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Commentaire de Sheryo

sur Espagne : quand la télé-réalité provoque un meurtre


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Sheryo Sheryo 28 novembre 2007 16:28

Bonjour therasse, je rebondis sur ton message qui est fort intéressant.

Sur le fond je suis d’accord avec toi, il n’y a guère de différence entre une émission de Delarue et une émission de Bataille et Fontaine sur TF1. C’est pour cela qu’il faut critiquer la télé dans sa globalité et ne pas pointer du doigt telle ou telle émission.

La solution est simple et a toujours fonctionné. Elle a même atteint son apogée en matière d’efficacité. Il suffit tout simplement d’abrutir la population en lui proposant des émissions décérébrantes et en ne lui proposant aucune alternative. C’est désormais chose faite. Tf1, leader incontesté dans l’application de cette méthode, peut se targuer d’avoir de l’expérience. La recette est simple :

 Des sujets touchants tout le monde, traités par un animateur chaleureux (mais pas intelligent et objectif pour autant, ne mélangeons pas tout)

 De l’émotion de bas étage ainsi que des bons sentiments

 Et surtout une mise en scène respirant la bêtise, et par conséquent accessible à tous.

De toute façon il est clair que le métier d’animateur télé est un métier de raté. Incapable de faire autre chose, l’animateur télé se prend pour une star, et tend même à être le héros du plateau écrasant ses invités (l’exemple d’Ardisson). Devenir animateur télé est devenu un but en soi, le rêve suprême du jeune con, arriviste, inculte, programmé (type Fogiel ou Arthur).

Quand on a le choix entre 100 chaînes, il est difficile de débusquer les rares programmes valant le coup. Et voici la censure par l’excès : on interdit pas, mais on inonde de programmes concurrents de manière à ce que le téléspectateur ne s’y retrouve plus. Arte, Planète, National Geografic (...) sont noyées dans la masse des chaînes avilissantes. Pourtant quand on regarde Arte - seule chaîne culturelle accessible à tous - il est facile de s’apercevoir que tout (charte graphique, ton de voix, choix des animateurs) est fait pour persuader le français moyen que ce n’est pas pour lui et l’inciter à aller voir ailleurs. Arte participe donc de cette logique antidémocratique d’une société à deux vitesses ; pour l’élite : les soirées thématiques d’Arte et pour la masse, les beaufs, les cons, la horde des consommateurs suiveurs : la boîte, la star’ac, le foot...

Sans oublier les classements débiles qui jouent sur la nostalgie et sont de véritables pièges à audimat, les beaufs sont rassurés, ils se sentent cultivé. Mais oui bien sûr, ils connaissent ces images rediffusées des dizaines de fois préalablement. L’objectif principal - surtout pour une chaîne privée - étant bien entendu de nous tenir en haleine jusqu’au prochain écran de pub.

Quant aux diffusions journalistiques, point n’est besoin d’en parler : PropagandaStaffel et Audimat : ce qui est monté en épingle au jour J est oublié à J+1, car cela se vend mieux : à vomir. Quant à la politique, elle tient plus du bistrot du coin que de la véritable information.

La censure médiatique est affligeante. Le journal télévisé du 20 heures est abject (quelque soit la chaîne). On n’y apprend absolument rien d’intéressant, c’est un journal de faits divers qui se contente de mettre en image les dépêches AFP les moins importantes. Faites le test un soir, regardez la différence entre le journal d’Arte qui dure 15 minutes et celui de France 2, 35 minutes.

Voilà, pour votre santé mentale, éteignez votre téléviseur et ouvrez un bouquin.


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