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Commentaire de ffi

sur Les origines de la violence humaine


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ffi 13 février 2014 21:08

Notez que je n’ai pas regardé le documentaire (j’ai eu l’impression de savoir déjà ce qu’il va dire et je n’en ai donc pas eu l’envie).
 
Je réagis à vos commentaires.
La notion de Bien et de Mal sont des notions, à mon avis, tout-à-fait scientifiques.
Cependant, elles participent des sciences morales qui se penchent sur les objets du monde idéel, décelables par introspection, mais non des sciences physiques, qui elles se penchent sur les objets du monde réel, décelables par l’observation.
 
J’ai coutume de dire :
le Bien est ce qui m’attire.
le Mal est ce qui me fait fuir.
 
Je n’ai jamais trouvé de défaut dans ces définitions.

L’espérance d’un Bien nous verse à un comportement précis :
Une quête pour s’unir à ce Bien : c’est l’amour (universalité).
En revanche, la perspective d’un Mal nous verse à plusieurs comportements :
- Soit une quête pour se désunir de ce Mal : c’est la fuite (diversalité/diversion).
- Soit une quête pour détruire ce Mal : c’est la haine (controversalité/controverse).
- Soit une quête pour changer ce Mal en Bien : (conversalité/conversion)
La conversalité se joue sur deux plans :
- Soit l’homme change sa propre conception du Bien (sui-conversion, conversion en soi, par réforme dans son monde idéel)
- Soit l’homme change l’objet perçu mauvais (iste-conversion , conversion de celui-ci, par réforme dans le monde réel).

L’amour, la fuite et la haine sont des comportements causés par des sentiments personnels pour leur objet.
 
Ce sont donc des êtres d’un monde idéel, perceptible par l’introspection d’une âme sur elle-même (i.e. la conscience de soi). Par conséquent, les conceptions de Bien et de Mal sont d’abord personnelles. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, dit-on.
 
Cela dit, n’étant pas des individus isolés, mais des personnes nées dans des familles et envoisinés par des sociétés politiques, nous héritons également chacun de conceptions normatives du Bien et du Mal, qui sont des normes familiales ou sociales.
 
Chez quelqu’un, une notion de Bien ou de Mal vient donc par ces 3 canaux : d’abord, en premier lieu, les conceptions personnelles, issues des définitions propres à soi. Ensuite, en second lieu, les conceptions normatives, reçues d’une part via héritage familial, d’autre part via les interactions sociales.
 
Bref, vous voyez bien que les notions de Bien et de Mal sont matières à connaissance, et elles sont donc scientifiques.
 
Le Bien et le Mal sont des objets d’un monde idéel mais non du monde réel, ils sont propriété d’un esprit, mais non d’un corps, par conséquent la science qui manie ces notions est une science spirituelle ou morale, mais non une science physique ou biologique.
 
Ceux qui prétendent que le modèle des sciences naturelles peut tout décrire, bien que celles-ci ne savent pas modéliser autre chose qu’un objet inerte et sans âme, qui ne fait que subir des force extérieures, alors que manifestement l’homme n’est pas inerte et a une âme, car il déploie une force intérieure, ceux-là en vérité ont chosifié l’homme.
 
C’est très moderne que de croire que toute science devrait avoir une même forme, ceci indépendamment de la nature de l’objet qu’elle étudie, et cette croyance est complètement erronée. On ne peut modéliser les animaux selon un modèle de pure inertie.
 
Il faut une science morale et spirituelle, car les notions de Bien et de Mal sont intuitives en chacun de nous, elles nous prennent aux tripes, elles sont les causes de nos actions, et elles ont donc une conséquence considérable sur le devenir de l’humanité.
 
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’ai pas regardé le reportage : je suppose qu’il prend l’angle de vue scientiste, c’est-à-dire qui se réfère au paradigme selon lequel l’homme est en définitive une chose inerte.


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