L’erreur d’Usul ? Clivage Gauche/Droite VS Libéralisme politique, économique et moral

Tout d'abord la vidéo de Usul mise en ligne le 23 octobre 2017 : Gauche/droite : revoyons les bases, par Usul (9:21)

Une vidéo de Mediapart

Avec l'élection d'Emmanuel Macron et les déconfitures respectives des deux forces politiques qui dominaient jusqu'alors la vie politique française, certains se plaisent à décréter que le clivage gauche/droite n'est aujourd'hui plus qu'une vieille lune, une grille de lecture dépassée. Reprenons tout ça : qu'est-ce que la gauche et qu'est-ce que la droite ? Peut-on se satisfaire des définitions qui nous viennent à l'esprit ou qui nous sont fournies par les acteurs du monde politique eux-mêmes ?

 ? Tous les épisodes d'Ouvrez les guillemets : https://www.mediapart.fr/studio/video...

Ensuite la vidéo de Le Mock mise en ligne le 18 novembre 2017 : Gauche/Droite : l'Erreur d'Usul (5:22)

Une vidéo de Le Mock

Cette vidéo N'EST PAS une défense du libéralisme. C'est une vidéo culturelle sur la philosophie politique. Dans sa vidéo "Gauche/droite, revoyons les bases", Usul s'attaque au clivage gauche/droite. D'après lui, ce clivage ne peut se comprendre que s'il oppose ceux qui croient à la politique, et ceux qui la soumettent à des forces supérieures. À notre avis, c'est aller un peu vite.

En conclusion, un échange entre Linguisticae et Le Mock, lu dans les commentaires sous la vidéo Gauche/Droite : l'Erreur d'Usul  : 

Linguisticae : 

« Selon moi, là il y a mégarde : Usul considère surtout qu'être de droite, c'est croire qu'il y a des forces supérieures contre lesquelles on ne peut rien faire et que l'on doit s'y plier : aujourd'hui, c'est la loi du marché mais autrefois cela pouvait être la monarchie. Ainsi, être de gauche c'est croire au politique dans le sens où on croit que le changement est possible. D'ailleurs, les idées politiques glissent de l'extrême gauche vers l'extrême droite : Clémenceau aujourd'hui serait surement bien bien de droite, alors qu'il était catalogué extrême gauche quand il est apparu à son époque.

Concernant Macron, il met systématiquement le libéralisme économique AVANT le libéralisme moral, son gouvernement vise d'ailleurs l'homogénéité sur le plan économique (les ministres régaliens sont soit réservés, soit contre l'écriture inclusive par exemple, ils ont des positions similaires sur la loi phare en termes de mœurs : la GPA) et pas sur le plan moral, bien qu'il en ait fait un axe de campagne (le féminisme notamment, bien qu'il n'ait pas tenu la promesse d'un plein ministère).

Marine Le Pen est dans une vision mythologique de la France, et c'est cette vision qui fait office de force supérieure, d'où son conservatisme moral et sa relecture de l'histoire axée autour d'une histoire qui n'a jamais existé (nos ancêtres les gaulois, le français comme langue unique depuis Charlemagne, Charles Martel à Poitiers arboré contre le "grand remplacement" et Jeanne d'Arc contre l'Europe, etc.). Concernant l'économie, en revanche, le programme du Front National est nettement libéral. »

Le Mock (3 réponses) : 

1 ) « Bonjour ! Concernant ton premier paragraphe, c'est justement le sens de notre vidéo de nuancer (fortement) cette vision des choses. La première chose qu'on s'est dit en voyant la vidéo d'Usul c'est : il existe plein de mouvements qui mettent au centre de leur réflexion une vision conflictuelle de la politique fondée sur les rapports de force et qui sont loin d'être de gauche. Il suffit d'écouter des gens de la manif pour tous, les anti-avortements des survivants, les décroissants de la revue Limite. Et on s'est rendu compte que ce qui les unissait c'était surtout leur rapport au libéralisme, plus que leur rapport à la droite. L'idée centrale : ici c'est bien d'une erreur d'usul dont il est question : il n'y a pas que les radicaux de gauche marxistes qui se posent la question de la politique comme rapport de force et conflit d'idées. Nous dressons donc une généalogie du libéralisme pour expliquer en quoi les marxistes n'ont pas le monopole du politique (réponse : ils n'ont pas le monopole de l'antilibéralisme). ? »

2 ) « Et concernant l'économie, le Front National depuis sa Philipotisation est clairement anti-libéral (que va-t-il en être à l'avenir...c'est une autre question). Certes le Front National parle constamment d'enlever des aides mais c'est pour en créer de nouvelles. Philippot ne se cachait d'ailleurs pas d'être resté économiquement très proche des idées qu'il défendait quand il était au MRC. Un programme libéral ne mettrait pas autant d'argent public dans l'économie. Bref, bonne journée à toi ! Et merci de ton commentaire on continue d'y réfléchir (+ merci pour ta vidéo sur l'écriture inclusive, c'était d'une érudition de bon aloi). ? »

3 ) « Concernant Macron, si les ministres régaliens sont opposés à la GPA (qui est une question qui croise libéralisme économique et moral) ils sont en revanche pour la généralisation de la PMA aux femmes homosexuelles. Il est à titre personnel pour un libéralisme total mais doit composer avec les forces conservatrices (libérales économiquement mais moralement antilibérales). Mais toute cette partie de ton commentaire va dans le sens de notre propos : Macron est un peu de droite un peu de gauche comme il le dit lui même (parfois) parce qu'il est totalement libéral. Et le libéralisme est cette idéologie qui n'a pas besoin de se justifier, elle n'a qu'a "faire preuve de pédagogie". Mais le libéralisme croisant plusieurs champs, il croise aussi plusieurs types d'opposants, qui ne sont pas tous radicaux de gauche. ? »

PS :

Un commentateur conseille de visionner les vidéos de Science4All consacrées à la Démocratie (voir toute la série de vidéos).

Un article de yoananda présente la vidéo qui récapitule toute la série "Démocratie" : La politique vue par la science : biais cognitifs et théorie des jeux

yoananda : 

« Dans ces vidéos il aborde la question de la démocratie et de la politique en général à travers le prisme de la théorie des jeux principalement. Il explique comment le système politique influence les comportements de tous ses acteurs, et pourquoi nous assistons à certaines dérives (bi-partisianisme notamment). Il proposes des solutions, le tout étant toujours appuyé par des démonstrations mathématiques (qu'il vulgarise avec un grand talent). »

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