Cinquième pouvoir et journalisme citoyen existent-ils vraiment ?
En attendant notre journée du 24 mars sur le journalisme citoyen et le cinquième pouvoir, je profite de deux récentes interviews vidéos pour donner ma vision de ces deux notions qui ne font pas toujours l’unanimité : le cinquième pouvoir et le journalisme citoyen.
Je reviendrai plus en détail, dans les prochains jours, sur notre journée avec des précisions sur le programme et sur les intervenants. Ce sera très intéressant et ambitieux. Pour l’instant, retenez la date du 24 mars.
Comme vous le savez, Thierry Crouzet a récemment publié un livre fort intéressant, intitulé justement Le cinquième pouvoir.
Pour Crouzet, le cinquième pouvoir, c’est l’ensemble des citoyens
fédérés grâce aux nouvelles technologies de communication. Ce pouvoir contrebalancerait le
quatrième pouvoir, celui des médias, et par extension celui du business, qui lui-même
contrebalance les trois pouvoirs traditionnels : législatif, exécutif et
judiciaire.
Le jour de la sortie du livre, Pierre Abbruzzini (Des mots et des couleurs) s’est amusé à demander à plusieurs personnes ce que représentait pour eux le cinquième pouvoir.
Même sur AgoraVox, quelques-uns s’interrogent sur la sémantique du terme cinquième pouvoir. Certains n’aiment pas trop la notion même de pouvoir.
Personnellement, j’ai tendance à ne pas trop me prendre la tête avec la sémantique, sinon on ne s’en sort pas. J’essaie de rester assez pragmatique. Pour moi, il s’agit tout simplement du pouvoir potentiel dont nous disposons collectivement en tant que citoyens. Il peut se matérialiser grâce aux différentes actions que l’on arrive à coordonner ensemble et notamment via Internet, que ce soit sur les médias citoyens comme AgoraVox, sur les blogs ou encore sur les forums, les listes et tous les espaces de discussion à caractère citoyen.
C’est vrai que dans cinquième pouvoir, il y a la notion de pouvoir qui peut être gênante. Mais Crouzet définit le cinquième pouvoir plutôt comme un non-pouvoir, le pouvoir qui permet enfin la disparition des pouvoirs de quelques-uns.
Pour preuve qu’il s’agit d’une sorte de non-pouvoir, il suffit de voir comment des profils très différents (appartenant souvent à un des quatre autres pouvoirs) s’en réclament et l’adoptent :
- Rachid Nekkaz, candidat indépendant à la présidentielle
- Quitterie Delmas, candidate UDF parisienne aux législatives
- Christophe Grébert, militant socialiste mais aussi journaliste
- Francesco Casabaldi et Isabelle Delannoy, du réseau, un peu alter, des Freemen
[Pour voir leurs différentes vidéos, il suffit d’aller sur ce site et utilisez les petites flèches pour passer d’une interview à l’autre.]
Et d’ailleurs, le fait que presque toutes ces personnes soient également des rédacteurs d’AgoraVox n’est peut-être pas un hasard, mais lié à leur vision des choses... Ce qui était en revanche un hasard, c’est qu’on se soit tous retrouvés là-bas sans le savoir ! Et encore, il y avait pas mal d’autres rédacteurs d’AgoraVox qui étaient là, et que je n’ai, hélas, même pas réussi à saluer, par exemple Taïké Eilée.
Deux jours avant cette rencontre, j’ai eu la chance de dîner avec une figure historique de la politique française, Edgard Pisani, qui est en train de préparer la suite de son dernier ouvrage, Vive la révolte. J’ai eu ainsi la possibilité de lui expliquer brièvement ma vision du journalisme citoyen et du cinquième pouvoir pendant que le poète bloggeur Loiez filmait la discussion, sans que je m’en rende compte, avec son téléphone...
Pour ceux qui auraient un doute, comme cette photo le prouve, Edgar est le papa de Francis Pisani, lui aussi rédacteur d’AgoraVox.... :-)
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