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Les commentaires de O Scugnizzo



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 18 août 2013 21:59

    L’Etat profond, qui est en fait simplement la petite classe élitiste capitaliste, politique, managériale, a pour but je crois, pour le dire simplement, de garder ses privilèges de classe en maintenant le système économique en place. Sauf qu’il ne faut pas oublier que contrairement à d’autres systèmes économiques plus anciens, le capitalisme (une fois la "machine enclenchée") est un système en perpétuelle évolution/fuite en avant, vu qu’il repose sur l’accumulation infinie. Donc pour stabiliser ce système en évolution (!) déjà bien (trop) avancé, il faut que la tête (l’élite de la globalisation) se détache de plus en plus du corps travailleur, qui ralentit fatalement l’accumulation, tant les chiffres ont pris des allures incroyables (l’accumulation ne correspond plus à la valeur d’un travail réel). Ils ont besoin de faire leur propre règle selon besoin, de ne plus rendre aucun compte au peuple. La rupture totale ne peut se faire en donnant des ordres moraux fixes, rigides à l’ensemble de la pyramide sociale (ça serait encore garder un lien dangereux) mais en créant le chaos entre les pauvres, les couches les plus basses mais également les plus nombreuses de ladite pyramide. D’où une propagande (et des moyens techniques et scientifiques comme les médias de masse et l’ingénierie sociale) jamais égalée dans l’histoire. D’où que se faire la guerre entre pauvre plutôt que tenter la réconciliation dans le but de reformer des forces sociales c’est faire le jeu de la domination. Si ça va de plus en plus mal pour les couches populaires, c’est que l’opération (consciente ou non, répondant aux besoin du capital) réussi.



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 18 août 2013 18:49

    Machiavel, ta définition de l’Etat profond est excellente, je la prends. Par ailleurs, on peut dire que, dans notre système capitaliste et toute chose égale par ailleurs, plus le Capital augmente et plus l’Etat profond est important, c’est-à-dire plus coercitif. Plus il a d’impact sur le quotidien des masses, en d’autres termes. C’est un simple constat que Proudhon et bien d’autres avaient déjà fait, à leur époque. Ceci est d’ailleurs assez logique. Plus le capitalisme croît, plus, pour le faire croître, il faut "discipliner la masse à travailler d’une certaine manière". Contrairement à ce qu’un libéral (au sens économique du terme) pourrait croire, le capital ne s’accroît pas par magie. Si on prend en compte les autres enjeux, notamment politiques, autour du Capital, on peut imaginer l’importance de l’Etat profond dans tout gouvernement étatique. C’est qu’il ne faut pas confondre érosion des souverainetés territoriales (nationales dans ce cas) et augmentation de la coercition des forces étatiques sur les membres travailleurs de la société concernée. Dans notre processus de mondialisation (de mondialisme, pour être plus précis), l’un est d’ailleurs inversement proportionnel à l’autre, bien malheureusement.



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 17 août 2013 10:24

    Merci pour cette vidéo Blueman. Si elle ne me dit pas la réalité, elle me parle certainement de vérité. Ce qui manquait à ce groupement de personne - pourtant de la même société - c’était du lien social spontané. Ce qui, on le voit bien, fait qu’il n’y a pas de société, mais un amas d’individus isolés réduits à l’état de chose. Le problème, c’est que notre mentalité bien formatée au réalisme n’accepte que la déduction logique, faisant d’une opposition radicale le couple inséparable raison - passion (alors que je concentre au mieux ma raison sur les sujets qui me passionne le plus, par exemple), n’a plus accès à l’imaginaire, et n’est donc autorisée à ne penser que ce qui existe déjà. Normal, de ce point de vue là, que la vidéo ne passe pas.


    Je dirai que le changement effectivement se fait au quotidien et par le bas, et non pas en attendant qu’un quelconque politicien veuille bien se bouger le cul.


  • 5 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 16 août 2013 20:52

    Et il ne faut pas voir de comploteur dans chaque question ! Bon j’aurai peut-être dû préciser que ce n’est pas tant sa mort qui m’étonne mais l’annonce de sa mort, mais ça me paraissait détail insignifiant face à cette triste nouvelle. Je me demandais seulement si c’était une mort naturelle ou la fin d’une quelconque maladie. 88 ans ou pas, il n’empêche que la Faucheuse n’avait prévenu personne, ce qui n’est pas courant chez les personnes d’un tel âge. On peut dire que cela confirme l’originalité du personnage, et le fait que ce soit l’Ange du Seigneur qui nous l’ait prit. Ca fait toujours froid dans le dos de savoir que la mort puisse survenir d’un jour à l’autre, qu’on soit grand homme ou pas.



  • 7 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 16 août 2013 19:08

    Quoiqu’on puisse dire sur lui c’était un homme complet comme il n’en existe que trop peu - et de moins en moins -, une oeuvre à lui tout seul. Ceci dit sa mort m’étonne, lors de ses dernières interventions filmées il paraissait en forme, l’oeil toujours aussi vif et l’esprit taquin. Quelqu’un connait-il la cause du décès ?



  • 3 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 16 août 2013 19:03

    Mais que puis-je te répondre ? Ca fait des tas de vidéos que j’émets des critiques sur l’immigration de masse et la destruction des cultures populaires et tu t’arroges le pouvoir de me coller une étiquette d’immigrationniste. SI ça t’emmerde tant que ça que j’essaie de faire une critique constructive et pas raciste, que je lie phénomène social avec phénomène économique en tant que le capitalisme néo-libéral s’exerce comme fait social total, que je prends toujours parti pour le populaire contre le riche - et non pas le "de souche" (comme s’ils étaient tous pareils sociologiquement) contre "les autres" - alors y a pas moyen de dialogue. Je dis simplement que dans l’état actuel, la meilleure façon de réhabiliter les cultures populaires contre l’ordre mondialiste est de pointer du doigt non pas l’immigré en tant que personne humaine mais la classe qui nous fabrique une culture de masse (Kulturindustrie ou appelle la comme tu veux), c’est-à-dire ces produits culturels fabriqués en masse, homogénéisés qu’on oblige au peuple de consommer (sinon c’est la crise !) et qui - in fine - détruisent les formes de culture particulière (c’est ça les véritables traditions). Ca c’est l’esprit libéral "laissez-faire, laissez-passer" et le domaine culturel devient une industrie, donc le peuple devient masse sans identité propre, au nom de la liberté individuelle de choisir quel produit on veut acheter, et qu’on a tout à fait le droit de préférer regarder les anges de la téléréalité plutôt que lire un bouquin, discuter au bistro ou aller au bal. Cette hyper-consommation "chacun de son côté, chacun sa télé etc" est le véritable facteur de la rupture du lien social. Concernant l’immigration massive, elle est l’armée de réserve du capital, et plus les pauvres des pays voisins coûtent chers, plus on va chercher loin. Alors le bon petit bourgeois qui est contre l’immigration de masse mais libéral et capitaliste est obligé d’être raciste pour donner une cohérence à ses propos ("c’est la biologie ! C’est scientifique !"). Et je pointe du doigt tant les méfaits de l’un que de l’autre. Surtout que l’un et l’autre font le jeu du pouvoir, le premier en claquemurant toute interrogation personnelle sur ce qui se passe et le second en créant des tensions entre pauvres, comme ça les riches de ce pays sont tranquilles.


    Tu veux que je te montre patte blanche à chaque article avant de pouvoir m’exprimer ? Pour que tu sois sûr que tu boives pas le liquide empoisonné d’un immigrationniste ? Se poser des questions sur l’immigration de masse, ses conséquences et surtout ses causes doit m’obliger à être d’accord avec une personne qui dit que vu que les pays du Sud ont un QI moyen plus bas, ils doivent dégager de l’hexagone ? Et enfin, lorsqu’un médecin examine un malade, pour déterminer le traitement adéquat, se concentre-t-il sur les causes ou les conséquences ?

    Bonne cogitation, au plaisir de te lire.


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    O Scugnizzo O Scugnizzo 16 août 2013 15:04

    On te dit, te montre, t’illustre que les Italiens n’ont pas été facilement intégrés, alors même que c’était des Italiens du Nord (Piémont) des voisins, et tu persistes à croire, aveuglé par ta haine du bronzé, que c’est la race qui cause problème, parce que "ils ont une différente culture". Or l’intégration des maghrébins en Italie du sud s’est effectuée sans problème jusque dans les années 2000, où les médias les ont désigné comme les boucs-émissaires. Il y a encore 40 ans au nord de la Tunisie vivaient des familles françaises, italiennes et tunisiennes sans problème. Tu parles de tradition comme si on était au début du 19ème siècle. Désolé mais la tradition populaire, celle réelle - pas celle des rdv saucisson pinard - a disparu depuis qu’elle a été remplacée par une culture de masse, universelle. Reste à savoir qui crée cette culture de masse, et pourquoi. Là est l’ennemi. Bref.



  • 3 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 15 août 2013 19:12

    Quelles traditions précisément ? L’habillement ? Vilipendé voir interdit. La nourriture hallal ? Va voir qui tient les reines économiques de ce marché juteux, c’est pas des musulmans. C’est à l’odeur du p’tit billet qu’on reconnait le véritable larron, pas à sa couleur de peau.



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 15 août 2013 17:37

    Oui oui... Théorie théorie. On est sur internet c’est que de la discussion houleuse, t’as pas grande activité. Parce que concrètement c’est quoi ta solution ? Les foutre tous dehors ? Et après ? Tu fais avec quelle main d’oeuvre la ré-industrialisation capitaliste ? Et tu l’assures comment ta sacro-sainte croissance sur des années ? Quand tu veux juste réformer un aspect du social d’un système pourri à la base tu vas pas bien loin, le boomerang te revient en moins de deux. D’où l’utilité de la connaissance théorique.


    Changer de paradigme social sans changer de paradigme économique, dans l’époque du règne de l’économie, c’est beau. Ceci dit du coup tes réponses m’intéressent sincèrement !


  • 2 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 15 août 2013 16:01

    Quand des auteurs bien différents, de Bakounine à Guénon, pointent du doigt les dérives de la science occidentale, c’est exactement la stupidité d’un "ComprendreEnPire" qu’ils visent. Bakounine disait que la science - pourtant voie rapide à la raison - devenait la nouvelle foi de l’élite étatiste, le nouvel opium du peuple si on veut. Ce n’est plus "Dieu a dit" mais "c’est scientifique". Elle sert à justifier une idéologie et non pas à comprendre. Darwinisme social "laissez-faire, laissez-passer, laissez-crever" ; supériorité de l’homme blanc servant selon besoin soit à "chasser les sauvages" soit à "valoriser leurs produits locaux, vu que eux ne savent pas le faire". Expliquer la population européenne comme racialement homogène, c’est justifié la formation d’une Union européenne forcée, ce serait juste une construction nationale plus large tout à fait justifiée par l’histoire et la biologie. Faut aller au bout de ses propres logiques. Commence comme je le fais avec les produits israéliens en boycottant tous les produits étrangers où une multinationale européenne ne pratique pas le commerce équitable. En comptant bien sûr tant l’alimentation que l’habillement etc. Si on veut tous les foutre dehors, c’est normal aussi de militer pour que nos multinationales se cassent d’où elles sont :) Mais quelque chose me dit que ton côté bon bourgeois qui aime tant son petit confort intellectuel aimera également son petit confort matériel, sans remettre ni l’un ni l’autre en question et surtout sans jamais faire de liaison entre les deux.


    Et si le QI moyen d’un Italien est supérieur à un Suisse, à un Britannique, à un Suédois ou à un Américain, qu’en conclure ? Allez faire un tour un peu plus bas que Rome et dites moi les relations entre cet endroit et Oslo par exemple :) Ne sont-ils pas plus proches de Kelibia que de Londres ? De Vlora que de Munich ? Et si c’était le confort économique qui permettait le développement de l’intelligence et non le contraire ? Et si les deux ne sont que partiellement liés vus que la situation du sud de l’Europe n’est pas la meilleure et que pourtant les Italiens affichent un QI supérieur aux autres ? Et si le test du QI n’était simplement qu’une supercherie, qu’un test ethnocentré ?

    Bref...

    Concernant l’immigration, je voulais quand même préciser qu’il est faut de dire que l’immigration des Italiens s’est bien passée, et ceci est valable pour toute immigration, tant en Suisse qu’en France et ailleurs. En Suisse les gens attendaient aux gares les trains d’immigrés pour se bagarrer, et ceux-ci répondaient par un ajout de violence, certains lieux publics ne les acceptaient pas, ainsi que les chiens. En France il y a eu tant de violence qu’il est difficile d’en citer quelques unes, je me contenterai de renvoyer à l’affaire du massacre des Italiens d’Aigues-Mortes. Figurez-vous que les immigrés n’étaient même pas du sud - donc plutôt bronzés - mais du Piémont ! A côté du Val d’Aoste où l’on parle encore français. Après quelques générations, c’est clair, c’est absorbé. Mais en viennent d’autres, qui mettront peut-être une génération, deux, à être "absorbées". Et si on compte la perte d’identité du peuple de France, non à cause de l’immigré, mais du libéral, on peut prédire qu’absorption il n’y aura que par miracle. Donc en attendant, si on prend le côté humain, y a toujours des générations de sacrifiés, parce que c’est pas la joie de se retrouver entre deux cultures, ce qui veut aussi dire n’appartenir à aucune culture. Quand on sait que l’identification d’une personne se fait au travers des groupes sociaux d’appartenance, on comprend qu’il est difficile de se définir soi-même dans de telles conditions. Ainsi, l’immigration c’est toujours des générations de sacrifiés, avant que ca aille plus ou moins bien. Mais dès qu’une est absorbée, une autre arrive, parce que c’est fatalement l’armée de réserve du capitalisme.

    Alors réfléchir à l’immigration y a rien de plus normal. Laisser de côté l’économique pour se focaliser sur le biologique, c’est faire montre de toute son incapacité, même si on essaie de se rattraper en élaborant la liste des cui-cui. Me semble pas qu’à l’extrême droite ils soient anti-capitalistes ! Alors, à ComprendreEnPire et ses semblables, votez Lepen, votez sa réindustrialisation qui va relancer la croissance (idéologie religieuse qui lie par le ciment la gauche et la droite, juste en passant), et servez lui de main d’oeuvre pas chère. Un peu de cohérence, siouplait.


  • 4 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 12 août 2013 20:20

    Si je m’exprime aussi radicalement, ce n’est pas forcément parce que ma pensée est radicale mais parce que je pense sérieusement que notre civilisation a besoin d’une critique radicale. Pour répondre à "Voter après la monnaie", je ne confonds pas liberté et bonheur. Là où le reportage explique que la liberté n’apporte pas le bonheur, je dis que cette liberté n’en est pas une, et ne peut donc pas apporter le bonheur. D’où mon avis sur l’inutilité complète de l’utilisation de la science dans ce reportage. Si la liberté vue sous cet angle ne peut apporter le bonheur, pourquoi dépenser des millions pour étudier ce dernier ? Pourquoi ne simplement pas pointer du doigt une fausse définition de la liberté ? Parce que celle-ci est une critique radicale, remet en cause un système. En effet, après ce reportage, je me pose une très simple question : Pourquoi un reportage suisse, pays des banques et des multinationales, diffusé sur la chaîne nationale nous explique que le bonheur c’est pas l’argent et le matériel alors que c’est un pays où la propriété privée capitaliste est quotidiennement valorisée, où l’on travaille 8h30 par jour contre de l’argent pour posséder du matériel ? Pourquoi ne pointe-t-il pas ce hiatus social ? Pourquoi aucun des intervenants n’a remarqué cela ? Parce que ce sont des scientifiques nombrilistes, qui veulent juste faire leurs petites expériences, sans penser au potentiel libérateur de la science. 


    Je parle à des gens m’entourant ayant visionné ce reportage, qui retiennent simplement que l’argent ne fait pas le bonheur et rien d’autre. Mais le lendemain, au travail, c’est oublié, et la concurrence reprend, et la course au salaire reprend, comme si de rien n’était. D’où ma comparaison du journaliste avec le prêtre docile, on fait un peu de morale (l’argent n’apporte pas le bonheur, c’est scientifiquement prouvé, mais les multinationales et la finance c’est super, travaillez pour eux), ça rassure un peu une classe moyenne qui croule sous les obligations financières et voilà.

    Après on peut toujours dire que j’exagère, que je vois le mal partout, que faut que je pète un coup. Je ne dis pas que le reportage était inintéressant - les expériences sont effectivement dignes d’intérêt - mais j’ai une tendance naturelle à prendre le parti des faibles, et d’après moi ce reportage n’élève pas d’un millimètre la conscience des spectateurs, et ça, fallait que ça soit souligné.


  • 11 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 12 août 2013 14:34

    J’entends bien les propos du reportage, mais deux choses me dérangent pas mal dans ce ce dernier : 1. Le scientisme, cette volonté de tout quantifier, même les choses les plus intimes, sans se rendre compte que cette approche légitime la conquête autoritaire et capitaliste de toutes les sphères de nos existences, sans se rendre compte que cette vision du bonheur est elle-même biaisée, occidentale, libérale (il n’est point un hasard que ce documentaire est Suisse) 2. Le journaliste qui se voit comme neutre, alors qu’il n’est que vecteur d’une idéologie particulière et dominante.


    Alors qu’on croit être objectif (et donc supérieur aux autres civilisations) en faisant appel à la science jusque dans la quantification du bonheur (ce qui est parfaitement ridicule), on est en fait dans la pure foi. Si l’Etat et l’Eglise sont officiellement séparés, l’Etat a gardé la foi, la religiosité. Elle n’est plus chrétienne, elle est capitaliste, libérale, utilitariste (l’exemple de la sainte croissance est parlant). Si la nouvelle religion est le capitalisme, alors les archevêques sont les scientifiques et les prêtres sont les journalistes. L’exemple du riche qui est malheureux est édifiant, il est l’exact transposition du prêtre qui fait de la pauvreté une vertu, laissant les riches à leur occupation. "L’argent ne fait pas le bonheur mais continuez à travailler 8h30 par jour toute votre vie pour quelqu’un d’autre, tout va bien !".

    Finalement, ce que les scientifiques de tout bord et les journalistes des mass médias ne perçoivent pas après 100 ans de recherches intensives et des milliards de dollars payés par la populace, le philosophe le sait depuis longtemps. La définition de l’émancipation humaine se trouve quelque part entre philosophie matérialiste et idéale. Je développerai la première et laisserai le soin de développer la seconde à plus avancé que moi.

    Le malaise occidental moderne ne vient pas de ce que l’argent fait ou non le bonheur, mais de ce qu’une société libérale ne fait effectivement pas société. Or ce n’est qu’au sein d’une société, à partir de ses relations sociales, voulues et obligées à la fois, au milieu de ses semblables que l’homme peut atteindre la liberté. La société libérale, elle n’est qu’un amas d’individus. Comme le disait Bakounine, une société est dirigée par des moeurs, des us et coutumes, des traditions, des habitudes, et non pas par des lois. Là où la loi juridique est nécessaire, c’est déjà l’échec. Là où la police est présente, c’est déjà l’échec. Si elle a une présence temporaire pour certains problèmes, soit, mais notre non-société est en guerre permanente, interne et externe.

    Alors une société, comme la nôtre libérale, qui veut éliminer toute tradition, toute coutume (car il serait nécessaire pour atteindre l’émancipation individuelle d’éliminer toute chaîne communautaire obligée), et être régie par le Droit (et donc les lois) et le Commerce (donc les liens impersonnels) ne peut aspirer au bonheur. Ma liberté ne s’arrête pas là où commence celle de l’autre, mais se prolonge lorsque l’autre est également libre. La science n’a donc aucun rôle là-dedans. En ce sens, ce reportage ne sert à rien.

    L’étude du bonheur, en tant que phénomène social total (économique, politique, anthropologique...) et phénomène spirituel, ne peut être quantifié. Le reportage passant à côté de ça, il n’est à mon sens d’aucune utilité, sauf à propager une certaine vision du bonheur, une certaine idéologie. En d’autre terme, se cachant sous des airs d’objectivité, il est un instrument de propagande : invisible pour l’ignorant, subtile pour l’indécis, vulgaire et grossier pour celui qui veut voir.




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    O Scugnizzo O Scugnizzo 8 juillet 2013 23:46

    Justement, y a pas 7 mia de personnes qui sont nourries !



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 8 juillet 2013 23:40

    Par ailleurs, le protectionnisme s’est développé aux USA et en Allemagne, deux nations quelque peu en retard sur l’Angleterre sur le plan industriel. Friedrich Liest, allemand, élabore sa théorie protectionniste après son séjour aux USA, comme réponse au libéralisme économique anglo-saxon. Voilà comment les USA sont devenus plus tard la première puissance industrielle mondiale. Certains prétendent encore que le libéralisme, né chez les plus riches pour s’enrichir encore plus, pourrait apporter richesse chez les plus pauvres. C’est toute l’utilité de l’écriture de l’histoire par les gagnants, rendre les âmes amnésiques, pour justifier ce qui ne peut se justifier sui generis.



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 8 juillet 2013 23:21

    Et voilà le parfait exemple de l’idiot utile, de la sainte alliance gauche-droite libérale-libertaire, et donc de toute la tartufferie spectaculaire de nos belles démocraties blanc-bonnet bonnet-blanc. Au nom d’un multiculturalisme appauvri (les pauvres ont le droit à une culture pauvre en toute liberté) - et trahissant au passage 2 siècles de réflexion sur le multiculturalisme véritable (randolphe bourne) -, le bon gauchiste bien mou et bien naïf justifie l’existence d’une industrie de la musique fabriquée par une petite classe capitaliste (Bellanger et les autres) pour tourner les colères légitimes du peuple vers de la consommation libidinale. D’une pierre deux coups, le capitalisme te dit merci, gros con !



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 6 juillet 2013 13:11

    Merci pour votre réponse. Je rajouterai qu’effectivement, le fait que des socialistes soient aujourd’hui à la tête montrent bien le versant libertaire le plus vulgaire (politiciens "open-minded", citoyens du monde, violeurs en série etc) du libéralisme. Parce que s’il convient de pointer du doigt cette hyper classe politique, il faut aussi préciser que les vrais acteurs politiques (pas ceux qui font les festins au parlement européens et sont payés pour rien foutre) sont les lobbys, les acteurs économiques, les multinationales, tout à fait libérales dans leur action et dans leur philosophie de travail. Voilà pourquoi je pense que le monde est dirigé par des acteurs libéraux, ou plutôt par une alliance libérale (économique) et libertaire (culturel), ce qui permet la survie du système capitaliste et de l’idéologie de la croissance. Par exemple, toute l’industrie du cinéma américain, ce cinéma nul et standardisé au possible, est justifié par l’intelligentsia de gauche, qui croit prendre la défense du peuple en accusant ceux qui remettent en cause la qualité d’un produit industriel par l’argument suivant "le pauvre a le droit à sa culture du pauvre" sans préciser qui élabore cette culture. La Kulturindustrie (libérale dans sa production) remplace la culture populaire (traditionnellement le frein de l’avancée capitaliste), voilà d’après moi le rôle laissé à la gauche aujourd’hui. Rôle ridicule selon moi.


    Nous divergeons principalement en ce que vous pensez le libéralisme comme un système fixe. Le libéralisme m’attire dans son principe aussi, c’est clair, mais on ne peut le penser en dehors du capitalisme, ce système en révolution perpétuelle, le plus instable de tous les temps. Si vous pensez qu’à terme, le libéralisme doit rendre tout le monde patron (on en reviendrait à un monde d’artisan, utopie), je pense que le libéralisme nous mène à l’expropriation par le sacro-saint droit à la propriété, après une certaine période dite d’or ou glorieuse. En effet, plus il y a de riches, plus ceux-ci s’approprient les biens des pauvres, celui-ci étant fondamentalement un jeu à somme nulle. Sans parler de la concurrence généralisée et la saturation des marchés. C’est ce qui est en train de se passer en Suisse, où si chacun pouvait construire sa maison dans les années ’80, aujourd’hui cela n’est plus possible car des personnes ayant accumulé assez de capitaux pendant cette belle période achètent tout pour louer. 


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    O Scugnizzo O Scugnizzo 6 juillet 2013 10:00

    Je ne vais pas répondre sur le contenu du libéralisme parce que 1. Machiavel l’a très bien fait et 2. je suis un fainéant anti-libéral qui déteste le salariat, donc le travail répétitif, aliénant et bien souvent inutile.


    Simplement, pour Locke et ses copains, le discours du libéralisme-libertaire n’entre pas en jeu, car il est pratiquement/empiriquement tangible uniquement dans l’après mai-68, cette pseudo révolution culturelle, qui n’a en réalité servi qu’à conquérir le marché de la culture et de l’intimité, colonisant ainsi les sphères les plus intimes de l’âme humaine. Le libéralisme, dans sa pratique, ne peut être penser que dans un système capitaliste comme celui d’aujourd’hui, il en trouve son expression la plus large, a tel point que libéralisme et capitalisme - en pratique - sont synonymes (mais pas en théorie), d’où la confusion chronique de JR.

    Le discours du libéralisme-libertaire est cependant inhérent au libéralisme dans un système capitaliste, comme l’ont montré des auteurs comme Marx ou Malatesta dès le 19ème siècle. Je n’aime pas réfléchir en termes d’évolutionnisme social, mais ceci s’applique pourtant au capitalisme, en tant que système d’accumulation infini et son idéologie de la croissance. Il est ainsi impossible de regarder en arrière, se dessine une fuite en avant perpétuelle. D’où la réaction et l’utopie du conservateur libéral.

    Tout ceci était bien accepté tant que le système libéral permettait d’échanger de l’électroménager, permettait de vendre sur le marché automobile. Mais l’idéologie absurde de la croissance, par définition, incite à la conquête perpétuelle de nouveaux marchés. Lorsqu’on arrive à la culture, on a à faire à la culture de masse (Kulturindustrie) - Hollywood comme vecteur de normes américaines. L’art = l’art contemporain (c’est-à-dire cet art subventionné où une oeuvre s’enrichit par la spéculation, et permet pour la première fois de l’histoire de soumettre le monde de l’art aux lois de l’offre et de la demande, art boursier, et ses admirateurs libéralisés). L’intimité corporelle = fitness, produit nutrition etc. L’intimité morale = psychologue, big pharma, divorce pour atomiser les gens etc. Jusqu’à arriver à l’adoption des enfants par gestation par autrui, ouvrant un marché juteux de mères porteuses salariées.

    D’une manière générale, le libéralisme dans un mouvement capitaliste (à part les considérations de Machiavel sur l’antilibéralisme de ce capitalisme, qui serait à approfondir ailleurs, car cela fait partie des contradictions inhérentes au système), parce que la population doit répondre aux impératifs impersonnels de l’offre et de la demande, elle doit dépersonnaliser toute son identité (et donc écraser les traditions, comme vu plus haut). Car, si le Marché le demande, je dois être prêt - moi salarié d’une entreprise, au nom de la productivité - à être délocalisé si je veux continuer à avoir du travail. Ceci n’est pas seulement valable pour un déplacement de la France à la Roumanie, mais d’une région agricole à une région industrielle par exemple. Ce qui fait que tout d’abord on détruit toute tradition locale, mais ça passe encore parce que finalement la France entière parle une sorte de français (alors qu’avant il y avait plusieurs langues), mais quand on parle tous un mauvais français et un anglais mondialisé, on se rend compte de toute la perte culturelle subie. Sauf que celui qui se retranche dans le conservatisme, ne voit pas que c’était un mouvement inéluctable du système économique (voir philosophique, pour les plus pointus) qu’il prône.


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    O Scugnizzo O Scugnizzo 5 juillet 2013 13:38

    Oui, sauf qu’être libéral et conservateur conduit à la schizophrénie, les deux mots mis ensemble représentant philosophiquement un oxymoron exemplaire. D’où l’incapacité chronique de comprendre la situation actuelle, tant de la part du libéral conservateur que de sa complémentarité, le socialiste libertaire. Le libéral conservateur déteste le système culturel produit par le système économique chéri. Le libéralisme culturel est le résultat inévitable (ou la préparation nécessaire) à l’installation d’un libéralisme économique. L’économie étant un fait social total tant elle a pris de l’importance depuis l’avènement du capitalisme, elle transforme inexorablement toutes les sphères de l’humanité, dont bien sûr le versant culturel. Le libéralisme est le monde de la concurrence et du libre marché, ainsi l’homme est en concurrence avec son voisin et le reconnait en tant qu’homme social que par le calcul de l’intérêt bien compris. Les liens sociaux traditionnels sont dissouts par le système économique. Et en sachant qu’on est dans un système d’accumulation infinie, alors c’est une perpétuelle fuite en avant qui se dessine. Cette perpétuelle fuite en avant demande une rupture complète avec toute l’histoire passée, d’où la complémentarité nécessaire qu’elle trouve dans le libéralisme culturel, anti-thèse culturelle du moyen bourgeois conservateur (mais compagnon de route économique).



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 5 juillet 2013 12:28

    Faudrait-il encore considérer que les "leaders" français puissent avoir quelque reste de souveraineté politique, c’est-à-dire le pouvoir de faire appliquer, en toute liberté, des directives politiques contraires à celles supra-nationales - européennes et américaines.

    Ceci dit, il est vrai que la France a une tradition foncièrement anti-capitaliste développée. C’est ce qui rend le discours libéral très indigeste pour le peuple, d’où la différence entre théorie (marketing électoral, grandes proclamations) et application concrète. Le fait que cet économiste base son constat à prétention scientifique sur du marketing électoral en dit long sur ses capacités cognitives.

    Ensuite, il est vrai que le libéralisme est de moins en moins possible pour le peuple (c’est-à-dire qu’un mec voulant devenir commerçant indépendant aura toujours plus d’obstacle), seulement ne pas comprendre que c’est le résultat inévitable de décennies libérales me surprend (pas tant que ça, en fait). Le droit à la propriété privée induit le droit à l’expropriation des autres. Et dans un monde où y a toujours plus de disparité, c’est toujours plus de libéralisme pour les plus riches, et inversement pour les plus pauvres.

    Enfin, comment expliquer l’anti-capitalisme actuel à partir de l’obsession tous azimuts pour l’impératif de la croissance, tant au PS, NPA ou FdG ? Qu’est-ce que le capitalisme si ce n’est pas cette obsession de l’accumulation (ou autrement dit, la croissance) ?



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    O Scugnizzo O Scugnizzo 30 juin 2013 22:11

    "C’est un rap très engagé"... "nous on s’inspire beaucoup du modèle américain musical, économique... socialement on est encore un peu à la traîne"


    Ah ouais quand même.