en tant que tel est neutre !

            R / Non, c’est faux, il y’ a des systèmes sociaux fondamentalement destructeurs par essence. Je prends l’exemple d’un système social qui s’appuie sur l’inceste. Au bout de quelque génération, à force de pousser les pères à engendrer avec leurs filles, la société va disparaitre, parce que génétiquement ça ne tiendra plus.

            Vous savez, il y’ a des immanences, des choses qui ont leur principe en eux-mêmes. Et c’est ce qu’Aristote a vu dans la chrématistique marchande, l’ancêtre du capitalisme, il la décrit comme  « une activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent en ce sens qu’elle substitue l’argent aux biens ».

            Non les systèmes ne sont pas neutres.

            Si je vous réponds que, selon moi, le capitalisme est un système qui responsabilise l’homme, nous voilà bien avancés...

            R / Ca n’aurais aucun sens. Comment peut-on dire que l’hybris responsabilise ? Là il faut changer la définition de notion de responsabilité sinon ce n’est pas possible.

            -  Alors puisque l’exemple de la voiture ou de l’alcool ne vous conviennent pas, je vais prendre un autre exemple que vous aurez du mal, cette fois, à réfuter en tant que système ! Je veux parler des "religions".

            R / C’est un très mauvais exemple. La religion est un système de croyance et d’idées, en d’autres terme, on peut dire que c’est une idéologie.

            On peut comparer une religion à une idéologie (par exemple l’idéologie libérale qui a selon moi de très bons cotés et d’autres moins bons).

            Mais le capitalisme est un processus historique qui s’appuie sur des pratiques sociales, c’est un système social, pas une idéologie, on ne peut pas comparer des torchons et des serviettes, comparaison n’est pas raison.

             

            Bref , ne pas confondre « pratiques sociales » avec « idées » , il y’ a un lien mais ce n’ est pas la même chose du tout.


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            erQar erQar 7 février 2014 21:35

            Micnet
            -
            Pas de problème, vous pouvez y aller franco :
            -
            c’est parce qu’il y a suffisamment de gens prêts à consommer cette merde !

            -
            Je suis d’accord avec vous pour dire qu’il y aura toujours des gens qui se laisse bercer par les joies de l’instant présent (même la merde pour certains est une source de jouissance smiley ). Mais, je suis convaincu que l’on peut élever la conscience d’un plus grand nombre à un meilleur niveau, mais la société de consommation ne le voit pas ainsi.
            -
            La question est la suivante : Est ce la responsabilité de l’individu ou bien du système ? Bien sûr, il y a les deux, cependant il faut intégrer dans la réflexion que le capitalisme responsable est un oxymore.
             


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            micnet 7 février 2014 21:43
            @MaQ

            "R / Non, c’est faux, il y’ a des systèmes sociaux fondamentalement destructeurs par essence. Je prends l’exemple d’un système social qui s’appuie sur l’inceste. Au bout de quelque génération, à force de pousser les pères à engendrer avec leurs filles, la société va disparaitre, parce que génétiquement ça ne tiendra plus."
            ----> L’inceste n’est pas un système, c’est une pratique "contre-nature" et destructrice en effet. Le capitalisme n’est contre-nature que pour les gens de gauche qui le voient comme tel, par pure idéologie ! Le capitalisme, contrairement à l’inceste, a permis aux sociétés occidentales de prospérer et d’atteindre un niveau de vie supérieur au reste de l’humanité. Je ne suis pas en train de dire que c’est un "bien" ou un "mal", chacun est libre de le juger comme bon lui semble mais je vous dis juste que c’est un fait ! 
            En revanche, ce qui est destructeur aujourd’hui, c’est ce système appliqué à une échelle mondiale . Là aussi, c’est factuel ! A un moment donné Machiavel, il faut sortir de l’idéologie et observer les faits tels qu’ils sont. L’histoire est ce qu’elle est, je n’y peux rien


            Vous savez, il y’ a des immanences, des choses qui ont leur principe en eux-mêmes. Et c’est ce qu’Aristote a vu dans la chrématistique marchande, l’ancêtre du capitalisme, il la décrit comme  « une activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent en ce sens qu’elle substitue l’argent aux biens ».

            -—> Propos hors contextes qui demandent à être vérifiés dans leur globalité. Mais puisque vous me citez Aristote, moi je vous cite Socrate dans La République de Platon concernant les Dialogues relatifs à l’établissement d’une Cité idéale (livre II) :


            " - Socrate : Il nous faut donc, dans notre Cité des laboureurs en plus grand nombre, et de même pour les autres artisans.

            - Adimante : Un plus grand nombre en effet

            - S : Il nous faut également d’autres personnes chargées de l’importation et de l’exportation des biens. ces agents sont des marchands, n’est-ce pas ?

            - A : Oui

            - S : Nous aurons donc besoin de marchands ?

            - A : assurément

            - S : Et si le commerce se fait par voie de mer, il nous faudra encore beacuoup d’autres artisans, notamment ceux qui sont experts dans les activités maritimes.

            - A : il en faudra un grand nombre

            - S : Mais alors ? Au sein de la Cité elle-même, comment les citoyens s’échangeront-ils les biens que chacun aura produit ? Car c’est bien dans ce but que nous avons fondé une cité, en rendant possible leur association

            - A : C’est clair, dit-il, ils vendent et ils achètent

            - S : De là, l’instauration de la place publique et de la monnaie d’échange

            - A : Assurément

            - S : Mais si le laboureur, ou quelque autre artisan, venu proposer au marché le produit de son travail, ne se trouve pas là au même moment que ceux qui ont besoin de se procurer sa marchandise, abandonnera-t-il son travail pour venir s’asseoir sur le marché ?

            - A : Pas du tout, dit-il. Il y a des gens qui, voyant cette situation organisent à leur profit cette charge de service...La tâche qui leur convient est de rester au marché, d’acheter des marchandises contre un paiement en argent à ceux qui ont besoin de les vendre, et de les revendre contre paiement en argent à ceux qui ont besoin de se les procurer.

            - S : Tel est donc, repris-je, la nécessité qui fait naître des commerçants dans notre cité. Nous appelons bien commerçants ceux qui sont installés au marché, et qui se chargent de la  vente et de l’achat, alors que nous appelons marchands ceux qui se déplacenet de cité en cité.

            - A : c’est exact

            - S : Dès lors Adimante, la cité ne s’est-elle pas assez développée à nos yeux pour être achevée ?

            - A : peut-être"



            R / Ca n’aurais aucun sens. Comment peut-on dire que l’hybris responsabilise ? Là il faut changer la définition de notion de responsabilité sinon ce n’est pas possible.

            ---> Justement, l’hybris sifgnifie "démesure" en grec et moi je vous parle, tout au contraire "d’équilibre"


            Mais le capitalisme est un processus historique qui s’appuie sur des pratiques sociales, c’est un système social, pas une idéologie, on ne peut pas comparer des torchons et des serviettes, comparaison n’est pas raison.

             ----> Les religions, prosélytes qui plus est, s’inscrivent aussi dans des processus de développement (elles ont fondé des sociétés) et s’appuient sur des pratiques sociales. La comparaison est donc tout à fait de raison




          • vote
            micnet 7 février 2014 21:47

            @erQar

            "il faut intégrer dans la réflexion que le capitalisme responsable est un oxymore. "

            ---> Encore une fois, il s’agit d’une opinion personnelle, pas d’un fait établi car moi je pense exactement le contraire, dans la mesure où le capitalisme peut être circonscrit dans un cadre national

          • vote
            maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 21:58

             @micnet

            L’inceste n’est pas un système, c’est une pratique "contre-nature" et destructrice en effet.

            R / L’inceste institué dans une société est un système, un système familial. Les systèmes sociaux s’appuient t sur des pratiques. Et bien l’ inceste et la reproduction du capital sont des pratiques contre natures.

            -Le capitalisme, contrairement à l’inceste, a permis aux sociétés occidentales de prospérer et d’atteindre un niveau de vie supérieur au reste de l’humanité. 

            R / Je n’ai pas le temps de répondre là-dessus mais tout de go, je vous dit qu’il est le premier responsable de l’ extermination des amérindiens. Et de la fin du XVème siècle à nos jours je peux vous relater des faits factuels qui rendent cotre niveau de vie supérieure dans les sociétés occidentales complètement dérisoires comparés aux destructions passées, actuelles et à venir.

            Ca ce sont les faits tels qu’ ils sont , si vous voulez on peut décrire point par point.

            -Sur l’exemple de socrate , que voulez vous dire ? On ne parle pas du commerce mais dui capitalisme qui est un type de commerce très particulier.

            -Justement, l’hybris sifgnifie "démesure" en grec et moi je vous parle, tout au contraire "d’équilibre"

            R /Justement, le capitalisme c’ est la démesure. Sans démesure, pas de capitalisme.

            -Les religions, prosélytes qui plus est, s’inscrivent aussi dans des processus de développement (elles ont fondé des sociétés) et s’appuient sur des pratiques sociales.

            R /Mais vous dites vous-même qu’ » elles s’ appuient sur « donc ce n’ est pas la meme chose.

            Par ailleurs une seule religion peut s’ appuyer sur des pratiques sociales très différentes.


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            erQar erQar 7 février 2014 22:14

            le capitalisme peut être circonscrit dans un cadre national
            -
            Micnet voyons....êtes vous sûr de cette affirmation ?...revenez parmi nous....
            -
            Mais, j’avoue que c’est un rêve pieux smiley


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            micnet 7 février 2014 22:15
            @MaQ

            "R / L’inceste institué dans une société est un système, un système familial. Les systèmes sociaux s’appuient t sur des pratiques. Et bien l’ inceste et la reproduction du capital sont des pratiques contre natures."

            ----> Ce n’est pas l’inceste en lui-même qui est un système, l’inceste est une pratique sexuelle contre-nature et non viable comme vous l’avez fort justement souligné.

            Concernant le capitalisme "contre-nature", encore une fois, vous traduisez là une opinion personnelle et pas un fait établi


            -Le capitalisme, contrairement à l’inceste, a permis aux sociétés occidentales de prospérer et d’atteindre un niveau de vie supérieur au reste de l’humanité. 

            R / Je n’ai pas le temps de répondre là-dessus mais tout de go, je vous dit qu’il est le premier responsable de l’ extermination des amérindiens. Et de la fin du XVème siècle à nos jours je peux vous relater des faits factuels qui rendent cotre niveau de vie supérieure dans les sociétés occidentales complètement dérisoires comparés aux destructions passées, actuelles et à venir.

            Ca ce sont les faits tels qu’ ils sont , si vous voulez on peut décrire point par point.

            ----> Je préfère ne pas aborder ce genre de sujet, car je risque de vous heurter. Je vous dis juste que si vous commencez à aller sur le terrain de la victimisation de populations à cause des "méchants occidentaux", je ne vous suivrai pas sur ce terrain là ! 

            De grâce, ne me sortez pas de genre d’arguments, vous ne feriez que me braquer encore plus



            -Sur l’exemple de socrate , que voulez vous dire ? On ne parle pas du commerce mais dui capitalisme qui est un type de commerce très particulier.

            ----> Vous me parlez d’Aristote et de sa (soit-disant) condamnation sans équivoque de toute forme de marchandisation et moi je vous réponds en vous citant clairement ce qu’énonce Socrate.


            -Justement, l’hybris sifgnifie "démesure" en grec et moi je vous parle, tout au contraire "d’équilibre"

            R /Justement, le capitalisme c’ est la démesure. Sans démesure, pas de capitalisme.

            -—> Encore une fois, zéro argument, zéro démonstration. Ce n’est que pure opinion personnelle de votre part


            -Les religions, prosélytes qui plus est, s’inscrivent aussi dans des processus de développement (elles ont fondé des sociétés) et s’appuient sur des pratiques sociales.

            R /Mais vous dites vous-même qu’ » elles s’ appuient sur « donc ce n’ est pas la meme chose.

            Par ailleurs une seule religion peut s’ appuyer sur des pratiques sociales très différentes.

            ----> Vous pinaillez là, c’est signe que vous perdez pied smiley


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            erQar erQar 7 février 2014 22:40

            Justement, le capitalisme c’ est la démesure. Sans démesure, pas de capitalisme.

            -
            Je crois que warren buffet est l’exemple parfait de la démesure du capitalisme
            -
            http://www.atlantico.fr/decryptage/warren-buffett-t-raison-quand-affirme-que-lutte-classes-existe-et-que-sont-riches-qui-sont-en-train-gagner-vincent-gaulejac-592382.html


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            maQiavel maQiavel1983 8 février 2014 11:41

            @micnet

            -Ce n’est pas l’inceste en lui-même qui est un système, l’inceste est une pratique sexuelle contre-nature et non viable comme vous l’avez fort justement souligné.

             

            R / L’inceste encouragé dans une société est un système de structure familiale que l’on pourrait qualifier d’endogamie incestueuse. Ce système s’appuie sur une pratique contre nature qui s’appelle l’inceste.

             

            -Concernant le capitalisme "contre-nature", encore une fois, vous traduisez là une opinion personnelle et pas un fait établi

             

            R / C’est un fait. Il faut savoir que quasiment toutes les sociétés traditionnelles ont toujours considérée que le type de commerce dont est dérivé le capitalisme est extrêmement dangereux. Que ce soit en Europe ( cfr Saint Augustin et Thomas d’ Aquin qui se sont appuyé sur Aristote et Platon ) en Asie ( cfr confucius , Lao tseu etc.) en Amérique , en Afrique etc. …

             

            -si vous commencez à aller sur le terrain de la victimisation de populations à cause des "méchants occidentaux", je ne vous suivrai pas sur ce terrain là ! 

             

            R / Je ne vois pas de quoi vous parlez, je ne parle pas de ça, les occidentaux ont aussi été victime du capitalisme. Moi je ne suis pas du tout dans ce paradigme méchant occidental, gentil non occidentaux, ce paradigme est ridicule.

             

            Je réponds à ceci «  Le capitalisme, contrairement à l’inceste, a permis aux sociétés occidentales de prospérer et d’atteindre un niveau de vie supérieur au reste de l’humanité »en disant qu’au regard de toutes les destructions qu’a opéré le capitalisme (en Europe et en dehors de l’Europe) la question de la prospérité occidentale ne vaut absolument rien.

             

            -Vous me parlez d’Aristote et de sa (soit-disant) condamnation sans équivoque de toute forme de marchandisation

            R / Je n’ai écrit cela nulle part. Je parle d’une forme particulière de la marchandisation, la chrématistique marchande.

            -Encore une fois, zéro argument, zéro démonstration. Ce n’est que pure opinion personnelle de votre part

             

            R /Qu’est ce que l’ hybris ? Selon la définition, c’est une notion grecque que l’on peut traduire par démesure. C’est un sentiment violent inspiré par les passions.

            Le processus capitaliste qui  recrée de la valeur d’échange de façon tautologique car considérée comme infinie est la définition même de la démesure.  La force motrice de ce processus, ce sont précisément les passions. Passion + démesure = hybris.

             

            Parlez d’équilibrer le capitalisme qui fondé sur l’ hybris est déjà en soi oxymorique  ! ! !

             

            -Vous pinaillez là, c’est signe que vous perdez pied 

             

            R / Je ne peux pas perdre pied en affirmant cette évidence que les idées ne sont pas des pratiques sociales. On ne peut pas comparer le capitalisme à une religion, ce n’est pas un système d’idées ou de croyances.

             

            On peut comparer une religion au libéralisme, ou le capitalisme à la féodalité mais on ne mélange pas tout et ‘n importe quoi, c’est quand même évident ce que je dis là …


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            micnet 8 février 2014 12:40
            Bonjour Machiavel,

            Bon d’abord, je tiens à m’excuser d’avoir été un peu trop "sec" hier soir. Preuve que le sujet nous passionne l’un et l’autre. Par ailleurs, moi qui me plaignais de ne pas avoir beaucoup de commentaires sur ce fil, grâce à vous, cela a vite changé smiley.
            Bon revenons-en à nos moutons

            "R / L’inceste encouragé dans une société est un système de structure familiale que l’on pourrait qualifier d’endogamie incestueuse. Ce système s’appuie sur une pratique contre nature qui s’appelle l’inceste."

            ---> Pas trop envie de pinailler là-dessus. Je disais juste qu’au départ, l’inceste est avant tout une "pratique" sexuelle, plutôt qu’un système en soi, tel le capitalisme. Par ailleurs, on est d’accord l’un et l’autre pour dire que l’inceste n’est pas viable. Passons !

             

            R / C’est un fait. Il faut savoir que quasiment toutes les sociétés traditionnelles ont toujours considérée que le type de commerce dont est dérivé le capitalisme est extrêmement dangereux. Que ce soit en Europe ( cfr Saint Augustin et Thomas d’ Aquin qui se sont appuyé sur Aristote et Platon ) en Asie ( cfr confucius , Lao tseu etc.) en Amérique , en Afrique etc. …

            ----> Je vous ai démontré que non avec l’extrait de La République de Platon qui met en exergue l’importance des "marchands" et des "commerçants" dans le cadre du développement d’une Cité. Je vous invite à relire cette oeuvre majeure. J’ajoute, pour en revenir sur la chrématistique si chère à Aristote que, selon moi, il s’agit d’une condamnation de l’amour ou du désir absolue de richesse et non pas de la richesse en tant que telle. Il en va exactement de même pour la Bible : c’est le désir inhérent à l’homme qui est condamnable car c’est vu comme une aliénation (donc pour le coup, satanique, en effet) mais pas la possession en tant que telle. Vous saisissez la nuance ? Je suis surpris que vous-même d’habitude très pointilleux sur la subtilité des choses ne le soyez pas là-dessus

             

            -si vous commencez à aller sur le terrain de la victimisation de populations à cause des "méchants occidentaux", je ne vous suivrai pas sur ce terrain là ! 

            R / Je ne vois pas de quoi vous parlez, je ne parle pas de ça, les occidentaux ont aussi été victime du capitalisme. Moi je ne suis pas du tout dans ce paradigme méchant occidental, gentil non occidentaux, ce paradigme est ridicule.

            ---> Vous avez commencé à parler du meurtre (ou de l’extermination) de la population amérindienne et je vous disais juste de ne pas utiliser des arguments "émotionnels". Si tel n’était pas le fond de votre pensée, alors tant mieux. Mais dans ce cas, présentez les choses de manière différente

             

            Je réponds à ceci «  Le capitalisme, contrairement à l’inceste, a permis aux sociétés occidentales de prospérer et d’atteindre un niveau de vie supérieur au reste de l’humanité »en disant qu’au regard de toutes les destructions qu’a opéré le capitalisme (en Europe et en dehors de l’Europe) la question de la prospérité occidentale ne vaut absolument rien.

            ----> Et bien si on regarde les choses de manière "macro", je suis désolé mais factuellement, le niveau de vie est supérieur en ce qui concerne les sociétés ayant adopté le capitalisme. Je ne suis pas en train de vous dire pour autant que le capitalisme "mène au bonheur", ça, c’est une toute autre discussion, je me place juste sur le terrain de l’observation géopolitique. Je vous parais peut-être cynique au dernier degré mais tant pis : vous qui aimez mettre en avant les rapports de force dans le cadre des relations humaines et bien il se trouve que le capitalisme a fait pencher les rapports de force du côté des sociétés qui l’ont adopté. C’est ainsi !

             

            -Vous me parlez d’Aristote et de sa (soit-disant) condamnation sans équivoque de toute forme de marchandisation

            R / Je n’ai écrit cela nulle part. Je parle d’une forme particulière de la marchandisation, la chrématistique marchande.

            -—> Cf ma réponse plus haut sur la "chrématistique marchande" 


            Le processus capitaliste qui recrée de la valeur d’échange de façon tautologique car considérée comme infinie est la définition même de la démesure. La force motrice de ce processus, ce sont précisément les passions. Passion + démesure = hybris.

            ----> Et bien justement : vous évoquez la "passion" or un système (ou un outil) est dépourvu de toute forme de passion  ! Ce sont les passions des hommes qui sont à prendre en compte. Merci donc d’aller (enfin) dans mon sens

             

            "Parlez d’équilibrer le capitalisme qui fondé sur l’ hybris est déjà en soi oxymorique  ! ! !"

            ---> Encore une fois, là est notre désaccord ! Car le problème, c’est que vous ne faites aucune nuance dans vos propos. Vous parlez du Capitalisme alors qu’il n’y a pas UN capitalisme mais DES capitalismes. Et à ce sujet, même Alain Soral le dit dans son bouquin ’Comprendre L’Empire". Extraits :


            "Soit le protestantisme, non pas comme refus du papisme décadent et ostentatoire - ce qu’il fut aussi - mais le protestantisme tel que le définit Max Weber, comme éthique du capitalisme naissant où le bourgeois, encore religieux, accumule la richesse et ne s’enrichit pas encore pour lui-même, mais pour la plus grande gloire de Dieu. la solution protestante, adaptant la théologie à la pratique plutôt que de la bafouer outrageusement comme les papes banquiers catholiques, triomphera dans le temps. Ainsi la banque chrétienne, initialement catholique et italienne, sombrera dans le crime familial et l’épopée tragique, tandis que l’industrieuse pratique protestante et bourgeoise triomphera pour devenir monde, d’abord dans le monde réformé allemand, puis dans le monde occidental tout entier, via le puritanisme anglo-saxon. Nous en sommes d’ailleurs toujours là aujourd’hui, où deux principes bancaires coexistent en Occident, l’un protestant de forme ascétique et entrepreneuriale ; l’autre plus difficilement nommable et plus spéculatif. Principes tantôt alliés, tantôt concurrents"


            Donc même Alain Soral se révèle plus nuancé que vous car il fait clairement la distinction (exactement comme Manent) entre un capitalisme d’ordre entrepreneurial, soit un capitalisme de production et un capitalisme financier, qu’il entrevoit comme un capitalisme irresponsable et parasitaire. . Et il ajoute que ces 2 visions peuvent être tantôt alliées, tantôt opposées ce qui démontre que, selon lui, l’un ne mène pas nécessairement à l’autre ! (Il est vrai que Soral est ambigu sur le protestantisme, qu’il assimile parfois à l’empire et parfois, il lui trouve beaucoup de vertus)


             

            -Vous pinaillez là, c’est signe que vous perdez pied 

             

            R / Je ne peux pas perdre pied en affirmant cette évidence que les idées ne sont pas des pratiques sociales. On ne peut pas comparer le capitalisme à une religion, ce n’est pas un système d’idées ou de croyances.

            ----> Quoi ?? Mais bien sûr que si  !! Il y a une essence religieuse au capitalisme : lisez donc Max Weber "L’éthique protestante et l’esprit du Capitalisme" où il fait clairement le lien entre le Calvinisme et la pratique du capitalisme. Là honnêtement, vous êtes à côté. Par ailleurs, les religions se traduisent par des pratiques sociales, là-dessus, n’importe quel sociologue vous le confirmera


            "On peut comparer une religion au libéralisme, ou le capitalisme à la féodalité mais on ne mélange pas tout et ‘n importe quoi, c’est quand même évident ce que je dis là "

            ---> Ce qui est évident, c’est que vous êtes mal renseigné sur ce sujet. Sincèrement, vous devriez être plus nuancé sur ces questions


            Je termine par une question qui me taraude : estimez-vous qu’être riche, c’est mal ?


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            maQiavel maQiavel1983 8 février 2014 13:44

            @Micnet

             

            -Je disais juste qu’au départ, l’inceste est avant tout une "pratique" sexuelle, plutôt qu’un système en soi, tel le capitalisme.

             

            R / Mais le capitalisme tout système qu’il soit s’appuie au départ sur une certaine pratique marchande. C’est la systématisation de la pratique qui en fait justement un système.

             

            -Par ailleurs, on est d’accord l’un et l’autre pour dire que l’inceste n’est pas viable. Passons !

             

            R /Non, ne passons pas. Je rappelle ce qui nous a conduit là est que vous disiez que pour vous un système est neutre.

            Moi je réponds qu’un système social peut être basé sur une pratique contre nature et cela ne fait pas de lui quelque chose de neutre …

             

            J’ajoute, pour en revenir sur la chrématistique si chère à Aristote que, selon moi, il s’agit d’une condamnation de l’amour ou du désir absolue de richesse et non pas de la richesse en tant que telle. 

             

            R /Mais je ‘n ai pas dit qu’Aristote condamnait la richesse.

             

            -Je vous ai démontré que non avec l’extrait de La République de Platon qui met en exergue l’importance des "marchands" et des "commerçants" dans le cadre du développement d’une Cité.

             

            R / Pareil, je ne condamne pas le commerce.

             

            Je suis surpris que vous-même d’habitude très pointilleux sur la subtilité des choses ne le soyez pas là-dessus

             

            R / Oui mais j’ai surtout l’impression que vous m’attribuez des pensées que je ‘n ai pas. Peut être que je me trompe mais j’ai l’impression que vous me prenez pour un bolchévique ou un communiste.

             

            -Et bien si on regarde les choses de manière "macro", je suis désolé mais factuellement, le niveau de vie est supérieur en ce qui concerne les sociétés ayant adopté le capitalisme.

             

            R / Et alors ? Ca ne veut rien dire. Je pourrai dire que le vol entraine un niveau de vie supérieur à ceux qui le pratiquent, qu’est ce que ça change ? On pourrait parler surtout de tous les dégâts provoqué par le capitalisme.

             

            -un système (ou un outil) est dépourvu de toute forme de passion Ce sont les passions des hommes qui sont à prendre en compte

             

            R / Les systèmes sociaux s’appuient sur l’humain. Ces systèmes peuvent s’appuyer sur certaines passions humaines et c’est le cas du capitalisme. Si les passions inhérente au capitalisme n’était pas présente en l’humain, le capitalisme ‘n existerai pas , ça c’ est un fait.

             

             

             -Vous parlez du Capitalisme alors qu’il n’y a pas UN capitalisme mais DES capitalismes.

             

            R / Exactement, il y’ a UN processus capitaliste et ce processus peut prendre plusieurs formes, il est extrêmement fluide (c’est l’un des éléments qui fonde sa puissance hors du commun par ailleurs).


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            maQiavel maQiavel1983 8 février 2014 13:45

            -Donc même Alain Soral se révèle plus nuancé que vous car il fait clairement la distinction (exactement comme Manent) entre un capitalisme d’ordre entrepreneurial, soit un capitalisme de production et un capitalisme financier, qu’il entrevoit comme un capitalisme irresponsable et parasitaire. .

             

            R / Oui, c’est le gros désaccord que ‘j ai avec Soral. Il ne comprend pas (ou sensibilité national socialiste oblige)  que le capitalisme financier n’est pas différent du capitalisme entreprenarial, l’un est la suite logique de ‘l autre. C’ est pourquoi on parle de dynamique , les processus sociaux sont mouvant et ont leur logique propre.

             

            -Il y a une essence religieuse au capitalisme : lisez donc Max Weber "L’éthique protestante et l’esprit du Capitalisme" 

             

            R /Je connais ce bouquin presque par cœur. Non vous n’y êtes pas. Le capitalisme est un processus social , et comme tous les processus sociaux , il trouve des substrats idéologiques dans le milieu dans lequel il évolue pour le justifier ( ex : au Japon il s’ est appuyé sur le shintoïsme , en Allemagne et aux USA sur le protestantisme , en France sur le catholicisme , en URSS et en chine Maoïste sur l’ athéisme et la foi collectiviste ).

             

            Mais en réalité, le propre du capitalisme est précisément dans sa dynamique d’utiliser tous les substrats idéologiques qui lui permettent de croitre, ensuite lorsqu’ il n’a plus besoin de ces substrats, il y’ a deux options :

             

            1. Soit il les falsifie.

            2. Soit il les sape

             

            D’ ailleurs pour voir ce qu’est devenue cette éthique protestante chère à Weber, il suffit d’analyser le capitalisme américain d’aujourd’hui.

             

             

            -Par ailleurs, les religions se traduisent par des pratiques sociales, là-dessus, n’importe quel sociologue vous le confirmera

             

            R / Un libéral qui fait appel à la sociologie, c’est amusant. smiley

             

            Bon, puisque vous y faites allusion, on va pouvoir aller plus avant. Quelques sociologiques à appréhender :

             

             

            -Le dogme religieux existe mais l’histoire des religions montre qu’il est secondaire dans le fait religieux, un dogme peut mener à plusieurs pratiques religieuses très différentes les unes des autres.

             

            En dernier instance, ce sont les rapports sociaux et les conditions matérielles d’existence qui déterminent pourquoi tel ou telle personne au nom de sa religion agit de telle ou telle façon ! L’important n’est pas ce que dit le dogme mais ce que l’individu qui adhère au dogme fait en son nom ! Ca c’est le point de vue sociologique dominant.

             

            Par exemple , on pourrait dire que le christianisme est une religion de soumission à l’ autorité , on pourrait dans l’ histoire trouver des myriades d’ exemple comme Marx l’ a fait d’ ou son affirmation « la religion est l’ opium du peuple » , en ce sens qu’ il anesthésie les peuples et les confortent à la soumission plutôt qu’ à la révolte.

            Pourtant, ce même dogme chrétien a mené à des insurrections radicales au cours de l’histoire comme par exemple la guerre des paysans Allemands.

             

            La question n’est pas le christianisme, l’islam, le judaïsme ou je ne sais quelle religion ou idéologie en tant que telle, ce ne sont que des outils du point de vue sociologique, la vraie question est celle des pratiques sociales qui se cachent derrière (pratiques sociales, qui, elles ne sont pas des outils mais des dynamiques dépassant l’individu qui y participe).

             

             

            -estimez-vous qu’être riche, c’est mal ?

             

            R /Ca dépend. Vous vouliez de la nuance, en voilà. smiley

             


          • vote
            micnet 8 février 2014 14:51

            @MaQ


            cf mes réponses plus bas

          • vote
            Éric Guéguen Éric Guéguen 7 février 2014 09:01

            micnet, la prochaine fois, pour attirer le chaland qui a tendance à passer à côté des choses importantes, mettez "Soral", "FN", "Quenelle", "Chouard" ou "Théorie du genre" dans votre titre, c’est très vendeur.


            • vote
              Éric Guéguen Éric Guéguen 7 février 2014 09:02

              ... ainsi ferez-vous nombre !! smiley


            • vote
              micnet 7 février 2014 09:04

              Bien noté Eric, ces recettes sont effectivement imparables

              Pierre Manent est un homme de qualité...donc tout le monde s’en fout smiley


            • vote
              maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 11:52

              A vous lire Gueguen , c’ est comme si la théorie du genre , la dynamique totalitaire qu’ a mit en exergue l’ affaire de la quenelle etc. ne sont pas des choses importantes.

              On peut reprocher aux gens de ne pas s’ intéresser à Manent mais on ne peut pas leur reprocher de s ’ occuper des menaces qui pèsent sur eux dans leur vie concrète.
              Je comprend qu’ on ne veuille pas faire du militantisme ou du prosélytisme pour se préoccuper du monde des idées , c’ est un choix que je respecte , mais concrètement pour qu’ on ne raconte pas à mes fils que ce sont des filles s’ ils le désirent , il faut un rapport de force.Les livres et la bibliothèques peuvent être utile mais ça ne suffit pas.Ce n’ est que mon opinion , bien entendu.


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              Éric Guéguen Éric Guéguen 7 février 2014 12:30

              Ne tombez pas dans la caricature. S’émouvoir des choses qui vont mal, c’est essentiel. Mais pour moi, il est illusoire de vouloir changer quoi que ce soit à la société de manière pérenne sans voir en quoi tout est lié. Le mal doit être pris à sa racine, sa vraie racine (pas le complot judéo-maçonnique par exemple).
              Les trucs qui font les gros titres sont la face émergée de l’iceberg. C’est le côté people d’Agoravox.


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              maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 12:49

              Le mal doit être pris à la racine, aucun problème là-dessus, ne revenons pas là-dessus.

              Mais un médecin, même pendant qu’il soigne un patient atteint par une maladie multi systémique le soulage de ses symptômes.

              Il ne dira pas sous prétextes que les symptômes ne sont que des conséquences qu’il ne faut pas les soulager. Ce médecin serait un mauvais médecin, parce que les symptômes en question peuvent aussi tuer. Il faut faire les deux : soigner le mal à la racine mais aussi des conséquences.


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              Éric Guéguen Éric Guéguen 7 février 2014 12:57

              En l’occurrence, le malade prend conscience du mal qui l’accable, mais lorsqu’on tente de lui expliquer pourquoi, il se bouche les oreilles et chantonne  ? "quenelle, quenelle..."  ?


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              maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 13:18

              Et il a raison : quenelle.

              Mais la quenelle ne l’empêche pas de prendre conscience du mal qui l’accable. Pourquoi opposer les deux ? Comme si on pouvait se permettre de ne s’occuper que du mal profond qui nous accable sans s’occuper du mal superficiel …


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              micnet 7 février 2014 13:37

              @MaQ

              "Comme si on pouvait se permettre de ne s’occuper que du mal profond qui nous accable sans s’occuper du mal superficiel …"

              ---> Le problème aujourd’hui vient du fait que les gens ne se préoccupent QUE du mal superficiel...
              Un cancer généralisé ne se traite pas seulement à coups de morphines mais il doit s’accompagner d’un traitement lourd avec à la clef plusieurs opérations, voire des ablations, pour espérer (peut-être) vraiment guérir un jour !


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              Éric Guéguen Éric Guéguen 7 février 2014 13:42

              Exactement.
              Et quand vous tentez de parler du mal profond, on vous répond "bla bla bla, redescends sur terre, ne pète pas plus haut..."

              Vous le savez très bien Machiavel.



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