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Commentaire de Joe Chip

sur Je ne mange pas cru, je me régénère !


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Joe Chip Joe Chip 22 novembre 2014 22:52

Le problème, c’est que l’homme est un animal qui produit sa propre histoire : par conséquent, le ramener étroitement à sa "physiologie de primates" ne conduit pas très loin en vérité.
Quelle que soit la validité de cette thèse (ni vous ni moi ne sommes sans doute habilités à la confirmer ou à la réfuter) il est un fait indéniable que la chasse a constitué un puissant moteur évolutif dans l’histoire humaine, posant de nouveaux problèmes spécifiques à notre espèce (en termes d’organisation collective, de problèmes techniques à résoudre pour s’attaquer à de gros animaux, des prédateurs, etc.) et nous permettant d’accéder à de précieuses ressources animalières (peau de bêtes, laine et fourrure) qui ont certainement contribué à accroître nos chances de survie dans nos contrées européennes jadis très froides. La chasse a stimulé notre inventivité technologique. Un destin de ruminant est plus paisible... et passif.
La chasse contraint l’homme à avoir une activité sociale organisée et hiérarchisée alors que la cueillette reste une activité par définition parasitaire et opportuniste (paradis perdu). Les animaux charognards rentrent d’ailleurs dans cette catégorie plutôt que dans celle des carnivores.
La chasseur, c’est l’homme qui commence à créer son histoire : les premières œuvres d’art figuratives et narratives sont des scènes de chasse. Imaginez ces hommes regroupés autour d’un feu, narrant les exploits d’un tel, moquant la maladresse d’un autre, cherchant des moyens d’être plus efficace... tout cela n’est pas imaginable avec un régime purement frugivore. Personne ne peindra une fresque pour décrire une palpitante journée de cueillette. 
A fortiori, si l’homme a pris de tels risques pour pouvoir manger de la viande (une simple blessure pouvant se révéler rapidement mortelle au paléolithique), c’est que les bénéfices devaient justifier la dépense énergétique dans un contexte de rareté (voire de famine) où quelques calories économisées pouvaient faire la différence entre la survie et la mort.

Attention, je ne défends pas la consommation frénétique de viande dans le cadre de l’alimentation moderne. Je suis révolté par le sort concentrationnaire que doivent subir les animaux pour que des gros tas puissent se gaver de viande en toute quiétude...


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