@JPCiron
Oui. Ceci étant , je ne pense
pas que la réaction de Cohen soit malveillante. Il n’a tout simplement pas
saisi. Je crois avoir compris : il a entendu Bégaudeau dire des choses qu’il
n’a pas dite, à savoir Assad = Macron.
Prenons un
cas extrême : supposons qu’au lieu de la Syrie, Bégaudeau avait choisi de
prendre l’exemple de l’Allemagne Nazie, cela n’aurait rien changé à sa
démonstration sur l’usage politique de la violence sur le fond mais pourtant
son propos aurait été encore plus incompréhensible pour ces journalistes. Tout
simplement parce que la seconde guerre mondiale est un intense sujet de
crispation pour eux. Quand on évoque un sujet de crispation intense pour un interlocuteur,
il y’a 9 chance sur 10 pour que ce dernier entende tout autre chose que ce que
vous avez réellement exprimé, il va y voir des sous-entendus, des allusions,
des non-dits qui n’existent que dans sa propre tête. Dans ce genre de cas, pour
être compris, il faut préciser « je ne dis pas ceci, je ne dis pas cela »
mais vous risquez de passer plus de temps à dire ce que vous ne dites pas qu’à
exprimer ce que vous voulez dire.
Là pour la
Syrie c’est pareil mais en moins intense (d’ailleurs, quand on analyse bien,
ces journalistes voient les conflits internationaux avec la même grille de
lecture qu’ils ont pour la seconde guerre mondiale avec un tyran, des victimes
et des sauveurs, à cela se rajoute le fait qu’ils sont convaincus de vivre dans
un pays démocratique et de liberté, d’où la crispation quand on fait une analogie).
Mais vous savez,
c’est pareil quand on fait une analogie avec le 11 septembre ou avec les
musulmans quand on a affaire à des paranoïaques du grand complot ou des
anti-islam radicaux, ce sont pour eux des sujets de crispations intenses et il
y’a peu de chance pour que le propos soit compris, les interlocuteurs vont
immédiatement voir rouge et entendre plein de choses qui n’ont pourtant pas été
exprimées.