Bouais. Je me demande si ER et Serge Uleski cautionnent les propos du même Albert Elharrar rapportés par JSS news en 2012 :

J’appelle en permanence les membres de notre communauté à être vigilants au quotidien. Quant à la situation actuelle, il faut reconnaitre qu’elle est malheureusement préoccupante. Aujourd’hui, c’est l’anti-sionisme qui donne libre cours à l’antisémitisme.
Aussi, j’ai été particulièrement ému de voir le Président de la République française, M. François Hollande, et le premier ministre de l’Etat d’Israël, M. Binyamin Netanyaou, côte à côte au cours de la cérémonie de Toulouse.
C’était un symbole fort. Je voudrais rendre hommage au Président de la République pour les efforts importants consentis afin d’assurer la sécurité des juifs de France.

En l’occurrence Serge Uleski se méprend sur le sens politique des propos de M. Elharrar. Ce n’est pas la nature de l’acte qui importe, ni même la victime, mais l’auteur. Un délinquant maghrébin ou noir ne peut pas être accusé ni même soupçonné de racisme ou d’antisémitisme, bénéficiant en quelque sorte d’une immunité diplomatique liée à la couleur de peau qui appelle à conclure à un "fait divers" résultant au pire d’un "préjugé ethnique". 

Si les accusés s’étaient appelés Michel, Robert et Gérard (prénoms choisis au hasard) et avaient volé un couple de Juifs et violé la jeune femme, la cause serait entendue depuis longtemps, avec ou sans "préjugés ethniques" pour aggraver le cas des agresseurs : Pétain revenu de parmi les morts, les heures les plus sombres, les dirigeants du FN sommés de s’expliquer, etc. Là, on voit bien que certaines instances communautaires (tout particulièrement ceux que la LDJ désignent sobrement comme "Juifs de gauche") ont des scrupules à dégainer l’accusation en antisémitisme, et, on a d’ailleurs très peu entendu SOS Racisme, qui a réagi moins vite qu’à l’affaire Sagnol comme le rappelle avec justesse Michel Onfray :

Sos racisme met 48 heures à condamner l’agression antisémite de Créteil.

Il y a une rupture assez nette aujourd’hui sur cette question entre la base de la communauté juive - qui voudrait que le sujet de l’antisémitisme "spécifique" des banlieues soit mis sur la table, sans relation avec le FN ou l’extrême-droite - et les élites communautaires qui continuent à vouloir nier le premier ou à le traiter comme un sous-tiroir de l’antisémitisme "traditionnel" qui est d’ailleurs de plus en plus résiduel, voire anecdotique en France.

Trop facile. Pour ma part, j’en ai marre de faire les frais d’une énième "lutte nationale contre (le racisme et) l’antisémitisme" opportunément instrumentalisée par le PS en période de crise, alors même que tout le monde sait que Mosche pourrait se balader en toute sécurité dans n’importe quel village de France, même en panoplie complète de juif hassidique.

Donc, oui, c’est une agression à caractère visiblement antisémite, je ne vois pas pourquoi le mot deviendrait soudainement "fashion" en fonction des individus concernés.