"De nos jours, on entend souvent dire que c’est la finance internationale, encadrée par on ne sait quel lobby caché, qui tiendrait le monde". Bon... on peut au moins reconnaitre à l’auteur de la vidéo d’exposer sa mauvaise foi en début de vidéo et de donner ainsi la couleur du contenu, m’enfin ! Y a pas de lobby caché, le lobbying c’est l’organisation d’une société libérale. La maxime libérale "Ma liberté s’arrête où commence celle de mon voisin" ne peut se définir dans la réalité que par l’action de groupes structurés procédant par pression politique, voulant élargir le plus possible (chacun suit son intérêt) son espace de liberté. Ceci se fait forcément à l’encontre de l’espace de son voisin.
Le passage sur Appoul est génial ! Il garde les éloges mais en partant d’autres observations - tout aussi réalistes que celles officielles - exprimant l’absurdité de la situation. Chapeau !
Exact Eduardo. Le truc c’est qu’on ne peut séparer la gauche de la tradition de pensée dont elle hérite. Faut arrêter de se penser comme l’universel et de rendre tout concept a-historique et a-culturel. Ca c’est le propre de l’idéologie. C’est au même niveau de pensée que celle des libéraux : zéro. Faut vraiment ré-introduire l’histoire dans la pensée, la spécificité de chaque situation. Lire Michéa et Lasch, notamment "la Double-pensée" pour Michéa et "culture de masse ou culture populaire ?" pour Lasch, entre autres livres.
Comparer la gauche sud-américaine à la gauche française relève de l’idéologie dans laquelle vous êtes plongée. Si vous ne voyez pas la différence entre Hollande et Chavez, je ne peux plus rien faire. Je me bats surement pour la même société que vous, mais le voile idéologique que vous portez vous empêche de voir la réalité dans son ensemble, et la fumisterie de la gauche européenne. Chavez part du particularisme, de la tradition pour regarder en avant, alors que la gauche libérale (culture) prône inlassablement l’émancipation des chaines communautaires pour accéder à un esprit libre, critique et scientifique. L’émancipation des chaines communautaires (religion, tradition, fierté nationale, villageoise, tout ce que Chavez prônait) ne fait que faciliter la soumission au marché, et par-là même son expansion. D’où l’unité libérale = gauche + droite. Ne pas voir cette différence me confirme la prégnance très occidentale de penser en termes dichotomiques, "nous" vs "eux", "science" vs "tradition" etc. Alors ?
Pour illustrer simplement mon propos, je suis présentement en train d’étudier dans une zone industrielle, et tous les entrepreneurs sont en train de travailler, alors que c’est un jour férié. Tout comme hier, alors que c’était dimanche. Et minimum 8h, 8h30 par jour. Il y a des étrangers, il y a des Suisses, et ils semblent pourtant partager cette culture du travail ascétique. Rien ne ressemble plus à un travailleur acharné qu’un autre travailleur acharné. Il est ainsi inévitable à terme que les liens familiaux - et donc les valeurs familiales - disparaissent, que les liens nationaux - et donc les valeurs nationales - disparaissent. Dans un tel contexte, les identités se définissent uniquement par le travail, et la différence de culture réside entre l’entrepreneur et le salarié.
Schweizer, ce que vous dites est cohérent si vous mettez le doigt sur les artisans de ce déplacement des populations, à savoir les praticiens de l’idéologie libérale, où le capitalisme trouve son expression sublimée, c’est-à-dire en tant que fait social total. L’organisation de la société selon les "valeurs" du marché, c’est-à-dire la pseudo liberté d’entreprendre et le droit (se transformant en désir) de propriété, est la première cause de la standardisation de l’identité en tant que destructeur des particularismes. Comme l’expliquent si bien les théoriciens libéraux eux-mêmes, le libéralisme économique et culturel forme l’ensemble en tant que philosophie et doctrine libérale. La culture engendre une économie, et l’économie engendre une culture. Rejeter cette immigration-là - en tant que destructeur des identités particulières - c’est remettre en cause la libre circulation des biens, des flux monétaires et des marchandises (et l’homme est considéré comme une marchandise dans un tel contexte), c’est rejeter le système libéral, qui a tant enrichi la Suisse. Ou alors c’est ralentir cette destruction, la question étant alors : Doit-on foncer la tête droit dans le mur, ou y aller pas à pas ?
Elisa, j’aurai bien répondu à vos arguments s’il y en avait....
Rien à voir avec la vidéo mais en guise de réponse au commentaire : Le problème c’est que la gauche, par son libéralisme culturel, son "esprit ouvert et progressiste" justifie, légitime les avancées du libéralisme économique, affaire traditionnellement de la droite (depuis qu’elle a renoncé au retour à l’Ancien Régime). Là où la droite est plus ou moins sincère, la gauche ment depuis le début ! Y a qu’à voir le nombre de prétendus socialistes présents dans les institutions financières internationales. Normal que les gens soient dégoûtés.
Super intéressant le reportage, merci. Ca illustre assez 4 tendances de la société moderne :
Bien qu’on sache tout à fait que l’image est au service du discours et non le contraire, le voir concrètement provoque à chaque fois une amertume nouvelle. Ca me fait penser à la BBC qui, voulant montrer des manifestations anti-Khadafi à Tripoli, ont montré une manifestation quelconque qui avait eu lieu... en Inde !!!
Ouais non mais attendez les mecs y a un truc qui vous échappent !
Mince alors appelons SOS Racisme ! Julien, Harlem, Cindy, vous avez perdu putain ! La race n’est plus.
Les gens croient que nazisme et capitalisme (néo-ultra-n’importe quoi) libéral sont deux opposés, chacun faisant partie d’un monde spécifique. Or, le nazisme/fascisme est la réponse caricaturale à l’exaspération de la masse envers un monde où l’argent règne en maître et les plus forts écrasent les plus faibles. Ils appellent ainsi la figure la plus radicale au pouvoir. Le nazisme ne peut que naître du capitalisme, il en est son fils, celui qui fait sa crise d’adolescence, se révolte sans les moyens intellectuels car conditionné par son père à la compétition aliénante, stupide. Il continue cependant l’oeuvre de son père : l’eugénisme, dans un style différent, moins loyal disons ! C’est pas un hasard si les plus grands eugénistes de ce dernier siècle ont été les Allemands et les USA.
Super vidéo merci pour le partage, l’argumentation me semble à la fois tirée du bon sens et pertinente. La propriété intellectuelle est l’affaire des pays libéraux, et dans un monde globalisé elle est d’autant plus difficile à mettre en place - et prend donc d’autant plus de formes absurdes -en tant qu’ensemble de règles harmonieux. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que l’OMC a créé l’ADPIC suite aux pressions de lobbying des industriels et des big pharma du Nord durant le cycle d’Urugay, pour ne pas que les pays du sud recopient leurs produits et prennent le marché du sud. Grâce à la dette, on négocie l’accès à leurs ressources génétiques, et ensuite lorsqu’on a à peine modifier, c’est propriété intellectuelle mondiale !
Et comment tu fais à penser ce qui est possible au-delà de ce qui est actuellement - c’est-à-dire à penser l’alternative - sans transcender les faits établis ? La transcendance part de l’immanent. On observe un comportement, mais on peut pas rester à ce comportement, car c’est oublié qu’il est conditionné par un contexte.
Le remplacement de population a déjà eu lieu et il n’a rien à voir avec la couleur de peau (ou plutôt la couleur de peau en est un indice récent comme un autre). Ce qui me gêne avec ce discours pourtant compréhensible c’est que lorsqu’on dit que l’Occident pille l’Afrique, y a tout un tas de gens qui montent au créneau pour dire que les africains sont les artisans de leur propre malheur (je viens de lire ça dans un article précédent), mais quand c’est l’immigration, c’est la faute aux immigrés parce-qu’ "on n’a rien demandé pardis !". Le remplacement de population a commencé lorsque la France, comme bien d’autres pays européens, s’est soumise à l’empire libéral américain destructeur des particularismes, toute norme devant désormais répondre à des normes de consommation. Voilà le vrai changement anthropologique de la population ! Voilà pourquoi Renaud Camus n’a aucun courage et ne comprendra jamais rien à rien !
Le philosophe de comptoir est un compliment ! Ne manque-t-il pas des gens qui viennent du peuple, se cassent de l’école, et commencent à réfléchir par eux-même, se créent une propre philosophie et la partagent ? Doit-on réellement avoir fait l’université pour être philosophe ? Il en manque malheureusement des philosophes de comptoir !
Personne n’a dit que travailler était nul, mais travailler 8h30 par jour (sur 24 donc) pour quelqu’un que nous n’aimons généralement pas, pour un travail qui ne sert souvent à rien, qui est aliénant, ça nous vole la vie. Toutes les avancées technologiques fantastiques n’ont jamais servi à baisser le temps de travail, mais à enrichir ceux qui le sont déjà.
Justement, à force de chercher du nouveau, on oublie la base, la joie de la simplicité, et les dissidents aujourd’hui n’ont plus d’idéaux, plus de transcendance, condition sine qua non à penser ce qui pourrait être au-delà de ce qui est (et qui ne pourrait être autrement d’après nos gouvernants). Nous sommes intellectuellement soumis à cet "empire du moindre mal".
Pourquoi approchez-vous la démocratie et le fait de voter ? Avez-vous le cerveau annihilé par la propagande de notre gouvernement non-représentatif ? Ah Friedman ! Le chouchou des Chicago Boys ! Ceux qui ont choisi la mort de Salvador Allende et le soutien à Pinochet pour instaurer la démocratie de marché ! Une clique de gentilhommes, de braves gaillards, pour sûrs !
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