@maQiavel Très intéressant, ton post, c’est un plaisir. Une remarque, cependant. Il me semble qu’en mettant dos à dos les deux positions irréductibles qui s’affrontent en campant sur leurs positions de manière dogmatique (et là-dessus tu as raison) il y a le risque d’oublier ou de minimiser la réalité : les deux parties ont tort de par leur attitude rigide et leurs mensonges par omission, donc dans la réalité également les torts sont partagés.
Ce glissement de sens conduit à ne pas faire de gradation entre les erreurs et les fautes de chaque camp, en tenant pour acquis de manière implicite que puisque les torts sont partagés dans le discours, cela veut dire qu’ils sont partagés, aussi, et de manière égale, dans la réalité. Pourtant ce n’est pas le cas. Il y a un pays qui fait des erreurs, le Vénézuela, et un pays qui fout la merde, les USA. On a tellement l’habitude que les USA s’ingèrent et foutent la merde dans d’autres pays qu’on a tendance à oublier que ce n’est pas normal : on a intériorisé l’impérialisme et le capitalisme rapace comme étant des lois naturelles. C’est ainsi, la loi du plus fort gouverne le monde. Pour employer une image, c’est comme si celui qui se faisait agresser avait le tort de ne pas avoir appris à se défendre. C’est bien ce que tu dis, si on transpose ça du combat économique au combat de rue : il aurait dû se construire un corps capable de résister à cette agression et aux agressions qui lui seront livrées dans le futur. Coupable de négligence, de naïveté, d’incompétence, d’un côté. Coupable d’agression de l’autre. Ce n’est pas du manichéisme, c’est du factuel.