-Mais je trouve que tu adoucis un peu l’horreur en tentant de
l’expliquer. Tu cherches une intention politique dans ces actes, alors que ce
ne sont que des actes de sadisme pur, complètement irrationnels.
------> Je pense que les deux se combinent à
différents niveaux : intentions politique rationelles et irrationnel
sadique.
Il faut consulter le journal d’un tueur, de Gerard Schaeffer , les psychiatres ont, depuis publication de ce document horrible
mais exceptionnel, beaucoup travaillé dessus. En particulier, ils ont analysé
le rapport à la jouissance de Schaeffer, la cristallisation de l’image
fantasmatique par la négation de l’autre détruit était la " formule de
jouissance" : détruire l’Etre en détruisant l’autre, pour réduire la monde
à une image sur laquelle on projette son être propre exalté à
l’extrême.
C’est exactement, au fond,
ce que l’on retrouve chez les dirigeants de ce monde depuis des
millénaires.Comment ces élites à travers le monde pourraient-elles en arriver
là ? Question d’autant plus dérangeante que nous n’avons pas affaire à des
semi-clochards désocialisés mais, au contraire, à des individus sur-adaptés à
l’environnement compétitif, et donc, a priori, dotés d’un cerveau rapide et,
d’une certaine manière, solide.
La réponse est finalement
aussi simple que triste : c’est précisément à cause de cet environnement
structurel surcompétitif qu’elles en sont là, c’est ce que j’ai essayé de
décrire dans l’article « concernant
l’individualisme » à partir du point « l’ individualisme
négatif ».
Les personnalités
psychopathes ont des capacités qui leur confèrent des avantages dans le
processus de sélection des élites, il est donc tout à fait logique que l’ on
retrouve certaines analogies entre classes dirigeantes et tueurs en série.
Quand l’être humain accumule
trop de pouvoir, le réel n’est plus là pour qu’il se cogne dessus, et quand il
passe trop de temps sans se cogner, l’esprit humain perd les pédales. Le sujet
se prend, littéralement pour le Dieu de son propre monde. Or, une fois qu’il a
goûté à cette illusion enivrante, il ne peut plus s’en passer ; le pouvoir
est une addiction , le Maître devient l’esclave de sa
propre domination, le possédant est aussi le possédé.
Cette description n’est pas
seulement celle de la domination qui soumet la volonté de certains Hommes (les
gentilles victimes) à celle d’autres Hommes (les méchants bourreaux), elle est
l’histoire de leur commune soumission à un ordre des choses qui les contraint.
La dynamique collective fait le reste.