• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile

Accueil du site > Actualités > Politique > Qu’est-ce que le matérialisme historique ?

Qu’est-ce que le matérialisme historique ?

 

Nous avons pris l’habitude de situer l’invention de la philosophie, en tant que pratique scientifique, dans l’Antiquité grecque avec Socrate, et son apogée avec Aristote. Puis, même si elle s’est évidemment poursuivi tout au long du Moyen Age, nous la faisons réapparaitre après la Renaissance, Descartes, Hobbes... et enfin le siècle des Lumières, Kant, Hegel, Monstesquieu, Rousseau etc.

 Ce sont ce que nous appelons "les classiques".

 

Ces philosophes ont aussi le point commun d’appartenir au courant dit des idéalistes, et de s’être presque tous affrontés de leur vivant à des philosophies matérialistes qu’ils considéraient comme dangereuses. Les auteurs de ces dernières, à quelques exceptions près, sont moins connus, moins mis en avant.

Lorsque par exemple Platon, excédé par la démocratie et l’influence des sophistes, décrivait le réel comme un décalque imparfait du monde des essences, Démocrite, lui, cherchait son explication dans une matière faite de successions d’atomes et de vide.

Lorsque Leibniz nous mettait en garde contre l’imperfection apparente du monde, qui est parfait en vérité car réalisé par un calcul infini dont seul Dieu est capable, Spinoza, lui, décrivait un monde où chaque chose s’efforçant de persévérer dans son être, chacune exprime son essence et peut donc se comprendre pour elle-même et dans son rapport aux autres.

Ou encore, dernièrement, lorsque les "nouveaux philosophes" s’efforçaient de penser des dualismes simplistes et stéréotypés, Deleuze inventait lui de nouveaux outils pour cerner la pensée en mouvement et les êtres en devenir.

 

Karl Marx, mais aussi Lénine et d’autres marxistes, ont fait partie de ces philosophes matérialistes.

Le rapport de force le leur permettant, ils se sont même attaqué frontalement aux théories politiques idéalistes de leur époque, à gauche comme à droite.

Tags : Politique Histoire Philosophie




Réagissez à l'article

32 réactions à cet article    


  • 7 votes
    Flamm Flamm 25 juillet 2011 13:27

    L’occidental aime s’approprier tout,c’est pathetique...
    La philosophie existe depuis l’apparition des premiers hommes,tout comme le criminel Christophe Colomb "decouvre" l’Amerique où vivaient une centaine de million de personnes (dont à lui seul,il a extermine quelques millions),tout est decouvert par l’homme occidental N’IMPORTE QUOI !
    La civilisation blanche est exclusivement materialiste,cupide et ultra violente...
    Elle sera celle qui aura le moins dure dans le temps moins de 2 siecles à comparer aux 14 dynasties egyptiennes,les Olmeques,la Mesopotamie etc,etc
    Et surtout la plus meurtriere,Aucune autre civilisation dans l’histoire du monde n’a autant de sang sur les mains ( et surtout le sang d’autrui)
    Elle s’est injecter le virus de la superiorite avec pour resultat des genocides entiers en Ameriques,en Afrique,en Asie, alors je trouve gonfle de venir parler ici de siecle de lumiere
    car les Kant,Montesquieu,Rousseau,et consorts sont des incultent qui n’avaient rien compris au monde.. comme BHL aujourd’hui.


    • 6 votes
      iakin 25 juillet 2011 15:01

      Je comprend pourquoi tu dis cela, et que beaucoup d’autres pensent aussi la même chose, mais arrêtons quand même un instant de tout mélanger et de mettre tout un tas de choses différentes dans le même sac.

      Alors oui, parler ainsi, ça donne peut-être à première vue l’impression d’être lucide sur les choses, tout ça, d’aller à contre-courant de ce qui se dit habituellement, etc, mais 
      1- ce genre de discours devient de plus en plus répandus, et est même sur le point de devenir dominant 
      2- il faudra m’expliquer en quoi il nous permet de penser les événements et de cerner les enjeux... ?
         
      Même si, de part notre histoire, nous nous sommes donné le devoir de tendre vers l’universalisalisme, comme tout peuple nous avons une culture et une tradition ethno-centriste...
      J’ai du mal à déterminer ce qui le plus étrange... de trouver cela profondément anormal voir immoral, et passer notre temps à nous le reprocher, ou bien le nier et croire que tout le monde se doit de penser comme nous ?
         
      Sinon, pour essayer de revenir sur ce que tu dis...
       
      - Dire "les occidentaux", ou "la civilisation blanche", je sais que c’est bien pratique en paroles mais ça ne veut rigoureusement rien dire.
      Si tu tiens vraiment à parler d’ethnies, il faudrait tout d’abord nous expliquer en quoi ça a du sens de mettre dans le même bateau, du point de vue historique, des anglo-saxons, des espagnols, des français, des germains et que sais-je encore...
      Il y a peu de temps encore, nous nous faisions la guerre et n’étions pas d’accord sur grand chose.
      Si tu veux parler de civilisations, d’idées, de culture, ou même de classes, je ne crois pas que les "agoravoxiens" qui trainent ici n’aient véritablement quelque chose à voir avec le massacre des indiens, des juifs ou des africains... j’ose même penser que la plupart d’entre nous serait contre, si on leur avait demander leur avis, d’où la légère incongruité tout de même à exprimer cela ici...
       
      - Tu parles de "virus de la supériorité", et fais des comparaisons avec d’autres civilisations, orientales, perses, ou autres, mais ces dernières n’étaient malheureusement pas vaccinées non plus contre le meurtre, la domination et l’exploitation. Je ne crois pas sérieusement qu’il y ait une civilisation qui puisse se vanter d’avoir été la première à inventer la violence ou l’injustice. Mais si je me trompe je ne suis pas contre que l’on me contredise...
        
      - Le sujet de ce billet est le matérialisme philosophique. Alors c’est pas très étonnant que tu en profites pour glisser ce mot entre deux phrases, ce qui est surprenant c’est que, la question t’intéressant apparemment, tu n’aies pas regardé la vidéo pour en savoir plus sur le sens qui se cache derrière cette notion là. Tu utilises le mot "matérialiste" comme s’il était une des raisons principales des problèmes de ce monde, en l’associant à la cupidité et à l’ultra-violence... mais, même en restant dans le sens vulgaire du terme, que je sache, vivre d’idéalisme ça n’a jamais empêcher non plus de tuer ou d’être tué.
         
      - A propos de la philosophie, il m’est arrivé plusieurs fois d’entendre Jean-Pierre Vernant dire ( c’est un historien et anthropologue ultra réputé) qu’il y avait bien une spécificité à ce que nous appelons, nous, philosophie et que nous situons dans la Grèce Antique. Qui n’est pas la même chose que les courants de pensées qui se sont développés en Asie ou en Orient, et que appelons aussi philosophie, pour simplifier et ne pas chercher à signifier qu’une est plus profonde ou importante qu’une autre, mais qui n’est tout de même pas, au fond, tout à fait la même chose.
      Alors je ne suis pas un spécialiste de la question, mais si tu veux en savoir plus je pense qu’il y a moyen de trouver des réponses en cherchant du côté de ce mec là (qui par ailleurs est vraiment très intéressant sur beaucoup de points).
        
       
      En somme, s’il y a beaucoup de choses légitime dans ce que tu dis et dans ta manière de le dire (ça me semble logique d’être en colère de découvrir toutes les saloperies qui se passent dans le monde lorsqu’on sort d’une enfance bercée par du Hollywood, du Narcisse, de la désinformation et de l’insouciance paradoxalement teintée de romantisme révolutionnaire) ce n’est malheureusement pas ainsi que tu vas réussir à mettre de l’ordre dans tout ça, ni à construire des pensées cohérentes qui te permettront de démystifier tout ce que tu crois savoir, et d’en déduire ce qu’il faudrait en faire.
         
      Tu en arrives par exemple au paradoxe d’utiliser un raisonnement à priori anti-raciste, une sorte de pensée "supra-ethnique", pour en conclure qu’une race a peut-être moins de valeur qu’une autre.
      Ou bien au paradoxe, tout aussi étonnant, que tel ou tel auteur valent finalement autant que tel autre, sans en avoir lu aucun...

    • vote
      Erca 25 juillet 2011 15:48

      @Flamm : Pas grand-chose à ajouter à ce qu’a dit iakin, si ce n’est peut-être cet extrait du "Génocide voilé" de Tidiane N’Diaye (2008), qui permet d’illustrer le propos.


      "On sait que l’homme fut de tout temps soumis "au joug de l’Homme" (saint Augustin) : esclavage, servage, voire, de nos jours, prostitution et exploitation des enfants... Ce fut le lot des civilisations, aucune n’y a échappé. Aussi, proclamer que telle société fut "esclavagiste" ou eut telle ou telle pratique immorale est, en quelque sorte, s’ériger en juge d’une tare probablement universelle. Car Africains, Européens (Grecs, Romains, etc.), Arabes, Persans, Chinois, Indiens du Mexique et des Andes, tous, peu ou prou, se sont employés, sous diverses formes, à la pratique d’un système que notre éthique moderne réprouve. La force ou les religions furent les armes qui permirent de l’imposer en toute tranquillité d’esprit. Chrétiens et musulmans en abusèrent. 


      Il est vrai que le combat politique ou juridique remplace aujourd’hui la morale. Chacun y va de son couplet, et c’est à qui fera le mieux entendre sa voix, quelquefois dans une sorte de concurrence des Mémoires. Loin de nous l’idée de vouloir communautariser l’histoire ou les Mémoires, ce qui serait la porte ouverte à une hiérarchisation victimaire. Mais force est de reconnaître que la dimension prise par la traite et l’esclavage qu’ont subis les peuples noirs dépasse en nombre de victimes, en durée et en horreurs tout ce qui avait précédé. Et dans la genèse de ces malheurs, historiquement la traite négrière est une invention du monde arabo-musulman. 


      L’ampleur de cette tragédie inaugurée par les Arabes est en cela unique : elle correspond à une forme inédite d’esclavage, de par son intensité, sa justification, sa nature mais surtout sa durée – treize siècles – et le nombre de sociétés qui l’ont pratiqué. Cette entreprise gigantesque aurait pu conduire à la disparition totale des peuples noirs sur le continent africain. Tout cela pour satisfaire les besoins expansionnistes, marchands et «  domestiques » des nations arabo-musulmanes."


    • 2 votes
      Flamm Flamm 25 juillet 2011 21:04

      @ iakin,

      " Il faudra m’expliquer en quoi il nous permet de penser les evenements et de cerner les enjeux... ?"

      Tu crois sincerement que toi et le Nigerien ou le Tchadien "penser" les meme evenements ? ou alors avez les memes enjeux ?
      Tu t’eclaires et m’ecrit certainement grace à l’uranium du Nigerien qui vit dans l’obscurite et la pauvrete la plus crasse ;
      Ta voiture fonctionne peut-etre avec le petrole Tchadien pendant que ce dernier ne peut meme pas protester parce que l’armee francaise sur place est là pour empecher à quiconque de se rebeller et veiller à ce que le pillage se passe bien au detriment de ces peuples.
      Tu es dejà descendu dans la rue un jour pour protester contre le pillage des ces peuples ?où alors tu votes pour le F-haine contre l’immigration ? 
      De quel enjeux tu parles ? tu crois que tu as la meme vision que le Papous ?

      " Il faudrait tout d’abord nous expliquer en quoi ca a du sens de mettre dans le meme bateau,du point de vue historique,des anglos-saxons,des espagnols,des francais,des germains et que sais-je encore..."

      Interroge ton histoire aikin...
      C’est Ciceron qui disait. : "l’histoire est l’instituteur de la vie."
      Tu oublies vites le siecles des lumieres ? avec la pyramide des "races" avec au dessus des autres "races" ,la "race" blanche ?
      Tu oubies la partage du monde ? entre les seuls blancs ?
      L’esclavage ? où tous europeens se sont mis ensemble pour aller"rapter" les noirs sur les cotes africaine ?
      Tu oublies les colonisations ? à ton avis pourquoi parle-t-on portugais au Bresil ? en Angola,au Mozambique ? pourquoi parle-t-on espagnol au Venezuela ou francais en Cote d’ivoire ?
      Tu oublies les genocides partout sur tous continents avec les memes tueurs ? des francais,espagnols,anglos-saxon ? tu comprends maintenant pourquoi ils sont mis dans le meme bateau ?


    • 3 votes
      iakin 26 juillet 2011 06:31

      Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? que je me mette à genoux et que je demande pardon ?
       
      Je profite de mon temps libre pour essayer de comprendre comment on en est arrivé là et de me renseigner sur les choses qui se passent autour de nous, un peu comme tout le monde ici je pense.
       
      Si toi tu préfères utiliser ce temps là pour t’en prendre à des gens comme moi qui n’y sont pour rien dans toutes ces histoires, et qui font même parti des premiers qui voudraient que ça change, que veux-tu que j’y fasse ? Je ne peux pas t’en empêcher de toute manière.
       
      Tu ferais mieux de t’en servir pour fouiller un peu tes connaissances, parce que résumer le siècle des Lumières par la pyramide des races et croire que les français ne savent d’où provient la croissance économique de leurs pays, c’est un peu limite quand même.


    • 2 votes
      Flamm Flamm 26 juillet 2011 13:10

      @ aikin,

      " Qu’est-ce que tu veux que je dise ? que je me mette à genoux et demande pardon ?"

      Pourquoi faire ? Ca va changer quelque chose ?
      Au lieu de se "taper sur la poitrine" avec ton siecle des lumieres qui est à mes yeux le siecle des tenebres car il est responsable de la mort de milliers et milliers de d’innocents et surtout responsable des situations encore visible des nos jours en Ameriques,en Afrique etc, seulement parce Kant ou Voltaire on decide que ces gens sont plus animaux que des etres humains...
      Il faut se battre pour plus de justice,repare le mal qu’on a cause et cesser de se dire "des gens comme moi qui n’y sont pour rien dans toutes ces histoires".

      Lorsque ton grand-pere ou ton arriere grand-pere a commis un casse et que tu profites du butins ca s’appelle RECELER...
      à mediter


    • 2 votes
      iakin 26 juillet 2011 22:43

      Encore faudrait-il que j’en profite !
      Tu crois que quoi ? que l’occidental moyen roule sur l’or et ne se fait pas bousiller et pressuriser lui aussi par toute cette chienlit ?
      Tu veux faire une compétition de la misère, que je te décrive mon niveau de vie ?
       
      Et tu joues le jeu en retournant les gens comme nous les uns contre les autres ? Je comprend pas.
      On est dans la même merde, certains plus que d’autres, et on a plutôt intérêt à trouver des moyens de s’en sortir ensemble.


    • 2 votes
      MOAGA MOAGA 27 juillet 2011 09:08

      @LAKIN

      malheureusement nous europeens nous en profitont tous du butin........il n’y a qu’a regarder autour de soi........la france n’est pas riche par hasard vous savez.......des annees d’exploitation et de pillage ca vous met a l’abri pour longtemps........JE NE SUIS MEME PAS SUR QUE SANS LES CONQUETES COLONIALES FRANCAISES ON AURAIT PU S’OFFRIR LA SECURITE SOCIALE PAR EXEMPLE.....

    • 2 votes
      iakin 27 juillet 2011 15:53

      Il faut arrêter un peu avec ces discours bourgeois ou nationalistes comme quoi "nous", la France, ou "nous" les occidentaux, nous serions tous les descendants d’esclavagistes racistes et que nous profitons de l’exploitation des pays pauvres comme des receleurs....
      Si c’est votre cas, et bien en tout cas ça n’est pas le mien.
       
      Quand Total se sert en pétrole en Algérie à 50 centimes le baril pour le revendre en France à 50 euros, et que nous devons travailler pour pouvoir se le payer pour remplir une bagnole pour aller bosser, il faudra qu’on m’explique où est-ce qu’on en profite ?
      On est en train de se faire bousiller la tronche avec cette culpabilisation des consommateurs... vous n’avez pas compris le fonctionnement de l’exploitation :
       
      Quand vous travaillez dans une entreprise pour fabriquer des produits, la boite les revend plus cher que ce qu’elle vous paie pour les fabriquer. C’est "normal", c’est comme ça en tout cas qu’elle fait du profit. Quand elle achète pour 5 euros d’outils et de matière première, vous paie 10 euros pour en fabriquer une marchandise, qu’elle vend ensuite 20 euros sur le marché, ça veut dire que vous avez créé une valeur de 15 euros en étant payé 10.
      C’est avec ces 10 euros ensuite que vous allez payer l’essence que vous prenez à la pompe.
      Ça signifie que ceux qui exploitent le "tiers-monde", c’est les mêmes qui nous exploitent nous aussi. C’est important de le comprendre ça.
       
      Quant à la sécurité sociale, par exemple, elle n’est pas financée par l’uranium nigérien ou le pétrole tchadien, mais par la socialisation d’une partie de la valeur créée par le travail des salariés français.
      Il n’y a que les libéraux pour raconter que la sécu ou les allocations chômage sont des "cadeaux" donnés aux travailleurs... ou que c’est l’argent qui créer le travail, ou encore que nous profitons de l’exploitation des pays pauvres. Ils nous mettent ça dans la tête car c’est eux qui en profitent, alors évidemment ils cherchent à nous en rendre co-responsables, et surtout nous faire croire que nous ne pourrions pas vivre sans cette exploitation. Mais c’est pas sur nos comptes en banque à nous que reviennent les profits qui sont réalisés de cette manière, pas sur le mien en tout cas.
       
      Informez-vous, réfléchissez, posez des questions tout ça, mais arrêtez de vous laissez intoxiquer par l’idéologie de notre classe dominante...


    • vote
      MOAGA MOAGA 28 juillet 2011 08:28

      @IAKIN


      "Quand Total se sert en pétrole en Algérie à 50 centimes le baril pour le revendre en France à 50 euros, et que nous devons travailler pour pouvoir se le payer pour remplir une bagnole pour aller bosser, il faudra qu’on m’explique où est-ce qu’on en profite ?"

      je suis totalement d’accord avec vous sur les grandes lignes mais j’ai bien peur que vous n’aillez pas saisi totalement le sens de mes propos.......bien sur que les GRANDS RESPONSABLES sont l’elite financiere qui en tire tous les profits mais force est de reconnaitre que nous aussi citoyen de base on en profite a petite dose et indirectement........example : quand grace au pillage du petrole africain, total (gouvernement francais actionnaire) qui a realise des benefices monstres va reverser comme a tout actionnaire sa part au gouvernement francais qui pourra l’utiliser pour construire des routes,des ponts , des ecoles..........MOI CE QUE JE CRITIQUES C’EST CETTE ATTITUDE BIEN BLANCHE ET MEPRISANTE QUI CONSISTE A DIRE """MOI JE N’AI RIEN FAIT C’EST PAS DE MA FAUTE ET EN PLUS J’EN AI PAS PROFITE"" ON L’ENTEND TROP SOUVENT CELLE LA C’EST POUR CA QUE JE SUIS D’ACCORD AVEC FLAMM CAR C’EST TOTALEMENT FAUX DE DIRE QUE LE PETIT PEUPLE N’EN A PAS PROFITE AUSSI DE LA RICHESSE ENGENDREE PAR L’ESCLAVAGE( QUI A RENDU LA VILLE DE NANTES SI BELLE ET SI RICHE PAR EXEMPLE) ET DE LA COLONISATION QUI A APPORTE LE NIGER ET DONC SON URANIUM PILLE POUR MOINS QUE RIEN AVEC LA COMPLICITE DES DIRIGEANTS LOCAUX......POURQUOI CROYEZ VOUS QUE LA FRANCE EST LA PREMIERE PUISSANCE NUCLEAIRE AU MONDE ??POUR SES ""SAVANTS"" OU POUR LES ENORMES STOCKS D’URANIUM MOINS CHER DONT ELLE DISPOSE ???POSEZ VOUS BIEN LA QUESTION !!!!!SURTOUT QUE CETTE ENERGIE NUCLEAIRE C’EST ELLE QUI NOUS ECLAIRE !!!!!...................NOUS EN AVONS TOUS PROFITES ET NOUS EN PROFITONS TOUS ENCORE SAUF QUE LE PEUPLE C’EST DANS UNE MOINDRE MESURE

      SINON A PART CA JE SUIS PLUTOT D’ACCORD AVEC CE QUE VOUS DITES A PROPOS DES LIBERAUX ET DE LA CLASSE DOMINANTE

    • vote
      iakin 28 juillet 2011 11:49

      Je ne dis pas que nous y sommes pour rien, je dis que nous aussi nous sommes exploités par cette même caste qui se fichent des conditions de vie de ses semblables.

      Et je ne dis pas pour ça pour nous dédouaner, mais au contraire pour que l’on réagisse, car je ne pense pas que ça soit en cherchant à rendre justice, à savoir de qui les Bordelais ou les Nantais ont eu le plus de miettes, que l’on renversera la situation.
        
      Nous sommes de toute manière dans un système économique où toute personne profite du travail des plus pauvres qu’elle.
       
      Je me répète mais on a nettement plus intérêt à se trouver des raisons d’agir et des stratégies communes.

    • 2 votes
      MOAGA MOAGA 29 juillet 2011 06:05

      Tu as raison, l’union fait la force


    • 1 vote
      Walid Haïdar 25 juillet 2011 16:17

      il est fort ce N’diaye. Je ne sais plus comment s’appelle cette figure de style du type "je ne veux citer personne, mais untel..."


      Et en plus il insiste et répète l’identité des vrais initiateurs : les arabo-musulmans. Bien entendu, l’esclavage n’existait pas déjà dans l’Empire Romain...

      L’esclavage est la conséquence la plus poussée d’un état de déséquilibre des droits sociaux. Ca n’a strictement rien à voir avec une religion ou une etnhie. C’est exactement la forme de travail vers laquelle tend le monde soit-disant libéral, partout dans le monde, à cause des déséquilibres que ce "modèle" provoque.

      En fait peu importent les mots et les noms des idéologies, ce qui compte, c’est le rapport de forces, et la lutte. Aujourd’hui la bouche en coeur on vous explique que dans une société qui organise le chômage pour combattre l’inflation, donc pour protéger le capital et ses oligarques, il faut être digne et faire son devoir : le travail forcé. C’est exactement ce qu’explique Wauquiez, qui fait semblant de ne pas comprendre que le chômage est voulu, et que le chômeur n’en est pas le responsable, mais la victime.

      Tidiane N’Diaye, dit des conneries, à côté de la plaque, et avec une hypocrisie assez bluffante.

      • vote
        Erca 25 juillet 2011 16:41

        Pour ne pas faire dire à Tidiane N’Diaye ce qu’il n’a pas dit, et ne pas inventer des contradictions dans son discours, encore faut-il le lire rigoureusement : il dit que la civilisation arabo-musulmane a initié la traite négrière, mais évidemment pas l’esclavage. Le premier paragraphe de l’extrait rejoint complètement votre propos lorsque vous dites que l’esclavage "n’a strictement rien à voir avec une religion ou une ethnie". 


        PS : La figure de style que vous recherchez, c’est la prétérition. ;)


      • vote
        Walid Haïdar 26 juillet 2011 11:42

        J’avais bien lu, et bien noté ce qu’il dit avant de faire la moitié de votre citation sur les arabo-musulmans et la traite des nègres. La traite d’esclaves noirs existait bien avant l’avènement de l’Islam. Ce sont les circonstances historiques qui ont produit le phénomène "mondialisé" et massif, de la traite des nègres, pas l’Islam.


        Aussi je ne peux que m’interroger sur un passage qui dit à la fois que l’esclavage n’a rien à voir avec une religion ou une ethnie, et qui insiste pendant 50% du discours, sur les origines islamiques de la traite négrière. A quoi ça sert de dénoncer une chose et de la pratiquer trois lignes plus bas ? Quelle est la raison de cette insistance ? Une explication simple, est de prendre des précautions pour pouvoir stigmatiser en disant "ah oui mais vous voyez, je dis bien qu’il ne faut pas stigmatiser, donc je ne stigmatise pas".

        Ou alors vous avez cité un passage qui ne reflète pas la pensée de l’auteur, auquel cas c’est vous qui avez voulu insister sur les origines arabo-musulmanes de la traite négrière.

        Mais cette insistance est d’autant plus ridicule que la traite dans le cadre du commerce triangulaire, est aussi massivement l’oeuvre occidentale (et Africaine d’ailleurs). Pourquoi insister donc sur une partie alors qu’on prétend que l’important n’est pas le QUI mais le POURQUOI ?

        Non, vraiment, ce texte est tendancieux.

      • vote
        Walid Haïdar 26 juillet 2011 11:46

        j’ai été marseillais là, c’est pas 50% du discours mais toute la conclusion réside dans la stigmatisation d’une origine ethno-religieuse de la traite négrière. Dit comme ça, c’est presque pire. Cette conclusion est en parfaite contradiction d’esprit avec le reste du texte. J’ai la faiblesse de penser que ce n’est pas innocent.


      • vote
        Erca 26 juillet 2011 15:11
        On va mettre les choses au clair.

        1. Tidiane N’Diaye explique que les esclaves exploités en Grèce antique et dans la Rome antique étaient majoritairement blancs. Les esclaves noirs venaient surtout de Nubie (haute Egypte). Les esclaves blancs (appelés "slaves" à cette époque, d’où l’étymologie du mot "esclave") ont été progressivement remplacés par les Africains : cette entreprise a été entamée par les Arabo-musulmans au VIIème siècle, avant que les Européens ne les suivent au XVIème siècle. Il ne s’agit ici de stigmatiser personne, il s’agit de décrire les faits historiques, auxquels on peut trouver de multiples explications. Le déclenchement de la traite négrière a par exemple correspondu à une forte demande d’esclaves dans le monde arabo-musulman à cette époque. Mais quand on dit que les Allemands ont déclenché la Seconde Guerre Mondiale, est-ce qu’on stigmatise les Allemands ?

        2. N’Diaye cherche à montrer que certains versets du Coran ont encouragé l’esclavage. Là-dessus il semble que son travail ait été plutôt superficiel car la plupart de ceux qu’il cite parlent en fait de l’esclavage comme un état de fait, tandis que les 2 restants (XVI, 71 ; et V,43) sont traduits de façon discutable dans son ouvrage. Ce n’est clairement pas la partie la plus convaincante de son ouvrage. En revanche il est évident que des musulmans ont cherché à exploiter les livres saints pour justifier l’esclavage, via la malédiction de Cham par exemple (qui sera exploitée également par les Occidentaux).

        3. Le titre de l’ouvrage de N’Diaye s’intitule "le Génocide voilé", vous devriez vous demander pourquoi avant de l’accuser de se concentrer sur la traite arabo-musulmane plutôt que sur la traite occidentale. Pour N’Diaye cette dernière a été aujourd’hui abondamment traitée, admise et expliquée en long, en large et en travers, ce qui n’est absolument pas le cas de la traite arabo-musulmane. Les Africains sont les premiers à la passer sous silence, à cause d’un "syndrôme de Stockholm à l’africaine", d’une "amnésie par solidarité religieuse" selon N’Diaye. C’est pour cela qu’il a consacré un ouvrage à la traite arabo-musulmane, parce qu’elle est très peu traitée en comparaison de la traite occidentale. De la même façon, est-ce que consacrer tout un livre à la traite occidentale correspondrait à une entreprise de "stigmatisation" de l’Occident ? Voir les choses de cette façon est éminemment absurde. L’intention de N’Diaye est simplement de jeter la lumière sur une période et des faits dont quasiment personne ne parle.

        Laissez donc vos procès d’intention de côté, tenez-vous en aux faits (et, accessoirement, avant de critiquer sèchement un auteur, essayez au moins de le lire in extenso).

      • 3 votes
        Erca 25 juillet 2011 16:25

        Sans être un spécialiste ni de la philosophie ni de Rousseau, je crois pouvoir dire, à partir du peu que j’ai lu de son oeuvre,  que c’est une erreur de le classer parmi les idéalistes / "classiques". Tout tend à montrer au contraire qu’il est matérialiste.


        Par exemple, lorsque le conférencier explique (45’) que, dans une logique matérialise, la technique conditionne historiquement l’ordre social, Rousseau dit exactement la même chose dans l’Essai sur l’origine des langues.


        Il suffit d’ailleurs de cerner le fondement anthropologique de Rousseau pour s’en convaincre. Celui-ci est notamment explicité dans le Contrat social (I, II) lorsqu’il dit : "[La] première loi [de l’homme] est de veiller à sa propre conservation, ses premiers soins sont ceux qu’il se doit à lui-même, et, sitôt qu’il est en âge de raison, lui seul étant juge des moyens propres à se conserver devient par là son propre maître."

        Le dernier chapitre du Contrat social (De la Religion civile) est une illustration du matérialisme de Rousseau, car il montre une thèse en contradiction avec l’universalisme rationaliste dominant de son siècle, en prônant au contraire un différentialisme historique.

        "La fantaisie qu’eurent les Grecs de retrouver leurs dieux chez les peuples barbares, vint de celle qu’ils avaient aussi de se regarder comme les Souverains naturels de ces peuples. Mais c’est de nos jours une érudition bien ridicule que celle qui roule sur l’identité des Dieux de diverses nations ; comme si Moloch, Saturne et Chronos pouvaient être le même Dieu ; comme si le Baal des Phéniciens, le Zeus des Grecs et le Jupiter des Latins pouvaient être le même ; comme s’il pouvait rester quelque chose commune à des Êtres chimériques portant des noms différents !"

        • vote
          iakin 25 juillet 2011 20:12

          Salut Erca ; )
            
          Oui, je reconnais volontiers m’être sans doute trompé, avoir nettement simplifié le problème surtout, car il y n’a pas non plus une démarcation nette entre l’idéalisme et le matérialisme philosophique, mise à part peut-être ceux qui ont travaillé à être strictement de l’un ou de l’autre bord.
          SI je me fie à un wikipédien, il semble que le terme même de "matérialisme" ait été inventé par Leibniz et n’ait été revendiqué pour la première fois par un philosophe qu’aux alentours de 1750 seulement. Dans ce cas, parler des précédents philosophes en tant que matérialistes, ou idéalistes, relèvera toujours un peu d’une vision anachronique... Si la distinction existait véritablement, les mots pour la déterminer auraient été inventés depuis longtemps.
          Et de toute manière le travail philosophique semble plutôt sans cesse vibrer entre ces deux pôles.
          Je crois que Marx d’ailleurs, qui travaillait à une philosophie matérialiste, parlait lui-même de "matérialisme dialectique" pour être exact. C’est à dire que le monde matériel façonnant les idées, lui-même peut-être à son tour déterminé par elles.
           
          Ce qui m’a fait mettre Rousseau dans les idéalistes classiques (sans trop y réfléchir) c’est son discours sur l’origine des inégalités entre les hommes, et puis la réputation qu’il a parmi les semi-incultes comme moi, d’avoir cherché à déterminer une nature de l’homme comme étant bonne, initialement du moins.
          L’idée même de parler d’Homme, et de sa "nature", me semble bien être une recherche idéaliste. Mais je conçois parfaitement que je peux tout à fait me tromper, que d’ailleurs ce discours lui permettait peut-être simplement de retourner le dogme dominant de son époque, etc.
           
          Et dans le cas où je me suis complètement planté, eh bien... désolé, mea culpa, vraiment.


        • vote
          iakin 25 juillet 2011 20:28

          Juste pour rajouter une chose, qui me semble plus particulièrement intéressant dans ces polémiques et qui n’est pas abordé dans la vidéo, c’est de savoir qu’au sujet de Marx, de part son matérialisme, ce dernier s’est complètement opposé à ces prédécesseurs et a bouleversé le socialisme, jusqu’à là utopique, ou idéaliste, en défendant scientifiquement la théorie selon laquelle le socialisme ne s’instaurerait pas par une pure volonté humaine, mais grâce aux contradictions même du capitalisme qui ne pourra, un jour ou l’autre, que s’effondrer sur lui-même et se transformer grâce à l’expropriation des moyens de productions par les producteurs eux-mêmes.
           
          Alors qu’on pourrait imaginer que les socialistes de l’époque furent fascinés par ces découvertes, nombreux au contraire furent scandalisés et refusèrent strictement ce qu’ils nommèrent (je crois, les premiers) le "marxisme", afin de le discréditer.
          Lénine en particulier passa sa vie à se battre contre l’idéalisme de gauche. Je suis en train de me pencher sur ses écrits, ils sont vraiment très surprenants ^^


        • vote
          Erca 25 juillet 2011 21:21

          Pas de souci, comme tu le dis il est très délicat de tenter de classer les philosophes en deux pôles distincts, quels qu’ils soient. Cela dit, si Rousseau parle de "nature humaine", je crois qu’il l’explique avant tout par des conditions matérielles. Mais je le répète, je ne suis pas spécialiste et je peux bien me tromper.


        • vote
          iakin 26 juillet 2011 06:08

          Moi non plus...
          N’en sachant pas plus que ça je dirais sans doute de sérieuses bétises :D


        • 1 vote
          frugal 26 juillet 2011 00:17

          le seul mérite de cette vidéo est de montrer comment on endoctrine les bas du front (de gauche) lors des universités d’été... si je m’en tenais à ce qui y est dit je tendrais à penser que platon est un neuneu, kant un allumé, que hegel n’a rien compris et que globalement il n’y a que marx qui vaille la peine d’être lu... enfin survolé quoi...
          le pire c’est que le type qui parle se fait passer pour un malin alors que le discours qu’il tient ferait pleurer de rire n’importe qui avec un minimum de connaissances en philo...

          ...en fait non, ce n’est pas ça le le pire, le pire c’est que dans le public il n’y a absolument personne pour le contredire... (a part une fois pour dire une bêtise sur la démocratie et le libéralisme)...

          et c’est d’autant plus désolant que mélenchon a fait des études de philo si j’ai bonne mémoire... marx non plus ne méritait pas ce massacre...


          • 2 votes
            iakin 26 juillet 2011 06:05

            "platon est un neuneu, kant un allumé, que hegel n’a rien compris et que globalement il n’y a que marx qui vaille la peine d’être lu..."
             
            Perso je n’ai pas du tout eu l’impression qu’il était dit ce genre de choses, je ne sais pas si c’est le cas des autres... en tout cas il me semble que si on en comprend cela, on a un problème qui ne se règlerera pas en une heure de vidéo ou un lisant un message ironique de quelques lignes.
             
            Je veux bien te croire que tout ça fasse rire (jaune) ceux qui ont étudié ou sont très à l’aise en philo, ce n’est pas mon cas et je ne vais pas essayer non plus de faire croire le contraire, mais dans ce cas là, je ne vois pas pourquoi tu t’en arrêtes là et n’en dis pas plus ...
            (ou peut-être que je vois très bien pourquoi ?)
             
            En ce qui me concerne ça ne poserait pas de problème que tu corriges ce qui te semble à côté de la plaque et/ou que tu donnes des liens ou conseilles des choses à lire là-dessus. Moi le sujet m’intéresse, et j’ai trouvé que cette vidéo faisait une entrée en matière suceptible d’en intéresser d’autres aussi.


          • 1 vote
            J.GRAU 26 juillet 2011 07:09

            J’ai provisoirement arrêté la vidéo. Non qu’elle ne m’intéresse pas - au contraire - mais il y a là-dedans un certain nombre d’approximations qui m’agacent.

            Le conférencier (peut-être par fidélité à Marx ?) fait une équivalence entre matérialisme et monisme, et entre idéalisme et dualisme. Or, cela ne va pas de soi du tout. Platon, qui est en effet idéaliste, n’a jamais vraiment dit qu’il y avait un monde des Idées derrière le monde matériel. Ca, c’est une lecture qui a été faite après coup. 

            Plus probant encore est le cas de Hegel (dont Marx s’est d’ailleurs inspiré). Hegel, manifestement, est un auteur idéaliste. Mais il n’admet absolument pas l’existence d’un monde transcendant. Son Dieu n’a aucune réalité en-dehors de l’esprit humain. Par ailleurs, il n’y a pas chez Hegel de dualité absolue entre la matière et l’esprit, contrairement à ce que pensait Descartes. L’idéalisme de Hegel est donc un monisme.

            Quant à Spinoza, il est abusivement rangé parmi les matérialistes sous prétexte qu’il était moniste. En réalité, pour cet auteur, la matière n’est pas plus importante que la pensée, et celle-ci ne se réduit pas à celle-là. Matière et pensée sont deux côtés d’une seule et même réalité (Dieu, ou la Substance, ou encore la Nature). Le matérialisme, au sens strict, consiste plutôt à vouloir réduire la pensée à un phénomène matériel, ce que ne fait jamais Spinoza.

            Dernière chose : je pense que la pensée de Marx est très utile pour nous rappeler quelles sont les conditions matérielles de la vie humaine (travail, échanges, inventions techniques, organisation sociale de la production et des échanges, etc.). Il est utile également pour mettre à nu les mécanismes de l’exploitation capitaliste, qui sont trop souvent masqués par les idéologies bourgeoises. Mais on peut se demander s’il n’est pas un peu simpliste de vouloir réduire tout le processus historique à une dynamique matérielle. Le capitalisme, par exemple, ne saurait s’expliquer par de simples besoins matériels. Si la classe bourgeoise cherche à s’enrichir toujours plus, si elle encourage le progrès scientifique et technique, ce n’est pas seulement pour conserver son existence, pour répondre à des besoins matériels déjà existants : c’est plutôt pour accroître indéfiniment sa puissance. Il y a, à la source des révolutions industrielles et de la société moderne, des tendances qui ne sauraient se réduire à des besoins matériels : désir de gloire, de prestige, désir d’avoir un pouvoir infini, etc. On peut d’ailleurs noter que ce genre de désir, sous des formes très diverses, apparaît dans n’importe quelle société humaine.


            • 1 vote
              J.GRAU 26 juillet 2011 07:41

              J’ai encore un peu continué la vidéo. Le résumé de la philosophie de l’histoire de Hegel est un morceau d’anthologie : "l’Esprit, avec un grand E. Quand Hegel considère que quelque chose est important, il met une majuscule". Le conférencier, malgré son nom à consonance germanique, n’a visiblement aucune notion d’allemand. En allemand, on met des majuscules à TOUS les noms, importants ou pas. Il semble qu’il y ait ici une confusion entre Hegel et ses traducteurs.

              Plus excusable est le contresens concernant le jugement porté par Hegel sur le matérialisme. Hegel avait en fait le plus grand respect pour Démocrite et Epicure. Seulement, pour lui, toute philosophie est un idéalisme - conscient ou inconscient. Le matérialisme est un idéalisme qui s’ignore. Cela peut paraître absurde, bien sûr, mais si on y réfléchit, c’est à l’aide de la pensée que nous déterminons les caractéristiques de la matière : espace, figure, masse, etc. Cela ne signifie pas que les choses matérielles, pour Hegel, n’aient aucune réalité objective. Son idéalisme n’est pas celui de Berkeley. Seulement, il n’y a pas pour Hegel de séparation radicale entre l’être et la pensée : tout ce qui est, même ce qui ne pense pas, est pensable et trouve sa vérité, son accomplissement dans la pensée. Sans doute mon résumé est-il approximatif. Tout ce que je voulais dire, c’est qu’il est facile de ridiculiser une pensée difficile : il suffit pour cela de ne pas la comprendre et de lui faire dire ce qu’elle ne dit pas.


              • 2 votes
                C.la.Vie C.la.Vie 26 juillet 2011 23:26

                je me suis fais la meme reflexion sur le "E" ! ;)-

                De plus je trouve perso, que le conferencier manque de maturite dans ses idees, mais ce n’est pas la une critique, juste un constat, nous passons tous par la...et justement cela donne a cette video un caractere accessible interressant...le tout est de transferer des connaissances et de les elargir avec le temps, comprenant que la vie est un CDI dans l’enrichissement de soi sur la connaissance de ce qui fait que nous "sommes" et ce pour le bien commun...
                 la video permet donc une vulgarisation de nombreux concepts, et sans nul doute, donnera a beaucoup l’envie d’approfondir, et de se forger sa propre opinion (a l’echelle de l’individu et de la collectivite dans laquelle on se trouve)
                D’experience (et je ne suis pas specialiste du tout) j’ai en lisant Hegel, Kant , Rousseau et Marx, pour ne citer qu’eux, su affiner mon regard sur nos societes a travers l’histoire aussi diverses et semblables soient -elles.
                merci donc pour cet article :)-

              • vote
                iakin 27 juillet 2011 06:20

                Merci J.Grau pour tes messages.
                 
                Effectivement maintenant que tu le dis ça me semble évident qu’il y a une distinction entre dualisme/monisme d’un côté et idéalisme/matérialisme de l’autre, que ce n’est pas la même chose, et jusqu’ici je faisais moi aussi l’amalgame. Je n’ai malheureusement jamais étudié la philo et n’en ai capté que quelques petites choses de-ci de-là.
                 
                Est-ce que tu pourrais me donner un coup de main pour comprendre de manière un peu précise la différence entre les deux ?
                Si je te comprend bien, pour toi le matérialisme c’est une philosophie qui donne le primat à la matière, devant la pensée (et je comprend bien en quoi ce serait paradoxal, à nos yeux en tout cas, mais l’inverse est en fin de compte très étrange aussi)... c’est ça ?
                Et le monisme, c’est une philosophie qui nie ou dépasse la différence entre l’essence et l’apparence ?
                 
                Je ne suis pas très à l’aise à parler de ça car je sais qu’il faut être précis dans l’utilisation des mots en philosophie et ce n’est pas évident du tout.
                 
                 
                A propos de Marx, j’aurais tendance à être d’accord avec toi qu’il est sans doute simpliste de résumer le processus historique à un rapport de force entre classes sociales antagonistes... mais déjà, est-ce que c’est vraiment ce que fait Marx ? (personnellement je ne l’ai pas encore lu à ce sujet) et si c’est le cas ne le fait-il pas pour des raisons politiques plus ou moins évidentes, ou tout simplement parce qu’on ne pas non plus traiter de toutes les questions à la fois... ?
                Je ne dis pas ça pour chercher à défendre Marx absolument, mais plutôt parce que j’ai pu constater que certaines personnes lui reprochent d’avoir eu à moitié tord, tandis qu’ils font des ovations sans retenu à des physiciens ou des mathématiciens, par exemple, lorsque ceux-ci ont eu a moitié raison.
                 
                Sinon, à part ça, là je ne te suis pas lorsque tu dis que si la classe bourgeoise cherche l’enrichissement et le progrès technique, c’est plus pour accroître sa puissance que pour des conditions de survie matérielle.
                Mais c’est vrai que la question me pose problème.
                Qu’est-ce que cela veut dire "chercher à accroître sa puissance" ? Tu veux dire que c’est par pur désir ?
                 
                Je pencherais plus du côté de ceux qui expliquent cela par des effets de système.
                 
                D’un autre côté, quand je vois de riches retraités qui placent leur argent parce qu’ils ne savent pas quoi en faire, alors s’il ne leur sert à rien "autant qu’il fasse des petits"... ça scie les pattes... On est loin là des thories de "volonté de puissance" ou d’impossibilité de pouvoir faire autrement.


              • vote
                iakin 27 juillet 2011 06:39

                En fait à ce niveau là c’est plutôt le travail qu’a fait Bourdieu sur les stratégies familiales que je trouverais le plus intéressant.
                Enfin... Je n’ai encore jamais lu d’anthropologie, mais je crois que Lévi-Strauss et d’autres ont évidemment analysé de nombreux phénomènes surprenants à ce sujet.
                 
                 
                Et au passage merci à C.La.Vie pour ton message ; )


              • vote
                J.GRAU 31 juillet 2011 22:44

                Merci d’avoir pris la peine de répondre à mon message. Je ne sais pas si tu liras celui-ci, car 5 jours ont passé, mais je vais quand même essayer de répondre à tes questions et remarques.

                Pour comprendre la différence entre monisme et matérialisme, je pense que l’exemple de Spinoza est utile. Spinoza a lu Descartes et s’en est inspiré, mais il lui reproche d’avoir une philosophie incohérente. Pour Descartes, il y a dans la réalité deux principes indépendants et irréductibles l’un à l’autre : la pensée et l’étendue (c’est-à-dire la matière). La nature est matérielle, Dieu est pure pensée, et l’homme est - on ne sait trop commun - une union entre un morceau de matière (le corps) et une substance purement spirituelle, l’âme. Avec Descartes, on a une philosophie typiquement dualiste, puisqu’elle prétend expliquer la réalité à l’aide de deux principes radicalement différents. Pour Spinoza, ce point de vue est irrecevable. Pour lui, il n’y a qu’un seul principe : Dieu, c’est-à-dire la Substance, c’est-à-dire la Nature, c’est-à-dire la totalité de ce qui est. Ce Dieu a une infinité d’attributs - de propriétés essentielles - mais nous n’en connaissons que deux : la pensée et l’étendue. L’homme est donc à la fois pensée et matière, et on ne saurait réduire l’un à l’autre. En fait, ce sont deux aspects d’une seule et même réalité. On ne peut dire (comme on tendance à le faire les idéalistes) que la pensée met le corps en mouvement. On ne peut dire non plus (comme le font les matérialistes) que la pensée est simplement le résultat de processus matériels. Pour Spinoza, le corps et l’âme n’agissent pas l’un sur l’autre : ils agissent ensemble, ils ne font qu’une seule et même réalité. On voit donc ici, à travers cet exemple, qu’un philosophe peut être moniste (non dualiste) sans être matérialiste.

                On pourrait également prendre l’exemple de Berkeley qui, avec des arguments qui étaient loin d’être stupides, rejetait purement et simplement l’existence de la matière. Pour lui, la matière n’est qu’une idée abstraite, qui ne correspond pas à l’expérience concrète que nous avons du monde. C’est une invention des scientifiques et des philosophes. Avec Berkeley, on a une philosophie ultra idéaliste, et pourtant moniste - dans une certaine mesure, cependant, car elle fait intervenir un Dieu transcendant.

                Au sujet de Marx, il est possible que je l’aie présenté de manière trop schématique. Il faudrait que je le lise (car je suis loin d’avoir tout lu) et que je relise ce que j’ai déjà lu. De toute manière, c’est toujours une lecture stimulante.

                Enfin, au sujet des motivations humaines, et en particulier de la classe bourgeoise, je crois qu’il y a à la fois un désir de conservation et un désir d’outrepasser toute limite. Ce mélange était sans doute plus visible dans d’autres catégories sociales ou à d’autres époques. Si nous considérons la noblesse féodale, ou même celle de l’Ancien Régime, on peut voir qu’elle était mue à la fois par le désir de consolider sa puissance matérielle et par le désir de montrer son détachement à l’égard des contingences matérielles. Les nobles faisaient des guerres ou des mariages pour accroître leurs fortunes. Mais cela faisait aussi partie de leur mentalité de risquer leur vie et de dilapider leur fortune dans des fêtes somptueuses. Pour expliquer ce genre de comportement, je ne suis pas sûr qu’une théorie matérialiste, même très raffinée comme celle de Marx, soit suffisante.

                Avec la bourgeoisie, c’est évidemment autre chose qui est en jeu. Cette classe, contrairement à la noblesse, tirait son orgueil de sa prudence, de sa vertu d’"économie". La "science" appelée "économie" est d’ailleurs une discipline qui a été taillée sur mesure pour la classe bourgeoise. On pourrait donc penser que des théories matérialistes sont tout à fait pertinentes pour expliquer le comportement des bourgeois. Seulement il y a dans cet appétit effréné de richesses quelque chose qui s’apparente à ce que les Grecs appelaient l’ubris, la démesure. Même si les grands bourgeois ont cessé d’imiter les anciens nobles, même s’ils ne mettent plus en jeu leur vie dans des duels, ils semblent -pour certains d’entre eux en tout cas - prêts à prendre beaucoup de risques pour accroître leur puissance.
                 
                Bien entendu, il y a aussi là-dedans des effets de système. Par exemple, les fonds de pension ou de placement se font concurrence, et c’est pourquoi ils proposent des taux de rendement complètement délirants. Mais la structure économique n’explique pas tout. Il y a derrière la dérégulation financière une volonté politique de mettre fin aux règles les plus élémentaires de la prudence. J’y vois là comme une ivresse comparable à celle des nobles de la fin de l’Ancien Régime, qui continuaient à faire des fêtes somptueuses sans voir l’approche de la Révolution (alors que Rousseau avait bien vu, lui, que les inégalités sociales finiraient par engendrer des explosions de violence).


              • vote
                J.GRAU 31 juillet 2011 23:00

                Erratum

                Au deuxième paragraphe, j’ai écrit "on ne sait trop commun", au lieu de "on ne sait trop comment".

                Sinon, je voulais revenir une dernière fois à la distinction entre monisme et dualisme. Je ne pense pas que les monistes soient des gens qui refusent toute distinction entre le réel et l’apparence. Pour Epicure ou Démocrite - phiolosophes monistes et matérialistes - il y a bien une différence entre les apparences et la réalité vraie. Les apparences semblent nous montrer que la matière est omniprésente et continue, alors que la réalité (pour Démocrite et Epicure) est discontinue : elle est constituée de particules invisibles se mouvant dans le vide. De manière générale, je crois que pratiquement tous les philosophes (à part Nietzsche, peut-être, et encore....) ont admis que certaines apparences peuvent être trompeuses.

                Ce que dit Benoît Schneckenburger, c’est que les monistes refusent l’existence d’une réalité transcendante, une réalité au-delà du monde. C’est assez vrai en général : aussi bien Spinoza que Hegel, Marx ou Nietzsche sont monistes au sens où il n’y a pas une réalité derrière le monde de l’expérience, un agent inaccessible à l’esprit humain et qui tirerait les ficelles. Inversement, quelqu’un qui est dualiste aura tendance à croire en l’existence d’une réalité transcendante. Pour un cartésien, seul un miracle divin peut "expliquer" l’existence de l’homme, ce mélange de la carpe (l’âme) et du lapin (le corps). Dieu (au sens d’un être supérieur, extérieur au monde et incompréhensible à la raison humaine) est le deus ex machina de beaucoup de philosophies dualistes. Comme le dit Hegel, il est le caniveau dans lequel se déversent les contradictions de la philosophie.


              • vote
                iakin 12 août 2011 15:12

                A mon tour de te remercier pour tes réponses, elles m’ont effectivement éclairé sur ce problème et donné envie d’en savoir plus !



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Publicité





Palmarès