C’est pour ça que dans le mouvement "Nuit debout" il n’y aura jamais aucun ouvrier, aucun paysan, uniquement les bobos précarisés des centres-villes. Ca n’ira jamais au delà, c’est dommage parce que je trouve Lordon extrêmement intelligent, c’est un grand penseur anti libéral c’est vrai, avec une plume magnifique, un peu trop lyrique à mon gout et des phrases qui n’en finissent pas, mais on ne peu pas nier sa puissance d’écriture. Mais lorsque Lordon adhère au déracinement immigrationniste et au grand remplacement de population, promus par la finance mondiale, il se fait l’ennemi des classes laborieuses et l’allié objectif du capital contre le travail. Quant à cette histoire de haine identitaire, concrètement, je vois bien plus de haine dans le refus libéral, de droite comme de gauche, de laisser aux peuples leurs identités et leur autodétermination que dans la volonté de ceux-ci de les conserver... Idem des ouvriers qui votent majoritairement FN parce qu’ils perçoivent à juste titre l’immigration comme une mise en concurrence déloyale des autochtones avec des allogènes sur un marché du travail toujours plus comprimé par ailleurs en raison de la mondialisation des échanges (causant une autre mise en concurrence déloyale opposant tout autant les enracinés à des étrangers, même si ceux-ci ne sont pas alors des "remplaçants" dans le pays même où la concurrence est subie). Le problème de Lordon c’est qu’il y a un vrai manque de profondeur historique dans sa pensée, mais quand il fait son boulot sur les questions économiques et qu’il en reste là il est très bon.