@Qaspard Delanuit
-Le représentant en démocratie ne vote pas les lois : il représente
seulement l’assemblée de citoyens pour des raisons pratiques mais il applique
uniquement les décisions de cette assemblée.
------> D’ accord, dans ce sens là on pourrait effectivement
parler de démocratie représentative. Lorsque je disais être en faveur d’un
régime représentatif, ce n’était pas ce modèle que j’avais en tête.
C’est une question très intéressante
qui pourrait être sujet à débat lors d’ateliers constituants.
Pour moi, c’est pareil pour
ce modèle que pour la démocratie directe : si ce système de démocratie
représentative peut être souhaitable au niveau local, je ne pense pas qu’il
soit viable au niveau national.
Je m’explique : je suis
contre des institutions qui lieraient en quelque sorte les représentants et le
gouvernement national à la volonté des électeurs. Dans les Etats modernes qui doivent
affronter des problématiques très complexes et très techniques, lier le représentant
à la volonté des électeurs est dangereux car les électeurs ne savent pas à l’
avance ce sur quoi les gouvernants auront à trancher, ils doivent avoir une
grosse marge d’indépendance pour prendre une multiplicité de décisions
singulières et pour faire face à des événements changeants.
Par conséquent, ma
conception de la représentation n’est pas démocratique : le peuple ne doit
pas gouverner, il désigne entre plusieurs concurrents ceux dont les volontés
deviendront des décisions publiques. Les gouvernants et les représentants sont
indépendant des électeurs pour assurer la gestion de l’Etat.
Mais pour s’assurer que ces
représentants agissent bien dans l’intérêt
général, et qu’ils aient à craindre s’ils
abusent de leur pouvoir, des institutions
organisant des contre pouvoirs populaires doivent être mise en place.
Le peuple peut, en outre,
ponctuellement voter des lois ou émettre des décrets par l’intermédiaire de
référendum d’initiative citoyenne.
Un tel système représentatif
aurait l’avantage de laisser aux
représentants la possibilité de faire face à des situations non prévues au
moment de l’élection (qui sont légions) mais garanti en même temps la coïncidence entre la volonté des électeurs
et les décisions des représentants et des gouvernants puisque le peuple peut sanctionner des
représentants et des gouvernants dont il désapprouve la décision.