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Les commentaires de Sutter Kane



  • 4 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 16 juin 2017 22:52

    @Maetha
    Le problème, c’est que l’évidence dont vous parlez n’est que la vôtre. Les preuves ne manquent pas, dites-vous... mais lesquelles ?

    J’ai parcouru hier le site Metabunk, mentionné dans l’article, où les gars échangent (intelligemment) notamment sur les vitesses supposément impossibles à atteindre par les Boeing à si basse altitude, ou encore sur les manœuvres supposément hyper difficiles qui ont été réalisées (notamment au Pentagone), et que des pilotes moyens n’auraient pas pu réussir. En fait, il semble bien que les vitesses étaient parfaitement atteignables et que les manœuvres n’étaient pas si difficiles que ça... même si certains pilotes (du 9/11 Truth Movement) ont dit le contraire. Ce que beaucoup ne perçoivent pas lorsqu’ils lisent les avis des pilotes contestataires, c’est qu’ils sont certes 250 (ce qui semble beaucoup), mais sur des dizaines voire des centaines de milliers de pilotes américains, dont beaucoup ont approuvé les conclusions de l’enquête officielle. Bref, avec les experts dissidents, on néglige souvent la taille de l’échantillon. Dans tous les métiers, on trouve des gens beaucoup plus suspicieux que les autres. Le seul moyen de les départager : leur permettre de dialoguer publiquement et répondre clairement à tous les arguments avancés.

    Sur le terme "conspis", j’ai déjà répondu sur un autre fil. Le terme (péjoratif et désagréable) est certes devenu un terme de novlangue, qui amalgame des profils très différents ; cela dit, le conspirationnisme existe (depuis des siècles), c’est une manière fautive de voir le monde, sous l’angle du complot global, au centre de laquelle on place un bouc-émissaire. C’est une forme de superstition. Croire à un inside job le 11/9 ne suffit pas, selon moi, à faire de vous un conspirationniste. Même si, souvent, ceux qui croient à cela se mettent bientôt à croire à beaucoup d’autres complots (imaginaires), et à développer une vision du monde conspirationniste, vu le caractère impressionnant de cet événement.

    Au-delà de ce terme polémique, ce qui pose problème, c’est de voir des évidences là où il n’y en a pas. On dit souvent, à raison, que les théories du complot sont infalsifiables (tout le contraire des théories scientifiques qui, au lieu de prétendre être vraies pour l’éternité, ne cessent de chercher des moyens de s’invalider, pour éprouver leur validité). Chez les "conspis" (mais aussi parfois chez leurs adversaires), on ne cherche jamais à invalider sa croyance, on ne pense jamais contre soi-même. Or, c’est cela l’esprit critique : penser contre soi. Et si, en dépit de cet effort de penser contre soi, sa croyance résiste, c’est qu’elle doit être solide.

    Hijack est sûr que de très nombreux membres du NIST ont rejeté le rapport... mais ne veut pas se donner la peine de donner sa source. Et puis, même si cette source est inexistante, il aura toujours d’autres arguments à sortir. Mais si on veut s’arrêter sur un de ces arguments et tenter de le mettre à mal (pour tester sa solidité), je parie qu’il trouvera une échappatoire, et mettra en avant un autre argument, et ainsi à l’infini...

    Tout sceptique authentique du 11/9 devrait se faire un devoir de lire les réfutations des débunkers (qui, d’ailleurs, sur certains points, ne disent pas que les sceptiques ont forcément tort). Après, c’est à chacun de savoir ce qui le motive au plus profond de lui-même : la recherche de la vérité OU la défense de son ego.



  • 8 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 16 juin 2017 00:25

    @Hijack ...
    Toute la question est justement, pour reprendre le début de votre post : vous êtes-vous vraiment intéressé de près à cette affaire ? On a souvent l’impression que ceux qui le prétendent ont simplement regardé des documentaires conspis et autres vidéos sur Internet. Mais combien ont pris le temps de lire les sites de debunkage américains ? Sans mentir, combien l’ont fait ? Des sites du genre 911 Myths (dont le ton reste d’ailleurs assez ouvert, pas totalement dogmatique) ? Je me risquerais à parier que très peu l’ont fait. Car, en vérité, ça prend des semaines entières, voire des mois, très intensifs, surtout quand on n’est pas bilingue. C’est plus confortable de ne regarder que des vidéos, censées révéler des évidences... que la science contredit pourtant souvent. Eh oui, la science est souvent contre-intuitive. Or, les "conspis", alors même qu’ils se disent "éveillés", plus intelligents que la moyenne, ne vont que dans le sens des "évidences" (on pourrait dire de leurs biais cognitifs trompeurs). L’avis de ce monsieur du NIST est respectable, mais il ne vaut pas beaucoup plus que celui de mon coiffeur ou de mon boulanger, vu qu’il n’est pas du tout spécialiste du domaine dont il parle ici.

    Quand vous dites : "la majorité des plus sensés du NIST s’étaient retirés de la liste des personnalités scientifiques soutenant la v.o", j’aimerais vraiment avoir vos sources, car je n’ai jamais entendu parler de cela. Je pense que cette assertion est fausse. Et si la plupart de vos "connaissances" sont aussi solides que celle-ci, on comprend la fragilité de votre construction mentale finale.

    Chacun construit sa représentation du monde avec les bribes d’informations qu’il a en sa possession, et malheureusement, sur ce sujet notamment, beaucoup ont des connaissances très approximatives. Il y a un début de recherche chez les esprits "conspis", mais la recherche ne va pas au bout (une fois que la croyance est installée, la recherche semble devenir inutile) et elle manque de rigueur (citation prise hors contexte, raccourcis, simplifications déformantes, corrélation qui vaut causalité...). Et on en arrive à se tromper de bonne foi. Je précise qu’une attitude rigoureuse comporte le fait de savoir dire "Je ne sais pas", quand on ne sait pas, quand on n’est pas sûr (chose qui semble trop douloureuse pour certains).



  • 2 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 21:37

    @Zatara
    1. On ne se comprend pas. Kreis ne dit pas quels sont les vrais complots et ceux qui sont imaginaires. Il distingue, d’une part, la croyance (vraie ou fausse) en un complot isolé, et, d’autre part, une certaine vision de l’Histoire, où tout est vu sous l’angle du complot, où la Révolution française sera reliée au 11/9 ou à tout un tas d’autres événements dont les instigateurs malfaisants sont supposés être les mêmes (et cela seul est pour lui une authentique théorie du complot). Parler de "théorie" du complot ne signifie pas qu’on parle d’une fausse croyance ; cela veut dire qu’on élabore une représentation complexe du monde où, pour résumer, il y a un acteur malfaisant (on retrouve souvent les juifs dans ces théories, mais ce peut être d’autres groupes) qui joue plus ou moins le rôle d’une sorte de mauvaise Providence divine. On ne se comprend peut-être pas, car cette approche n’a rien à voir avec celle à laquelle les médias nous ont habituée. Je le répète : si vous croyez (à tort ou à raison) que le 11/9 est un complot intérieur, dans cette optique, ce n’est pas une théorie du complot. Vous n’avez une théorie du complot que si vous intégrez le 11/9 dans une représentation historique beaucoup plus complexe. Vous pouvez même croire à plusieurs complots intérieurs (non encore reconnus comme tels par la doxa) sans être encore dans une théorie du complot. Mais si vous dites que tous ces complots sont liés entre eux et que ce sont toujours les mêmes qui tirent les ficelles, là vous arrivez dans une théorie du complot.

    2. "Les seuls questions qui vaillent 1/l’histoire colle t’elle avec les faits ? 2/ Qu’est ce qui ne colle pas dans les faits ? 3/ qu’est ce qui pourrait coller dans les faits ? C’est cette dernière question qui amène à des délires chez certains, là ou d’autres restes ouvert, et multiplie les avis de manière précautionneuse...."

    D’accord avec ça.

    5. Comme autres exemples, je citerais Francis Cousin et Laurent Guyénot. Le premier a une théorie générale du monde de laquelle il déduit, sans besoin de la moindre enquête, l’idée que tout attentat d’envergure moyenne est étatique. Lui n’a sans doute pas fait les recherches que nous avons faites sur le 11/9. Inutile dans sa perspective, puisque la réalité se déduit de sa théorie du monde. Quant à Guyénot, il a posé comme un axiome qu’Israël et les néocons (juifs) étaient les coupables, et, du coup, il évacue toutes les infos qui ne vont pas uniquement dans ce sens. Il présuppose que ce sont des désinformations faites pour noyer le poisson. Ici, on est dans une théorie infalsifiable, comme le dit bien Yoananda.

    @pegase

    Les false flag existent évidemment. Mais si vous partez du principe que tout est false flag, et que c’est à ceux qui ne seraient pas d’accord de le prouver, je ne suis évidemment pas d’accord. Un false flag mérite à chaque fois d’être prouvé, ou, en tout cas, il faut donner des indices tangibles pour étayer cette hypothèse. D’ailleurs, comment vous prouver que quelque chose qui n’existe pas n’existe pas ? Comment, par exemple, vous prouver que l’attentat de Londres n’est pas un false flag ? C’est impossible. Il est impossible de prouver qu’une force invisible n’a pas agi derrière un acte visible. Donc il est plus raisonnable de supposer que la force invisible n’existe pas, tant qu’on n’a pas observé des traces de son existence.



  • 2 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 19:16

    @Zatara
    C’est un spécialiste des théories du complot (les vraies, c’est-à-dire définies avec des critères rigoureux). Une théorie du complot (pour lui), c’est une vision de l’Histoire, pas une croyance sur un événement isolé. Il n’y a certes pas de consensus, même parmi les universitaires, sur la définition de "théorie du complot". Mais celle que donne Kreis me semble la meilleure, justement parce qu’elle distingue vision de l’Histoire et jugement sur tel ou tel événement (et ces deux attitudes sont quand mêmes très différentes). Vu qu’il n’y a pas total consensus, le combat politique consiste à imposer son usage des mots. En acceptant l’usage médiatique de ce terme, vous avez déjà perdu le combat... Cela dit, je ne sais pas quelle est votre position : si vous croyez à des versions alternatives sur tel ou tel événement (pas "conspi"), ou si vous voyez tout sous le prisme du Grand Complot ("conspi"). Pour donner un exemple de vrai "conspi", je pense au dernier Pierre Hillard, qui tend à plaquer une grille d’analyse religieuse sur des analyses géopolitiques (qui, en soi, pouvaient être recevables). Lorsqu’il voit le cours de l’Histoire des derniers siècles comme un combat sournois de la Synagogue (le Mal) contre l’Eglise (le Bien), il me semble avoir une vision qu’on peut, sans l’insulter (c’est une simple description), qualifier de conspirationniste.



  • 2 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 18:39

    @Zatara
    Emmanuel Kreis, docteur à l’EHESS, spécialiste du mythe du « complot judéo-maçonnique », a donc tort de dire que ne pas croire la version officielle du 11-Septembre n’est pas conspirationniste ?

    Vous avez votre définition (qui est celle des chiens de garde médiatiques), j’ai la mienne (celle des universitaires) et je la garde. Je ne comprends pas votre obstination à accepter de vous faire salir par un usage abusif du terme "conspirationniste".



  • 2 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 18:21

    @Zatara
    Le post de 20h36 n’était peut-être pas très amène, mais on ne peut pas dire que vous soyez vous-même très respectueux, bien souvent...

    Je répète : je réagissais à quelques messages affirmant (sans preuve ni indice) que les capitalistes, les mondialistes... avaient organisé ou laissé faire les attentats de Londres. Genre de réflexion (un brin agaçante par son côté automatique) qu’on retrouve après chaque attentat. Ce qui me semble en effet légèrement paranoïaque et peut être appelé (sans abus de langage) "conspirationnisme".

    Je m’interrogeais sur l’origine de ce trait d’esprit et me demandais si c’est la conviction que le 11/9 était une manipulation interne qui avait tout déterminé. Sachant que je m’interroge moi-même sur le 11/9, sans être devenu conspirationniste (sans avoir généré toute une vision du monde où tout serait commandité par un même petit groupe malfaisant).



  • 3 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 17:44

    @Zatara

    Franchement, je ne saisis pas ce que vous me reprochez. Je n’ai pas tenu de discours psychologique sur le 11/9, mais sur le conspirationnisme (ayant précisé que croire à un complot américain le 11/9 ne relevait pas du conspirationnisme).

    J’ai cependant une hypothèse pour expliquer votre attitude : cela fait plus de dix ans que les gens qui doutent de la VO du 11/9 se font maltraiter par les médias et accuser (à tort) de compotisme (cf. la définition rigoureuse du terme). Du coup, ils sont devenus ultra sensibles, susceptibles, et voient en tout contradicteur (qui veut progresser avec eux vers la vérité) un ennemi, un Jérôme Quirant bis. Je peux le comprendre, mais c’est dommage.

    Relisez mes posts sur Ben Laden si ça vous fait plaisir, je pense qu’on était alors dans la même problématique : je ne niais pas vos croyances (ayant moi-même des doutes), j’essayais de les éprouver, d’en faire une critique constructive, pour que nous avancions ensemble vers plus de vérité. Mais cela ne vous intéressait pas.

    Je vois que vous échangez à coup de smileys, dans la logique de clash, de vanne et d’humiliation de l’autre dont je parlais à Duke77. Lui, au moins, avait su éviter ce genre de procédé pour tenir un discours intelligent.



  • 3 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 17:03

    @Zatara
    Il est dommage que vous fassiez si peu d’effort pour lire ce qu’écrit votre interlocuteur. Je donne une définition précise du conspirationnisme (qui est d’ailleurs celle de nombreux universitaires), et vous n’en tenez pas compte ; vous préférez reprendre à votre compte l’usage déplorable qu’en font les médias, et vous me traitez de complotiste car je n’adhère pas à 100% à la VO du 11-Septembre. Qui est le mouton dans ce cas de figure ? Celui qui parle comme les grands médias ? Ou celui qui refuse le mauvais usage d’un terme et rappelle son bon usage académique ?

    Ce n’est pas moi qui dit que les "conspis" voient des complots systématiquement, sans discernement. Je constate simplement ce que plusieurs ont dit sur ce fil. Par exemple Medialter, qui nous dit d’emblée que l’attentat de Londres s’inscrit dans l’agenda mondialiste...

    Enfin, vous me faites passer pour un dogmatique, alors que je n’ai cessé de dire que j’avais des incertitudes. Cherchez l’erreur... Quant à vous, vous refusez d’admettre que les témoins et les experts ne vont pas tous dans le même sens dans le cas du 11-Septembre, ce qui est pourtant irréfutable si vous connaissez le dossier.



  • 5 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 16:50

    @medialter
    Vous me lisez mal. Je n’ai jamais dit que la majorité avait toujours raison. J’ai seulement déploré le conspirationnisme de certains, que j’ai clairement défini, comme une croyance systématique et immédiate au complot, bref comme un dogmatisme et un a priori. Je trouve cette attitude excessive et heureusement très minoritaire. Il n’est pas mal que des gens beaucoup plus suspicieux que la moyenne se retrouvent et discutent entre eux ; mais cela devient gênant quand ils ne se parlent plus qu’entre eux, ce qui a pour effet, d’une part, de leur donner une fausse image de l’opinion publique (ils se croient beaucoup plus nombreux qu’ils ne le sont en réalité), et, d’autre part, de les radicaliser (il y a une sorte de surenchère dans la critique des opinions dominantes et une forme de contre-mimétisme, où l’on en vient, pour prouver combien on est un esprit fort, à affirmer sans beaucoup de réflexion le contraire de ce que les "moutons" pensent). Or, la pensée réclame plus de souplesse, de dialectique, moins de manichéisme.



  • 2 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 16:38

    @yoananda
    La fin de mon propos (sur la compréhension mutuelle) était en effet assez utopique.

    Pourriez-vous êtres plus explicite sur le profil de ceux qui versent "dans la conspi systématique" ? Cela a-t-il à avoir avec une orientation politique ? Ou autre chose ?



  • 4 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 5 juin 2017 03:06

    @Duke77
    Merci beaucoup, sincèrement, pour votre effort de réponse développée. Dommage que cet effort soit si rare et que l’on ait plus souvent droit à des réponses du type de celle de Medialter... J’avais déjà essayé d’avoir ce genre d’échange constructif par le passé, mais c’était peine perdue.

    D’abord, je tiens à vous dire que je connais la totalité des informations auxquelles vous faites référence dans votre texte. Donc je suis, moi aussi, un "initié". Pourtant je n’ai pas les mêmes certitudes que vous. Comme quoi, on peut disposer des mêmes informations et ne pas en tirer la même chose au final.

    Aussi étonnant que cela puisse paraître à certains (qui se font vite des idées sur les gens...), je n’adhère pas à la VO du 11-Septembre. Je la crois partiellement vraie, mais assurément incomplète. Reste à savoir si ce que nous ne savons pas est secondaire ou, au contraire, décisif. Mais je ne la crois pas totalement fausse : les cassettes de Ben Laden sont certes douteuses, mais d’autres dirigeants d’Al Qaïda ont revendiqué sans contestation aucune. Si une version alternative tient possiblement la route, ce serait celle d’une opération d’Al Qaïda manipulée (facilitée...) par des membres d’un ou plusieurs services de renseignement (sachant que des zones d’ombre subsistent concernant ceux des USA, d’Arabie saoudite, du Pakistan et d’Israël).

    Lorsque vous évoquez des témoins ou des experts qui confortent votre thèse du complot intérieur, vous tombez dans le même travers que les défenseurs invétérés de la VO : eux aussi invoquent des témoins (qui ont vu un avion frapper le Pentagone) et des experts (qui assurent que les avions étaient faciles à piloter ou que les tours sont tombées à cause du feu... voyez le dossier "Désintox" de Rue89). On ne peut pas prétendre prouver quoi que ce soit en se fondant sur des témoins (voire un seul témoin quant à l’explosion qui aurait précédé le crash sur la Tour Nord : William Rodriguez) ou des experts, car on en trouve qui disent tout et son contraire. Vous pouvez dire que tels ou tels témoins ou experts ont emporté votre adhésion (ils vous paraissent plus convaincants que ceux qui disent autre chose), mais pas dire que tout le monde devrait, sur cette base, en faire autant.

    Ensuite, on peut fonder ses convictions (de bonne foi) sur des informations erronées, comme celle (que vous citez) selon laquelle des passeports de terroristes auraient été trouvés intacts dans les décombres du WTC. En fait, le passeport de Satam Al Suqami n’a pas été retrouvé dans des milliers de tonnes de débris ; c’est un passant qui l’a remis à un policier avant que les tours ne s’effondrent. Ce qui est nettement moins invraisemblable. Des tas d’objets (présents dans les tours et les avions) ont été projetés dans les airs et sont tombés à terre au moment du crash. Ce qui peut éventuellement surprendre, c’est que le passant se soit enfui immédiatement (ce qui pourrait faire penser que c’était un complice du complot), mais, vu les circonstances, la panique pourrait suffire à expliquer sa fuite.

    J’ai souvent entendu ou lu sur le web des "dissidents" dire que le 11-Septembre avait été le début de tout pour eux. Ce serait intéressant de savoir (mais comment le pourrait-on ?) si ce cheminement est quasi systématique ou s’il y en a beaucoup d’autres possibles, qui ne passent pas du tout par le 11-Septembre. Car je suis bien d’accord sur le traitement médiatique défaillant de cet événement.

    Mais l’objet de l’article du jour, c’était l’attentat de Londres, réalisé par trois types avec un van et des couteaux. Et ce qui me choquait, même si j’y suis habitué, c’est ce réflexe complotiste, qui n’admet pas qu’un islamiste puisse de lui-même, au nom de son idéologie, commettre un crime. Je ne vois aucun lien logique entre le 11-Septembre (sur lequel je m’interroge aussi) et l’attentat aux couteaux de Londres.

    On peut croire à une manipulation plus ou moins grande pour le 11-Septembre, et ne pas pour autant verser dans une vision complotiste de tous les attentats qui surviennent dans le monde. C’est de cette subtilité dont les "conspis" sont incapables. Ce terme (méprisant) ne désigne pas ceux qui croient à tel ou tel complot (ce peut être le cas de tout le monde), mais uniquement ceux qui croient systématiquement et immédiatement à une interprétation complotiste. Croire que le 11-Septembre est un complot américain n’est pas complotiste (même si certains le disent - à tort) ; croire que tous les attentats sont des inside job, c’est du complotisme. Le complotisme, c’est une idéologie, un a priori, un systématisme, une grille de lecture du monde figée. Là est le simplisme, la paresse intellectuelle, le rejet de l’incertitude, qui rend impossible tout dialogue.

    Dans une vidéo récente, Rudy Reichstadt (Conspiracy Watch) laisse entendre qu’il a lui-même failli basculer du côté obscur de la force... "Si je n’avais pas trouvé des réponses à mes questions sur des sites très bien faits en anglais sur le 11-Septembre, je ne sais pas où j’en serais..." Il dit aussi qu’il faut répondre aux gens, à leurs arguments, même si ça prend du temps, ne pas les railler... Je ne sais pas si Reichstadt a fait des recherches aussi poussées que les vôtres sur le sujet, mais lui a cru trouver des réponses satisfaisantes à ses questions ; vous, vous en avez trouvé d’autres (vous avez peut-être même pris connaissance des sites de debunking en anglais dont il parle). Avez-vous alors une idée sur la manière dont vous pourriez tomber d’accord, à considérer que vous êtes tous les deux de bonne foi ? Ou faut-il admettre que, disposant des mêmes informations, on peut en rester sur un désaccord irrévocable ?

    Par cette question, je suggère qu’être un "initié" (savoir plus de choses que la moyenne des gens) ne suffit pas à y voir forcément clair, et encore moins à tomber d’accord. Bref, ne pas voir dans celui qui ne pense pas comme soi, soit un ignorant, soit un être mal intentionné qui participerait éventuellement du grand complot. Cette remarque pourrait être adressée aussi aux "anti-conspis", qui sont très forts pour dénoncer les biais cognitifs de leurs adversaires, tout en restant aveugles aux leurs (de votre côté, vous avez bien pointé le confort psychologique qu’il y a à ne pas trop s’interroger, ce en quoi vous avez raison - à ceci près que cela ne me concerne pas en vérité...).

    Tout ça pour dire qu’il est dommage qu’AV, qui fait coexister des gens mainstream et d’autres très alternatifs (ce qui est à mon sens une grande richesse), ne permette pas mieux de faire se comprendre mutuellement tous ces gens qui, s’ils se respectaient davantage, pourraient s’apporter beaucoup les uns aux autres (sauf à croire qu’on possède déjà soi-même toute la vérité). Il faudrait que les uns et les autres ne se sentent pas immédiatement agressés lorsqu’on tente d’entamer un dialogue critique ; mais on baigne tellement dans une culture du clash, de la vanne, de l’humiliation de l’autre, que les échanges constructifs ne sont pas monnaie courante. Il y a une sorte d’empressement dans les échanges sur le web, où chacun vient poser sa vérité, comme un chien viendrait poser sa crotte, pour marquer son territoire... Il faudrait que tout le monde se décontracte un peu, et réapprenne l’art de la conversation (qui, s’il avait été pratiqué pour le 11-Septembre par exemple, nous aurait sans doute fait faire de grands progrès).



  • 11 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 4 juin 2017 20:36

    @Yacine Chibane
    Avant Internet, les paranoïaques restaient invisibles ; ils étaient une poignée (comme aujourd’hui) et n’osaient pas s’exprimer dans leur environnement immédiat, conscients qu’ils passeraient pour des dingues et qu’ils seraient rejetés par la communauté. Internet leur permet de se retrouver et de prendre de l’assurance : sur ce fil, on a dix spécimens à tout casser (sur 65 millions d’habitants), qui, en occupant le terrain, ont l’impression de représenter quelque chose. On a vu aux élections ce qu’ils pesaient (0,9% pour Asselineau).

    Leur sectarisme leur fait rejeter le dialogue avec des gens "normaux", qui pensent plus sainement qu’eux (de manière moins paniquée) et qui représentent plus de 99 % de la population. C’est dommage pour eux. Au lieu de se conforter dans leurs délires, avec les 100 personnes qui délirent comme eux en France (et qui trouvent dans tel ou tel site le moyen de se compter), ils pourraient rentrer en dialogue avec le peuple qui les entoure, et qui, chose incroyable pour eux, ne pas pense que la Terre est plate, que le réchauffement climatique est un mythe mondialiste, qui pense que le terrorisme actuel est bel et bien islamique, que Neil Armstrong a marché sur la Lune, ou encore que l’Union européenne mérite d’être préservée, même si elle doit se réformer.

    Malheureusement, Internet les enferme, plus qu’il ne les libère. Ils se croient "éveillés", alors qu’ils sont intoxiqués. Ils croient connaître des informations sensibles que les autres ignorent, alors qu’ils n’en connaissent que très peu en réalité, souvent de manière biaisée (épistémologie invalide), ressassant les mêmes choses depuis des années. Ils parlent de l’Empire, comme d’autres parlent du Système... sans pouvoir le définir. Ils pourraient parler aussi du Diable de la même manière (ce que certains font d’ailleurs : Soral, Hillard, Civitas...). Même logique simplificatrice et superstitieuse.

    Est-ce que cela les rassure de se dire que le MI6 pilote les attentats, plutôt que des islamistes ? Il est vrai que l’on peut théoriquement reprendre le contrôle sur nos services de renseignement, pas sur des islamistes dispersés dans le monde entier.

    Il serait intéressant qu’ils nous décrivent avec précision le cheminement intellectuel qui les a amené à adopter ce genre de conception. Est-ce que tout part du 11-Septembre pour eux ? Est-ce que leur vision de l’Histoire est une déduction "logique" de la manipulation qui aurait eu lieu lors de ces attentats ? Ou est-ce plus compliqué que ça ?

    Ils notent la coïncidence des attentats avec des élections... mais quel est censé être l’impact des attentats sur les élections ? quel candidat est censé en profiter ? Ils ne notent pas la coïncidence des attentats de Londres avec le Ramadan, car, pour eux, les islamistes ne peuvent avoir aucune initiative, aucun agenda... Ils n’existent qu’en tant qu’ils sont manipulés par des gens de notre camp.

    Ce pourrait être une vision profondément raciste : les Arabes sont si nuls qu’ils ne sont pas capables de telle ou telle opération compliquée... pas plus que d’une opération simple d’ailleurs, comme à Londres. Gageons qu’il s’agit plutôt de méconnaissance. Les conspis nous parlent CIA et MI6, sans en savoir rien, mais n’ont rien à dire sur le monde arabe, les divers courants islamistes... car ils les ont exclus de leur représentation du monde hyper simplifiée, où seul le Diable (l’Empire américano-israélien) agit véritablement (dans l’ombre).

    Le conspi est heureux d’être un "initié" qui, au milieu des cons, des moutons, des mougeons (tous les "crétins" avec lesquels il ne peut pas échanger), a compris les mécanismes secrets du monde. C’est sans doute un moyen pour lui de compenser diverses frustrations dans sa vie sociale et personnelle. Un vrai sujet d’étude psychologique et sociale...



  • 3 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 19 juin 2016 00:07

    @Zatara
    Pourquoi cette question ? Je n’ai pas mis en cause le documentaire, mais le commentaire trompeur qui l’accompagne.



  • 3 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 17 juin 2016 01:14

    "Des attentats sous faux drapeau commandités par les États-Unis et l’OTAN de 1948 à aujourd’hui..."
    C’est une présentation parfaitement biaisée et trompeuse du documentaire d’Arte, qui ne dit rien de tel. Pure désinformation que l’accroche de cet article. Il s’agit là d’une thèse qui reste sujette à caution. Très loin en tout cas de ce que dit le film ici présenté.



  • 13 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 15 juin 2016 14:19

    @Zatara et Hijack

    Vous êtes de vraies caricatures. Je dis une chose incroyablement simple : l’info que Hijack rapporte est fausse. Point barre. Fin de discussion. Et vous trouvez le moyen de contourner la vérité, pour nous dire que, même si vous avez tort, vous avez quand même raison. Si c’est faux, c’est que c’est encore plus vrai ! Zatara fait mine de ne pas comprendre le sens de mon intervention et prétend qu’il serait interdit de critiquer Clinton, qu’elle serait (si ce n’est pas elle qui a écrit ce mail) une blanche colombe... où a-t-il lu ça ? Nulle part, bien sûr. Impossible de parler sérieusement avec vous. Continuez votre propagande entre vous... (cela dit, faire de la propagande entre soi, ça ne sert pas à grand-chose).



  • 8 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 15 juin 2016 13:51

    @Hijack

    L’information est FAUSSE. Il est inutile de polluer un forum avec de fausses informations. On peut critiquer Hillary Clinton sans y ajouter de la désinformation.



  • 7 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 15 juin 2016 13:37

    Hijack, t’es à la rue !

    Cela fait un bail que cette intox a été débunkée. Même l’Agence Info Libre, qui avait rapporté la (fausse) nouvelle, a fait son mea culpa : "L’auteur de cet email, destiné à Hillary Clinton, est James Rubin, ancien assistant de Bill Clinton et proche conseiller d’Hillary Clinton."

    Source de la bonne info : Billard à trois bandes en Syrie : la stratégie d’Israël révélée par les e-mails d’Hillary



  • 8 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 9 février 2016 16:40

    Le moment fort de ce long monologue, c’est quand même lorsque Jean Robin nous promet que si on lui propose la Légion d’Honneur ou quelque autre babiole de ce genre, il la refusera. On voit là toute la modestie du personnage... smiley



  • 5 votes
    Sutter Kane Sutter Kane 14 décembre 2015 11:43

    @Qaspard Delanuit
    Vous avez vu cela ?

    « La traque aux conspis » : contre-enquête sur le documentaire de Thomas Huchon

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-traque-aux-conspis-contre-175362



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    Sutter Kane Sutter Kane 22 janvier 2015 13:01

    Bassam Tahhan vante la tolérance à la satire de Mahomet face à un poète. Bizarrement, Rémi Brague (philosophe et historien de la pensée médiévale arabe et juive) raconte exactement le contraire.

    Extrait d’un article paru dans Le Point le 12 janvier :

    "A l’époque de Mahomet, dans l’Arabie du début du 7e siècle, il n’y avait évidemment pas de journalistes. Mais il y avait des poètes. Ils influençaient l’opinion, comme le font de nos jours les organes de presse.

    Lorsque Mahomet se mit à prêcher son dieu unique, prétendit en être le messager et se mit à légiférer en son nom, déclarant ceci « permis » ou cela « interdit », certains de ces poètes se moquèrent de lui.

    Mahomet ne tolérait pas qu’on mette en doute sa mission prophétique. Il demanda donc qui allait le débarrasser d’eux. Des volontaires se présentèrent et les assassinèrent. Leurs meurtres sont racontés dans la plus ancienne biographie de Mahomet.

    Mahomet assura les assassins qu’ils n’avaient commis aucune faute, un peu dans l’esprit du verset du Coran : « Ce n’est pas vous, mais Dieu qui les a tués »."

    Autre extrait d’un article de Brague paru dans Le Figaro le 15 janvier :

    "Nous avons les recueils de déclarations attribuées à Mahomet (le hadith) et ses biographies anciennes. Ce qu’on y raconte comme hauts faits du Prophète et de ses compagnons ressemble beaucoup à ce que l’on a vu chez nous et à ce qui se passe à une bien plus grande échelle au Nigeria, sur le territoire de l’État islamique, ou ailleurs.

    Mahomet a en effet fait décapiter quelques centaines de prisonniers, torturer le trésorier d’une tribu juive vaincue pour lui faire avouer où est caché le magot et, ce qui ressemble fort à notre affaire, commandité les assassinats de trois chansonniers qui s’étaient moqués de lui. Il ne sert de rien de répéter « contextualiser ! contextualiser ! » Un crime reste un crime."

    Qui dit vrai ??