Ces suicides sont aussi le symptôme d’une morbidité plus profonde qui
afflige le service dit "public" de l’audiovisuel en France : jeux en
pagaille, fictions "citoyennes" indigentes, écrites par des neuneus chargés de faire l’apologie du "vivre-ensemble", et qui font honte quand on voit ce que proposent les Anglais ou les Américains, émissions d’info formatées
(Elise Lucet censurée car déplaisant au grand patronat), destruction ou
abandon des émissions culturelles au nom de la démagogie ("les gens ne lisent plus", "il faut bien s’adapter aux crétins"), émissions
politiques sanctifiant la parole des "experts" appointés par des think
tanks néolibéraux et des multinationales, émissions politiques grossièrement expurgées de toute parole critique (Zemmour et
Naulleau virés, Taddéi réduit à une seule émission hebdomadaire
progressivement "recalibrée"), émissions "historiques" masochistes tournant
presque systématiquement au procès à charge contre les figures de
l’histoire de France, ramenées à des histoires de coucherie (Stéphane Bern) ou détruites par des semi-historiens
opportunistes dans l’ombre d’un doute : Phillipe le Bel en
massacreur de Templiers, Richelieu en manipulateur sinistre de la raison
d’Etat, Napoléon en dictateur
mégalomane à moitié fou, Clémenceau en belliciste enragé, et je ne parle pas évidemment de la dizaine d’émissions
annuelles sur la shoah, la collaboration, Pétain, etc.
Or, du point de
vue des employés du service public, le problème ne serait que matériel :
le refrain du "pas assez de moyens" et de "l’abandon de la télévision
publique" sans jamais vraiment poser le problème des contenus. Tout cela
revient à occulter la seule question - dérangeante - qu’il conviendrait
de poser : le service public de l’audiovisuel français a-t-il encore une raison d’être ?