@yoananda2
Je vais
tenter de te répondre sans entrer dans la problématique de la gestion covid
parce que je l’évite au maximum. Mais j’ai compris ce que tu voulais dire.
Oui, il y’a
des différences de perceptions et ça peut avoir des conséquences sur la
reconnaissance consensuelle d’une menace. Une fois qu’on a dit ça, rappelons-nous
que toutes les menaces ne nécessitent pas une suspension momentanée des
libertés.
Généralement,
les menaces qui justifient la mise en place d’un état d’exception sont
évidentes. Lorsqu’en 14, l’Allemagne a mobilisé ses troupes pour attaquer, il n’y
avait personne pour dire que ce n’est rien, sauf ceux qui voulaient passer
sciemment pour des fous. Alors oui, il y’avait certainement des pro-Allemands
qui soutenaient cette invasion, mais même eux ne pouvaient pas prétendre qu’ils
ne se passait rien de sérieux. Les
différences de perception existent, incontestablement, mais elles ont des
limites, quand des millions d’hommes armés passent la frontière après avoir
déclaré la guerre, personne ne peut dire décemment « mais nan, y’a rien ».
Et en réalité, même en supposant que dans certains cas, il ne soit pas possible
de s’entendre sur une menace de cette ampleur, c’est très simple, c’est le
futur qui se chargera de mettre tout le monde d’accord et très rapidement
puisqu’il s’agit ici de menaces qui causent des dommages catastrophiques si on
ne fait rien dans les heures, les jours, les semaines qui suivent.
Un
gouvernement ne pourrait pas cacher une menace de cette ampleur, même l’Union
soviétique sous le stalinisme, qui était tout de même l’un des plus menteur et
manipulateur de l’histoire de l’humanité, ne pouvait pas cacher l’invasion
allemande en 41.
Mais oui, il
est possible de cacher des menaces de moindre ampleur. Mais c’est précisément
parce qu’elles sont de moindre ampleur qu’elles ne nécessitent pas des mesures exceptionnelles.
Pour
répondre à la question générale (et qui n’est en réalité pas en lien avec les
mesures d’exception) « que faut-il faire en cas de perte de confiance » ?
Je dis qu’il n’existe pas de solutions miracles contre ça car ce manque de
confiance est multifactoriel. En fait je dirai même plus : c’est une très
bonne chose. Je pense comme Chouard que la défiance est une vertu politique. C’est
une très bonne chose que les citoyens n’aient pas confiance aux institutions,
surtout si elles sont totalement oligarchiques ( ce qui est notre cas). C’est
mauvais pour les gouvernants mais pas forcément pour les gouvernés. Certes, si
la défiance s’accentue creuse trop, ça peut être dangereux pour tout le monde mais
pour ne pas en arriver là, les gouvernants peuvent se retrouver forcé d’admettre
un contrôle démocratique des institutions. Parce que c’est ça la manière la
plus efficace de redonner la confiance. On peut prendre l’exemple de la
justice. Il y’a des gens qui n’ont aucune confiance dans les tribunaux. Mais une
proportion non négligeable d’entre eux auraient plus confiance avec des jury
populaire (donc des citoyens tirés au sort).
Notre régime
n’a quasiment plus aucune composante démocratique, il est normal et même positif
que cela crée de la défiance de mon point de vue. L’une des façon de régler au
moins partiellement cette problématique, c’est la démocratisation des institutions.