Libé consacre un portrait à Rudy. Dommage, l’article est réservé aux abonnés. Mais le début de l’article tend à nous montrer que Rudy vit chichement, en tout cas travaille dans un réduit misérable (les 60.000 euros touchés via le fonds Marianne n’auraient donc pas servi à le faire accéder à une grande aisance).
Peut-on imaginer décor plus morose ? C’est une ville silencieuse de
banlieue parisienne, avec ses rues froides dédiées aux bureaux, ses
enseignes de bouffe rapide et ses immeubles de verre réfléchissant la
lumière. A l’intérieur de l’un d’eux, au bout d’un couloir circulaire
qui semble avoir été dessiné pour ne jamais finir, se trouve une pièce
étonnamment étroite, qui oblige l’occupant à entasser : des projecteurs,
des micros et des caméras s’amoncellent sur une étagère, une cafetière
trône sur une chaise en plastique. De ce modeste lieu près de son
domicile, Rudy Reichstadt, tenace directeur de Conspiracy Watch, mène sa bataille contre la progression des idées complotistes, armé d’un ordinateur HP et épaulé ce jour-là par un jeune employé à mi-temps logé dans un coin. Au moment de pénétrer dans ce réduit, l’expression "vider l’océan avec une petite cuillère" prend tout son sens.
En bas du bâtiment, il n’y a pas de plaque pour annoncer la présence du site d’information publiant des articles et fiches démontrant les délires paranoïaques des organes et individus conspirationnistes. Rudy Reichstadt, 42 ans, se méfie de ceux qu’il traque et combat...