Je vais tenter de répondre en bloc.
Je décrirai la politique , non telle qu’ elle devrait l’ être
mais telle qu’ elle est et ensuite je m’ étonnerai que vous affirmiez qu’ elle
puisse être spirituelle , à moins que nous ayons une conception très différente
de ce qu’ est ce haut niveau de conscience , celui de l’ esprit.
Qu’est ce que la politique ? Je l’ai suffisamment
décrite plus haut, mais je vais remettre
une couche : la politique nait de la volonté de Puissance. La
Puissance doit
nécessairement s’exercer au profit de ceux qui l’ont au préjudice de ceux qui
ne l’ont pas, il n’est pas possible de la mettre en mouvement sans nuire d’une part et favoriser de l’autre. La
puissance porte en elle un principe de mort dont l’issue ne peut être
inéluctablement que son anéantissement et sa destruction.
L’ambition dévorante, l’ardeur d’élever sa Puissance moins par
véritable besoin que pour se mettre au dessus des autres inspirent aux hommes
un penchant à se nuire mutuellement.
Concurrence, rivalité, intérêts divergents et rapports de
force : voilà la politique telle qu’elle existe.
Ceux qui ont le plus de talent dans ce jeu sont appelés par le
monde « grands hommes », ce sont ceux qui sont capables de
faire venir les tierce personne pour les
faire entrer dans la réalisation de leurs propres désirs, ceux qui sont le
mieux capable d’actionner le levier du rapport d’enrôlement.
L’homme se coupe de l’Être de l’homme et on retrouve là la théorie
fondamentale de l’anarchisme qui veut que la richesse et le pouvoir nous coupe
des Autres et de nous-mêmes.
« Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une
aiguille qu’à un riche ( et à un puissant , je rajoute )d’entrer dans le
royaume de Dieu ».
Les deux objections :
1. On me dit que c’est la recherche de la
puissance pour soi-même qui est condamnée. Pas le pouvoir en tant que
tel qui, s’il est mis au service de l’intérêt général, est bénéfique.
Je répond que si la puissance est mise au service d’une
nation toute entière sans exclure un seul individu en son sein (l’existence
d’une pareille chose est très contestable mais supposons que ce soit possible) , nécessairement , elle sera mise en
mouvement au détriment des autres nations , sa raison d’ être ne sera rien d’
autre que l’égoïsme national.
Ce qui détermine la vie d’un Etat, c’est la logique qui le
pousse à s’imposer aux autres Etats, par la diplomatie (qui n’est qu’une forme
de guerre indirecte) ou par la guerre (directe).
Il existe en effet une disposition mutuelle, constante et
manifeste de détruire l’Etat ennemi ou de l’affaiblir ou moins par tous les
moyens qu’on peut. C’est l’état de guerre consubstantiel à l’égoïsme national.
C’est la paix qui représente dans ce monde l’interruption fragile
de la guerre et un état de belligérance permanent noue structurellement les
rapports entre Etats car ce qui les mène, ce sont les forces qui les poussent
nécessairement à la domination.
L’égoïsme national et la volonté de puissance nationale n’ est qu’
une variante de recherche de puissance pour soi même.