• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de Joe Chip

sur Nos chers amis américains, épisode 1 : des origines à l'extermination des indiens


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Joe Chip Joe Chip 13 janvier 2015 11:21

Un article scientifique et sobre (avec toutes les petites notes et renvois qui exaspèrent certains) pour mettre en perspective la notion "d’extermination des Indiens" et qui a l’immense qualité d’éviter le double écueil de la dénégation et de la facilité :

http://amnis.revues.org/908

Nombreuses sont les sources qui usent de l’expression « génocide indien » pour qualifier la destruction des populations indigènes du continent américain depuis l’arrivée des Européens. Or il s’avère que les massacres des populations amérindiennes ne sont pas à ce jour officiellement recensés parmi les génocides identifiés par l’Organisation des Nations Unies. Beaucoup s’indignent vivement devant cette injustice, d’autres justifient cette situation par une analyse moins strictement émotionnelle des étapes de la disparition des populations. Nous assistons ici à l’opposition entre deux visions de l’histoire, deux utilisations du passé. La première trouve une justification morale dans le devoir de mémoire et dans la loi (la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression des crimes de génocide de 1948) ; la seconde trouve une argumentation scientifique dans une vision ethnologique selon laquelle s’il y a eu incontestablement crime contre l’humanité à l’égard des populations indigènes d’Amérique, on peut néanmoins y voir, au-delà de la prise en compte de la souffrance des victimes, des méthodes relevant davantage de l’ordre de l’ethnocide que du génocide. La différence entre ces deux derniers concepts se situe non pas dans le nombre de victimes - incalculable dans les deux cas - ni dans l’objectif ultime – identique - mais dans les moyens. Si le terme de « génocide » définit la destruction physique des peuples, celui d’« ethnocide » décrit pour sa part la destruction des différences culturelles, « la dissolution du multiple dans l’Un », comme l’indique Pierre Clastres. Cet article propose d’explorer les arguments utilisés dans cette controverse en tentant de démêler ce qui relève de la recherche légitime d’une reconnaissance juridique de la souffrance et de la mémoire, de ce qui relève tout aussi légitimement d’une analyse scientifique et historique des événements.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès