Quand l’Empire américain voulait gouverner la France
Ci-dessous, une image peu connue : Darlan, signataire de l’armistice avec le nouveau vainqueur, 22 novembre 1942.
- Darlan, signataire de l’armistice avec le nouveau vainqueur, 22 novembre 1942
« Darlan, un des principaux symboles de la collaboration d’État et successeur désigné de Pétain, scelle devant le portrait de ce dernier l’accord avec le délégué de Washington, Clark, en vue de l’installation en Algérie puis, à terme, en France métropolitaine, d’un ”gouvernement militaire américain” (American Military Government of Occupied Territories). » Annie Lacroix-Riz
Pour en savoir davantage, il est nécessaire de consulter l’article de l’historienne Annie Lacroix-Riz : Quand les Américains voulaient gouverner la France.
A 3min48 dans la vidéo suivante, on retrouve le général américain Mark W. Clark et l’amiral François Darlan :
http://www.liveleak.com/view?i=ab2_...
Le 2 décembre 1942 à Alger, Darlan était aux côtés du général Eisenhower, de l’amiral Cunningham et du général Giraud lors d’une cérémonie commémorative. Source
La vidéo ci-dessous concerne cette journée :
Charles de Gaulle refusa en 1964 de commémorer le débarquement de Normandie le 6 juin pour le vingtième anniversaire de 1944. Pourquoi ?
« Alain Peyrefitte (l’air candide) : ”Croyez-vous, mon général, que les Français comprendront que vous ne soyez pas présent aux cérémonies de Normandie ?
Charles de Gaulle (sévèrement) : – C’est Pompidou qui vous a demandé de revenir à la charge ? (Je ne cille pas). Eh bien, non ! Ma décision est prise ! La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m’a convoqué d’Alger à Londres, le 4 juin. Il m’a fait venir dans un train où il avait établi son quartier général, comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. Et il m’a annoncé le débarquement, sans qu’aucune unité française ait été prévue pour y participer. Nous nous sommes affrontés rudement. Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt, au lieu de lui imposer une volonté européenne (il appuie). Il m’a crié de toute la force de ses poumons : ”De Gaulle, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt ! Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! Quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large, nous choisirons toujours le grand large ! ” (Il me l’a déjà dit. Ce souvenir est indélébile.)
”Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne ! Ils avaient préparé leur AMGOT, qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.
” C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous-préfets, mes comités de libération ! Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là ! » Source : Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Éditions de Fallois/Fayard, 1997, tome 2, p. 84&85.
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Dossier à consulter : l’Empire américain.
J.G., Décadi 10 Fructidor an CCXXII
Tags : France Histoire Culture
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